B.R.E.I.Z.H, the way it is

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LE NUMÉRO « OK, TOUT VA BIEN MAIS TOUT IRA MIEUX DEMAIN »

B.R.E.I.Z.H, the way it is

Les archives de la scène hardcore 
rennaise des années 1990.

Formé en 1991 par David Mancilla, Olivier Ligot et Pascal Colleu (rejoints plus tard par Mathieu Broquerie), Stormcore est le groupe à l'origine d'une des plus importantes scènes hardcore de France, Rennes, en Bretagne. Étant moi-même originaire de la région, on peut dire que c'est en partie grâce à eux que j'écoute les Cro-Mags aujourd'hui. Plus qu'un groupe, Stormcore a fédéré, via le fanzine et les concerts qu'ils ont organisés en Bretagne tout au long des années 1990, un nombre incalculable de kids qui portaient des maillots de basket par-dessus leur T-shirts.

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Après la sortie de leur première démo en janvier 1993, Stormcore a sorti deux EP qui ont servi de référence à toute la future scène hardcore de l'Ouest. Au même moment, David, membre le plus actif du groupe, quittait le fanzine auquel il participait avec des potes métalleux pour se consacrer au sien, 100 % hardcore. Sur le modèle des zines new-yorkais et du Benelux, Da Hardside Report a sorti deux numéros cruciaux (en août 1995 et un an plus tard, en '96) qui parlaient de tous les groupes importants de l'époque, dans ce franglais ghetto typique, incompris par les gens du paysage rock alternatif français.

Dans la même foulée fut créée la Hardside Connection, association faisant écho au zine et à l'émission de radio que David animait sur Canal B, une radio locale. L'association, à l'origine du premier festival hardcore de France – le Superbowl –, s'est occupée de faire jouer tous les groupes hardcore européens et américains importants à Rennes – Madball, Agnostic Front, All Out War, Integrity, Ringworm – et surtout, 25 Ta Life.

« On n'avait pas voulu que le concert soit à Paris. On s'était dit : "C'est à Rennes qu'on a commencé à parler de brutal NYHC, c'est à Rennes que ça doit se passer !" » m'a raconté David chez lui, début septembre, alors en plein préparatifs pour son départ en Amérique latine (David est d'origine chilienne). Ce concert, mythique, constitue le plus haut fait d'armes de Hardside Connection. « 1 000 tickets vendus, on n'avait jamais vu ça ! Toute la scène française était là. On se serait crus à New York. »

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Parallèlement à la musique et à leur label Overcome Records, créé en 1997 avec deux amis bordelais, la bande s'est en ce temps-là cultivé une réputation à l'échelle européenne. En s'associant avec les groupes nantais Right 4 Life et Slamface (plus branchés straight-edge et skate), ils ont formé le KDS Crew – pour Karaté Dance Style – en référence à leur passion pour la danse violente délibérée dans les mosh-pits. Très vite, le violent dancing importé des États-Unis est alors devenu un sujet de controverse dans la scène alternative.

« C'était bon enfant, pourtant. Ça nous a permis de lâcher toute l'énergie qu'on avait plutôt que de la dépenser en tapant sur d'autres pour des convictions politiques – ce qu'ils auraient aimé nous voir faire mais qu'on a toujours refusé. »

Près de vingt ans plus tard, David vit aujourd'hui au Mexique et enseigne le karaté (le vrai, cette fois) à des jeunes du coin. En parallèle de ​mon interview pour Noisey, nous avons fouillé ensemble dans ses nombreuses boîtes de photos pour extraire et commenter celles qui, selon lui, étaient les plus représentatives de cette époque.

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​Les New-Yorkais de Madball à la MJC Cleunay, Rennes, juin 1994.