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Music

Vidéogag : Deux semaines riches en clips de rap français

Sneazzy, Booba, Joke, Niro, Rim'K, Zesau et cinq autres concurrents musclés.

Il y a des périodes comme ça où les rappeurs semblent s'être donnés le mot. Ces jours-ci, on a eu droit à une chiée de clips assez marquants, pas forcément pour de bonnes raisons, mais c'est l'intention qui compte. SNEAZZY - Ninetyfive

Il existe différentes manières de fêter son dépucelage, Sneazzy a choisi de mettre les petits plats dans les grands avec ce clip où il a rameuté des potes pour faire la nouba avec lui dans les rues de la capitale. Au programme : chorégraphie générale extrêmement gênante, tentatives ratées de poses façon egotrip sérieux et posture qui sonne évidemment faux à chaque seconde. Bref, l'impression de regarder une série pour ados 2.0, ou plus précisément un web épisode qui pourrait s'appeller « Kevin suède Menace II Society ».

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JUICY P featuring M.O - G.R.I.G.N.Y

C'est exactement la même chose que précédemment, sauf que l'attitude n'est pas forcée, et ça fait toute la différence. Pourtant on n'est plus à Paris mais à Grigny, ce qui a priori fait déjà moins rêver mais on s'en fout complètement. Saluons les efforts de M.O qui mime le couplet de son collègue et de leur pote Taro qui a ramené un bidon d'essence pour illustrer le refrain. Et on voit quelques bouts de fesse, ça compte aussi.

RIM'K - Hors série #3 - Vitryo de Janeiro

Alors c'est primaire mais, outre le titre, j'aime beaucoup le concept « cagoule pour tous », hommes, femmes et enfants. Du coup, on a des séquences de la vie de tous les jours assez absurdes, monsieur cagoule fait ses courses, un autre coupe la viande, un autre tient une épicerie… C'est pas l'idée de l'année mais ça m'a arraché un sourire, avec toujours cette ambiance à la fois dure (on voit des armes, soyez pas choqués) et méga bon enfant, ce qui, à bien y penser, est la définition de l'esprit Mafia K'1fry.

L'ALGERINO - Les Bronzés font du biff

Le Shia Labeouf du rap français récidive en clippant un son qui était déjà insupportable sans l'image. Bingo puisque ça donne maintenant ce qui semble être une version karaoke des

Marseillais à Miami

, ponctuée de gags dont seul le rappeur a le secret : du champagne remplacé par du jus de fruit, une michetonneuse qui se prend un seau d'eau, une autre qui se cogne à un lampadaire… ne vous moquez pas ce sont les meilleurs passages de la vidéo. D'ailleurs le bougre a même tourné

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un sketch pour la promo

qui est déjà plus intéressant que le son lui-même. On espère qu'il saura en tirer les conclusions qui s'imposent et tenter une reconversion (non pas dans le poker).

ZESAU - Chargeur plein (Gameclip GTA5)

Oui, je sais ce que vous vous dites : ce clip n'en est pas un. Sauf qu'à la base, il existait bien un clip pour ce morceau avec Jérémy Menez en guest, mais la vidéo a vite disparu des sites de partage au grand dam de l'artiste. Cette nouvelle version est donc une sortede devoir de mémoire. Que celui qui n'a jamais joué à GTA lui jette la première pierre.

SWAGG MAN - Billey

Si

Black Card

ressemblait déjà à du vrai rap, il était quand même limité niveau lieu de tournage, or ce n'est plus le cas ici. Véritable clip de A à Z,

Billey

est un condensé d'à peu près tout ce qui rend ce personnage amusant pour les uns et insupportable pour les autres. L'omniprésence de liasses, la petite danse avec les grands-mères, l'apparition dans le fourgon blindé, le décalage total avec le sérieux des gardes armés, tous les éléments du clip américain de base sont réunis et seules les phrases les plus absurdes nous rappellent que Swagg Man reste un freak.

SAZAMYZY - Anti fils de Satan

Fidèle à son habitude, Saza pose en un seul morceau sur non pas un mais deux instrus : le 1er est la face B de

Que

, tirée du morceau « OG Bobby Johnson », le 2e est un beat signé Therapy 2093 qui apparaît également dans le clip (et qui a droit au meilleur compliment de tous les temps quand Samy rappe « un beat de Therapy c'est comme plein de sumos sur des skis »). Alors c'est vrai que c'est dommage de ne pas retrouver plus de fantaisies comme un mec déguisé en Mickey ou d'autres joyeusetés auxquelles ses précédentes vidéos nous avaient habitués. Mais Sazamyzy c'est aussi un personnage qui se suffit à lui-même, et on garde le côté très bordélique du montage, autre caractéristique du label Grand Banditisme Paris qui permet d'écarter d'office tous ceux à qui cette musique n'est pas destinée.

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JOKE – On est sur les nerfs

En réalité je n'ai strictement rien à dire sur le clip, vu qu'il n'y a rien à dire dessus. C'est dans la continuité de l'esthétique froide et vide à laquelle l'artiste nous a habituée à chaque fois qu'on ne lui paie pas un voyage au Japon. C'était surtout l'occasion de reparler de la promo du clip, puisque Joke fait les choses bien : un décompte avec chaque jour une illustration du titre, « On est sur les nerfs ». Parmi elles, une photo de Rihanna version gueule cassée par Chris Brown, qu'il a ensuite retirée. Le souci c'est qu'il s'est justifié en disant que c'était « suite à la demande des managers de Rihanna », du coup pas mal de monde s'est foutu de sa gueule avec

un hashtag spécialement dédié

. Autre idée de génie marketing : décaler la diffusion du clip d'une journée histoire de faire embouteillage avec celui de Niro et Kaaris qui l'ont logiquement éclaté niveau vues.

Point positif : à un moment il y a un name dropping de Farid de la Morlette qui implique évidemment un jeu de mot avec chatte, ce qui montre la bonne volonté de ce jeune garçon. Courage Joke.

NIRO featuring KAARIS – La Mort ou Tchitchi

Tout comme le morceau, le clip est juste sympa mais sans plus, alors qu'on attendait un choc de plaques tectoniques. Malheureusement, il n'y a pas vraiment de grand moment, à part quand Niro est filmé dans exactement la même configuration que Kaaris dans

Kalash

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pour son clin d’œil merveilleux : «

si j'te fends la chatte en deux, quelle lèvre va tomber la première ?

». Ensuite, il y a le souci du titre qui renvoie à

un épisode des Sales Blagues

truculent, mais inexploité en image. Que personne n'ait enfoncé d'objet contondant dans le fondement d'une victime pendant le tournage, je peux l'accepter, mais l'absence d'inserts du dessin animé de Vuillemin, ou même de dessins de Vuillemin tout court, y compris sur un T-shirt alors que c'était vraiment pas compliqué, c'est bien dommage.

BOOBA – OKLM

Il avait prévenu, il l'a fait. Après une reprise de

The Dark Knight Rises

pour

RTC

, Booba et Chris Macari récidivent avec

Drive

pour

OKLM

, qui s'ouvre sur un improbable « Kopp Gosling » en gros sur l'écran. Pour le reste c'est le même principe, un enchaînement de copies de séquences du film avec Booba à la place du héros, ce qui donne évidemment l'impression d'une parodie folklo. Macari n'étant pas vraiment Nicolas Winding Refn, l'effet le plus réussi reste le blouson du héros et son regard vide #KoppGosling.

Deux points positifs cependant : 1) on le voit sourire 2) on le voit baffer une vilaine

JUL - Briganter



Il y a des périodes comme ça où les rappeurs semblent s'être donnés le mot. Ces jours-ci, on a eu droit à une chiée de clips assez marquants, pas forcément pour de bonnes raisons, mais c'est l'intention qui compte.


SNEAZZY - Ninetyfive



Il existe différentes manières de fêter son dépucelage, Sneazzy a choisi de mettre les petits plats dans les grands avec ce clip où il a rameuté des potes pour faire la nouba avec lui dans les rues de la capitale. Au programme : chorégraphie générale extrêmement gênante, tentatives ratées de poses façon egotrip sérieux et posture qui sonne évidemment faux à chaque seconde. Bref, l'impression de regarder une série pour ados 2.0, ou plus précisément un web épisode qui pourrait s'appeller « Kevin suède Menace II Society ».




JUICY P featuring M.O - G.R.I.G.N.Y


C'est exactement la même chose que précédemment, sauf que l'attitude n'est pas forcée, et ça fait toute la différence. Pourtant on n'est plus à Paris mais à Grigny, ce qui a priori fait déjà moins rêver mais on s'en fout complètement. Saluons les efforts de M.O qui mime le couplet de son collègue et de leur pote Taro qui a ramené un bidon d'essence pour illustrer le refrain. Et on voit quelques bouts de fesse, ça compte aussi.




RIM'K - Hors série #3 - Vitryo de Janeiro



Alors c'est primaire mais, outre le titre, j'aime beaucoup le concept « cagoule pour tous », hommes, femmes et enfants. Du coup, on a des séquences de la vie de tous les jours assez absurdes, monsieur cagoule fait ses courses, un autre coupe la viande, un autre tient une épicerie... C'est pas l'idée de l'année mais ça m'a arraché un sourire, avec toujours cette ambiance à la fois dure (on voit des armes, soyez pas choqués) et méga bon enfant, ce qui, à bien y penser, est la définition de l'esprit Mafia K'1fry.




L'ALGERINO - Les Bronzés font du biff



Le Shia Labeouf du rap français récidive en clippant un son qui était déjà insupportable sans l'image. Bingo puisque ça donne maintenant ce qui semble être une version karaoke des

Marseillais à Miami

, ponctuée de gags dont seul le rappeur a le secret : du champagne remplacé par du jus de fruit, une michetonneuse qui se prend un seau d'eau, une autre qui se cogne à un lampadaire... ne vous moquez pas ce sont les meilleurs passages de la vidéo. D'ailleurs le bougre a même tourné

un sketch pour la promo

qui est déjà plus intéressant que le son lui-même. On espère qu'il saura en tirer les conclusions qui s'imposent et tenter une reconversion (non pas dans le poker).




ZESAU - Chargeur plein (Gameclip GTA5)


Oui, je sais ce que vous vous dites : ce clip n'en est pas un. Sauf qu'à la base, il existait bien un clip pour ce morceau avec Jérémy Menez en guest, mais la vidéo a vite disparu des sites de partage au grand dam de l'artiste. Cette nouvelle version est donc une sortede devoir de mémoire. Que celui qui n'a jamais joué à GTA lui jette la première pierre.




SWAGG MAN - Billey



Si

Black Card

ressemblait déjà à du vrai rap, il était quand même limité niveau lieu de tournage, or ce n'est plus le cas ici. Véritable clip de A à Z,

Billey

est un condensé d'à peu près tout ce qui rend ce personnage amusant pour les uns et insupportable pour les autres. L'omniprésence de liasses, la petite danse avec les grands-mères, l'apparition dans le fourgon blindé, le décalage total avec le sérieux des gardes armés, tous les éléments du clip américain de base sont réunis et seules les phrases les plus absurdes nous rappellent que Swagg Man reste un freak.




SAZAMYZY - Anti fils de Satan



Fidèle à son habitude, Saza pose en un seul morceau sur non pas un mais deux instrus : le 1er est la face B de

Que

, tirée du morceau « OG Bobby Johnson », le 2e est un beat signé Therapy 2093 qui apparaît également dans le clip (et qui a droit au meilleur compliment de tous les temps quand Samy rappe « un beat de Therapy c'est comme plein de sumos sur des skis »). Alors c'est vrai que c'est dommage de ne pas retrouver plus de fantaisies comme un mec déguisé en Mickey ou d'autres joyeusetés auxquelles ses précédentes vidéos nous avaient habitués. Mais Sazamyzy c'est aussi un personnage qui se suffit à lui-même, et on garde le côté très bordélique du montage, autre caractéristique du label Grand Banditisme Paris qui permet d'écarter d'office tous ceux à qui cette musique n'est pas destinée.




JOKE – On est sur les nerfs


En réalité je n'ai strictement rien à dire sur le clip, vu qu'il n'y a rien à dire dessus. C'est dans la continuité de l'esthétique froide et vide à laquelle l'artiste nous a habituée à chaque fois qu'on ne lui paie pas un voyage au Japon. C'était surtout l'occasion de reparler de la promo du clip, puisque Joke fait les choses bien : un décompte avec chaque jour une illustration du titre, « On est sur les nerfs ». Parmi elles, une photo de Rihanna version gueule cassée par Chris Brown, qu'il a ensuite retirée. Le souci c'est qu'il s'est justifié en disant que c'était « suite à la demande des managers de Rihanna », du coup pas mal de monde s'est foutu de sa gueule avec

un hashtag spécialement dédié

. Autre idée de génie marketing : décaler la diffusion du clip d'une journée histoire de faire embouteillage avec celui de Niro et Kaaris qui l'ont logiquement éclaté niveau vues.



Point positif : à un moment il y a un name dropping de Farid de la Morlette qui implique évidemment un jeu de mot avec chatte, ce qui montre la bonne volonté de ce jeune garçon. Courage Joke.

NIRO featuring KAARIS – La Mort ou Tchitchi



Tout comme le morceau, le clip est juste sympa mais sans plus, alors qu'on attendait un choc de plaques tectoniques. Malheureusement, il n'y a pas vraiment de grand moment, à part quand Niro est filmé dans exactement la même configuration que Kaaris dans

Kalash

pour son clin d’œil merveilleux : «

si j'te fends la chatte en deux, quelle lèvre va tomber la première ?

». Ensuite, il y a le souci du titre qui renvoie à

un épisode des Sales Blagues

truculent, mais inexploité en image. Que personne n'ait enfoncé d'objet contondant dans le fondement d'une victime pendant le tournage, je peux l'accepter, mais l'absence d'inserts du dessin animé de Vuillemin, ou même de dessins de Vuillemin tout court, y compris sur un T-shirt alors que c'était vraiment pas compliqué, c'est bien dommage.




BOOBA – OKLM



Il avait prévenu, il l'a fait. Après une reprise de

The Dark Knight Rises

pour

RTC

, Booba et Chris Macari récidivent avec

Drive

pour

OKLM

, qui s'ouvre sur un improbable « Kopp Gosling » en gros sur l'écran. Pour le reste c'est le même principe, un enchaînement de copies de séquences du film avec Booba à la place du héros, ce qui donne évidemment l'impression d'une parodie folklo. Macari n'étant pas vraiment Nicolas Winding Refn, l'effet le plus réussi reste le blouson du héros et son regard vide #KoppGosling.



Deux points positifs cependant : 1) on le voit sourire 2) on le voit baffer une vilaine




JUL - Briganter



Le meilleur pour la fin. A peu près tous les pires clichés du mauvais goût version 2014 sont compilées dans ces quatre minutes. Si certains avaient déjà du mal avec l'image de Jul au naturel, ce sera encore pire de le voir dans sa panoplie d'homme élégant : short en jean moulant, petit chapeau, chemise à fleurs, etc. Côté son, ça reste de la bouillie autotunée, mais le plus beau reste évidemment ses pas de danse avec les ralentis qui vont avec. Normalement, c'est le genre de trucs que n'importe quel rappeur regarde au montage et décide de ne jamais diffuser. Pas lui. Tel le héros de

Spin City

devant son collègue gay qui n'hésite pas à s'afficher en maillot de bain ridicule sur un poster géant dans son bureau, certains demandent : « comment combattre quelqu'un qui n'a honte de rien ? » Ça ne sert à rien, donc autant en rigoler. En plus, on distingue même une vague tentative de scénarisation avec le gosse qui finit par jeter le flingue, ça n'a aucun sens mais c'est mignon. Jul n'est pas méchant, il est juste différent. C'est l'illuminé du village qui s'amuse dans son coin sans faire de mal, c'est Tati dans

Jour de fête

, un mec qu'on ne peut pas, même avec la meilleure volonté du monde,

vraiment

détester.




Yérim écrit un article par heure. Et autant de saillies sur Twitter @spleenter


Plus de Yérim Sar

Le meilleur pour la fin. A peu près tous les pires clichés du mauvais goût version 2014 sont compilées dans ces quatre minutes. Si certains avaient déjà du mal avec l'image de Jul au naturel, ce sera encore pire de le voir dans sa panoplie d'homme élégant : short en jean moulant, petit chapeau, chemise à fleurs, etc. Côté son, ça reste de la bouillie autotunée, mais le plus beau reste évidemment ses pas de danse avec les ralentis qui vont avec. Normalement, c'est le genre de trucs que n'importe quel rappeur regarde au montage et décide de ne jamais diffuser. Pas lui. Tel le héros de

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Spin City

devant son collègue gay qui n'hésite pas à s'afficher en maillot de bain ridicule sur un poster géant dans son bureau, certains demandent : « comment combattre quelqu'un qui n'a honte de rien ? » Ça ne sert à rien, donc autant en rigoler. En plus, on distingue même une vague tentative de scénarisation avec le gosse qui finit par jeter le flingue, ça n'a aucun sens mais c'est mignon. Jul n'est pas méchant, il est juste différent. C'est l'illuminé du village qui s'amuse dans son coin sans faire de mal, c'est Tati dans

Jour de fête

, un mec qu'on ne peut pas, même avec la meilleure volonté du monde,

vraiment

détester.

Yérim écrit un article par heure. Et autant de saillies sur Twitter @spleenter

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