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LE NUMÉRO TECHNOLOGIE

On faisait du stoner avant

Après dix-huit vagues successives de revivals musicaux, les communautés hip mondiales ont célébré le retour de la disco. Manque de bol, Chateau Marmont n’a rien à voir avec DFA...

EASY RIDER III INVITE CHATEAU MARMONT 
Pour la sortie de la Easy Rider III, Puma a décidé d’offrir une tribune à ses artistes préférés. Comme ils ont bon goût, on a eu droit à Chateau Marmont. Ça tombe bien, parce qu’on les aime beaucoup aussi. Cool, non ? Mais qu’est-ce qui relie le quatuor tarbais Chateau Marmont et la Easy Rider III de Puma ? En 1978, Puma sortait la Easy Rider qui était alors au top de la pointe du summum de la technologie en terme de pompes de running. Assez rapidement, on retrouve la chaussure aux pieds de breakdancers et dans toutes les séries télé composées à 90 % de poursuites en caisse et de filles un peu bonnes, toutes les séries télé des années quatre-vingt, quoi. À cette même époque, les quatre dandys midi-pyrénéens s’extirpaient gracieusement des entrailles de leurs mères respectives. Au cours des années quatre-vingt-dix, le talon biseauté caractéristique de la Easy Rider fait une réapparition dans le paysage de la basket sous le nom de l’Easy Rider II. La chaussure rencontre alors une population de jeunes politiquement et musicalement habités. C’est à ce même moment que les quatre collégiens décident d’accorder pour la première fois leurs instruments. 2009, le come-back du come-back avec la Easy Rider III coïncide avec la sortie du premier EP de Chateau Marmont, Solar Apex. Les pages qui suivent sont l’occasion de fêter leurs lancements conjoints.

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Photos : Steve Wells ; merci au bar Le Lutetia, Paris 10ème

Après dix-huit vagues successives de revivals musicaux, les communautés hip mondiales ont célébré le retour de la disco. Manque de bol, Chateau Marmont n’a rien à voir avec DFA et les autres esthètes de la no wave de Brooklyn. Ses influences, c’est Space, Pink Floyd et toute la disco psychédélique de la fin des années 1970. Quitte à parler du futur, on s’est dit qu’on pouvait en discuter avec des mecs qui s’y connaissaient vraiment. Mais on en est vite venus aux films de cul. Vice : Vous avez commencé quand la musique ? Raphaël : On avait 15 ans à l’époque, on en a 15 de plus. On est passés par plein d’étapes musicales dont on ne veut pas forcément parler. Ah ouais, genre quoi ? Raphaël : On préfère garder le mystère. Angy : On a fait du hardcore, du noise… Raphaël : De l’emo, des trucs presque punk. Guillaume : Non, quand même pas du punk. Raphaël : On a fait du stoner aussi. Angy : Puis de la house. Et vous vous appeliez déjà Chateau Marmont ? Angy : Non, ça a seulement trois ans, ça. On s’est appelés Matière Grasse, DIATRIBE, CHILDREN, et SILVER PANDA KICK, un projet mélangeant house et variété française. Raphaël : On allait même signer avec une maison de disques pour SILVER PANDA KICK, mais on s’est pointés à la bourre. Angy : Tellement qu’on a rendu le morceau qu’on devait leur filer un an plus tard. Raphaël : Entre-temps l’electroclash était apparu. Et on n’a jamais eu de phase electroclash. D’où ça vient, votre esthétique rétro-futuriste ? Angy : On essaie justement d’en changer, mais en effet, c’est l’esthétique qu’on défend depuis nos débuts. C’est ce qui s’accorde le mieux avec notre musique qui est plus ou moins seventies. Raphaël : On veut une cohérence entre l’image et le son. Presque tous nos synthés sont vintage, certains sont plus vieux que nous, leur look est super rétro. Comme dans les films à la Logan’s Run. Vous êtes à fond sur l’achat de matos ? Guillaume : Toutes mes économies y passent. Il suffit que je me foute sur eBay et c’est trop tard. Tu peux donner des noms savants de synthés qui manquent à ta collection ? Guillaume : Le Memory MOOG et le Jupiter 8, par exemple. Je passe pas mal de temps sur eBay. Mais moins qu’Étienne Jaumet j’espère. Angy : Et moins que Turzi aussi. C’est fait exprès le côté film porno qui émane de votre musique ?  Guillaume : C’est cul, mais mignon, naïf. L’album de Tellier, pour le coup, est super cul. Angy : On est plus film érotique, photos de David Hamilton. On adore l’innocence.  Raphaël : On est à fond sur les BO de films érotiques, aussi. On connaît même plus les compositeurs que les films eux-mêmes. Je crois. PABLO REDAK
Le Solar Apex EP de Château Marmont est disponible chez Institubes/Pias