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Music

Matthias Zimmermann - « Neil »

Un homme. Une femme. Un destin. Mais surtout le prochain maxi Sound Pellegrino et un petit chef d'oeuvre de techno aérienne.

Un homme. Une femme. Un destin. Mais surtout un petit chef d'oeuvre de techno aérienne avec une des montées les plus belles et les plus subtiles entendues depuis des lustres. C'est « Neil », le 10ème maxi de Matthias Zimmerman,

brainiac

de l'écurie Sound Pellegrino (également croisé chez Discobelle et Tigersushi) disponible depuis quelques jours en vinyle (sortie digitale le 13 novembre) et on vous en présente aujourd'hui le clip, réalisé par Edouard Granero. Ça se passe juste en-dessous et vous pourrez trouver plus bas quelques mots de Teki Latex et d'Edouard Garnero au sujet du titre et de la vidéo.

Teki Latex (Sound Pellegrino) : « Alors que son premier album entre dans sa toute dernière étape de finition pour une sortie évaluée au début de l'année prochaine, Matthias Zimmermann sort une nouvelle salve de techno mélodique, intense, granuleuse. C'est le deuxième épisode de sa Momentum Series, qui fait office de « street single » pour l'album à venir. Le romantisme de la douce montée techno aérienne crescendo euphorique qui rend fou est en plein effet sur « Neil ». Depuis que Matthias nous en a envoyé la démo, « Neil » est devenu un moment-clé de mes sets techno, servant une fonction bien définie: faire se soulever le dancefloor tel une lame de fond. Et cela en restant plutôt subtile, stylé, abrasif, ni propre, ni évident. « Neil » marche à la fois en début de set et très tard dans la soirée. Le morceau « Neil » (exclusif à ce EP) sonne comme s'il était vivant, comme un genre de mini éco-système musical. Le beat énergique se marie avec de généreuses tranches de harpe électronique et des petits bruits de gouttes d'eau synthétique. Le tout donne une vision contemplative mais dansable de la Forêt Noire version jeu vidéo, l'automne, lorsque les grands loups hurlent. » Edouard Granero (réalisateur) : « J'ai grandi dans une zone industrielle entre une autoroute et un chemin de fer, c'est de là que me vient l'envie de faire de l'image en mouvement je suppose. Les camions et les trains passaient sans cesse, jour et nuit chargés de contenus mystérieux, d'autant d'histoires à raconter. Aujourd'hui j'aime les raconter abstraites, surréalistes et déformées, toujours en altérant un peu notre monde, en cherchant dans l'erreur numérique un peu de poésie. J'ai passé les quatre dernière années à travailler en free-lance en tant que motion désigner et réalisateur, d'une part avec l'équipe de Superbien, spécialistes du vidéo-mapping monumental. Une expérience qui m'a énormément appris sur le motion design et la réalisation, car les contraintes de l'événementiel sont impitoyables. Mon travail de motion-design s'inscrit principalement dans ce qu'on appelle communément de glitch, l'art de détruire les images numériques et de créer un langage nouveau à partir de ces altérations. En parallèle de mon travail chez Superbien, j'ai beaucoup collaboré avec Pierre Thyss et Studio Jimbo, nous avons réalisé de nombreux projets top secret (comme Overdrive infinity S01 épisode 27), des expositions et deux clips pour le groupe Jil Is Lucky, sur lesquels j'intervenais à la fois à la réalisation et la post-production.

Ces projets m'auront donné l'occasion d'explorer de nouvelles pistes et d'expérimenter, m'ont permis d'élaborer une esthétique qui m'est propre, et confirment cette envie de raconter des histoires par le biais de l'abstraction et du symbolisme. J'ai récemment eu l'occasion de développer mon univers pour l'habillage live du groupe Burning Peacocks pour qui j'ai réalisé une heure et demi de contenu vidéo, resserrant encore d'avantage le lien entre mon travail et le médium musical, et ai laissé libre cours à mes envies d'expérimentation sur la réalisation d'un court-métrage intimiste et expérimental mettant en scène la relation amoureuse entre un scanner et sa patiente. Pour le clip de Matthias Zimmermann, je souhaitais illustrer le mélange entre l'obsession et le fantasme, faire de Neil une victime de ses désirs. Qu'au milieu d'un monde dénué d'espace spatio-temporel -comme celui des rêves- il soit poursuivi par une entité qui se matérialise progressivement, pour finalement prendre possession de son esprit. C'était un projet très stimulant car j'ai eu carte blanche depuis le début, grâce à la confiance de Matthias Zimmermann, Sound Pellegrino et Rouchon Paris. »