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Music

Finissons-en une bonne fois pour toutes avec 2013

Le rédac-chef a sélectionné les meilleurs et les pires disques de l'année et les a classés selon l'Échelle Internationale de Graduation de Nicolas Cage.

Détresse, famine, mort par suffocation : tous les baromètres sociaux l’indiquent, l’heure est à l’incertitude et les initiatives du gouvernement pour contrer les effets de la crise et renforcer la compétitivité paraissent bien dérisoires face aux affres d’un quotidien chaque jour un peu plus sordide. Un contexte qui ouvre la voie aux prédictions les plus pessimistes, les experts tablant désormais sur un effondrement total et irrévocable de la croissance, qui plongera la zone euro dans un gouffre de désespoir dont elle ne sortira qu’au terme d’une lutte sans merci contre des alligators préhistoriques volants à l'horizon 2017.

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Il est à noter toutefois que de brefs frémissements se feront sentir d’ici là, dans plusieurs secteurs-clés, notamment celui de la télésurveillance, qui nous a offert cette année, sans doute le moment le plus 2013 de 2013 : la vidéo du tireur fou chez BFM TV, oeuvre incompréhensible, quasi abstraite, à mi-chemin entre le Michael Bay de 2008 et le David Lynch de 1996. Ces 47 secondes sont comme un blockbuster dont le héros serait un Transformer nain aveugle qui livrerait des VHS d’accidents de voiture dans des enveloppes kraft anonymes pour le seul plaisir d'affirmer la Toute-Puissance de la géométrie. Du côté de la musique, les choses devraient continuer sur leur lancée : des éclairs de génie, des gens qui chient la classe par tous les pores de leur peau, des anomalies intégrales, et bien sûr, des hectolitres de merde. Chacun y va ces jours de sa petite liste, c'est bien légitime, alors finissons-en sans plus attendre : voici ma sélection partiale et non-négociable du meilleur et du pire de 2013, classée selon l'Échelle Internationale de Graduation de Nicolas Cage.

LES MEILLEURS DISQUES DE 2013, C'EST INDISCUTABLE

Catégorie 1

:

RÈGNE, POUVOIR, PUISSANCE ET GLOIRE

Le point Cage. Satisfaction d'entrer en possession d'une pièce de maître, d'un inestimable joyau, d'une source reine. Sentiment de majesté comparable à l'envol de mille concombres au-dessus de la Mer Noire.

TOXIC HOLOCAUST

Chemistry Of Consciousness

Publicité

(

Relapse

)

Si quelqu'un m'avait dit, ne serait-ce qu'il y a 8 mois, que le nouvel album de Toxic Holocaust se retrouverait au sommet de cette liste, je l'aurais cordialement invité à se retirer dans une pièce isolée pour faire caca dans une petite boîte en bois en serrant ses deux pouces très fort l'un contre l'autre. Jusqu'à présent, j'avais en effet toujours considéré Toxic Holocaust comme un des groupes les plus sur-estimés de la vague néo-thrash US, et je voyais mal comment

Chemistry Of Consciousness

allait pouvoir changer la donne -d'autant plus qu'il était produit par le pénible Kurt Ballou. Le fait est que les 11 morceaux qui composent ce chef d'oeuvre tapent plus fort qu'un auto-stoppeur ligoté dans le coffre d'une voiture, et que ce disque sera reconnu dans quelques années comme le premier classique absolu du lazer-crust, dégénerescence future du crust-punk dans lequel la couleur noire et les crânes rasés seront remplacés par un pantone infini de tons fluorescents ultra-saturés et de stupéfiantes paillasses de cheveux blonds péroxydés.

OMAR-S Thank You For Letting Me Be Myself (FXHE)
Triomphe absolu, joué sans répit tout au long de l'année, toujours à fond, toujours en boucle. Seul Omar-S contrôle ce mélange de house pastorale et d'ambiances mystico-futuristes façon sphinx volants poursuivis par des conquistadors cyborgs entre Detroit et la M25. 14 titres et absolument rien à jeter, si on fait exception de deux interludes pourris, mais, hey, on va pas chinoiser, la vie est douce. Pour que l'expérience soit complète, je vous conseille de commander le disque directement auprès de FXHE, toujours un grand moment que les échanges de mails avec Shitty Smitty (qui vous accueille invariablement d'un « Ssshhiiiiiiiittt » tonitruant, puis multiplie les « PEACE » avant de finir par vous mailer, en loucedé, deux semaines plus tard pour vous demander votre adresse postale -qu'il a déjà, évidemment).

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LIL UGLY MANE

On Doing An Evil Deed Blues

(

Lil Ugly Mane

)

Le monde a besoin de plus de types comme Lil Ugly Mane. De types nébuleux à la musique riche en substances, mais toujours pleine de force et de passion. De types à la discographie incompréhensible composée de triples albums d'instrumentaux inédits et de singles balancés en dépit du rien à foutre sur Bandcamp sans la moindre information précise, comme le génial « On Doing An Evil Deed Blues », qui démarre comme un vieux 3rd Bass et se termine par une citation involontaire du

Chill Out

de KLF. Et au milieu, il y a la fin du monde. Ultime.

POWER TRIP

Manifest Decimation

(

Southern Lord

)

Alexis Straight & Alert a déjà dit l'essentiel

ici

. Les plus belle riffolade de l'année. Comme le dit mon fidèle assistant Rod Glacial : « Impossible à écouter assis ».

CRACKBOY

Crackhouse EP

(

I'm A Cliché

)

Bien que je ne possède aucun item de marque Quechua, je suis toutefois suffisamment vieux pour avoir dansé comme un Judéen libéré des cachots

là dessus

et touché mentalement les couilles de Dieu

en écoutant ceci

. Ce qui signifie que lorsqu'on parle de

massive house anthems

ou de

bonafide classic tunes

, mon seuil d'exigence est particulièrement élevé. Alors si je vous dis que, sur trois titres, ce EP de Crackboy propose clairement deux trucs (« Apes » et « Kiddo ») qui, en d'autre temps, auraient été doublés de

pianopellas

et de

Red Zone dubs

, vous saisirez, je pense, l'étendue du malaise. On notera au passage sur « Apes », le featuring de haut luxe de Claude Violante, dont le premier album devrait en toute logique figurer parmi les disques les plus MAXIMUM HOLOCAUSTE de 2014.

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Mark my word

.

SKEME

Ingleworld

(

MADE Headlines

)

Là encore,

je crois avoir dit à peu près tout ce que j'avais à dire hier dans ce post

, il ne me paraît donc pas nécessaire d'en rajouter davantage. Merci Skeme, tu as transformé cette fin d'année en une longue glissade au ralenti sur l'interstate 105 au volant d'une Trans Am Bandit '77.

Catégorie 2

:

PARTAGE RITUEL DE CHEVREUIL MORT SUR LES RIVES DU PHLÉGÉTHON

La plénitude Cage. Bonheur de voir son peuple marcher vers le soleil et ses ennemis réduits à l'esclavage, à la servitude et à la prostitution.

MARK KOZELEK

Like Rats (

Caldo Verde

)

Malgré sa tête à arrêter les montres, Mark Kozelek réussit, avec un naturel désarmant et une grâce absolue

,

à annihiler toute notion d'espace et de temps, et je ne connais personne d'autre capable d'arriver à un tel résultat avec juste une guitare en bois et une poignée de reprises (ici, en l'occurrence, des covers de Godflesh, Bad Brains, Descendents, Misfits, Sonny & Cher ou encore Genesis). Magique.

JESSICA 93

Who Cares ?

(

Teenage Menopause

/

Music Fear Satan

/

Et Mon Cul C'est Du Tofu ?

)

Le tour de force de l'année : réussir en un seul disque à 1/ réhabiliter le goth-rock, 2/ gagner le respect de tous les matous du bled et 3/ mettre un public totalement hétéroclite en miettes en se pointant tout seul sur scène avec une basse en lambeaux, tout ça avec une intensité et une foi constante, que ce soit devant trois personnes dans un bar à vin bio, compressé au fin fond d'un sous-sol hépatite C ou dans le confort clinique d'une salle subventionnée. À ce niveau là, ce n'est plus juste de la classe, c'est la base d'une nouvelle religion.

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SHARPIE CROWS

12 Omeros

(

Flying Nun

)

Pas grand chose à dire sur Sharpie Crows, nébuleux groupe australien délocalisé à Auckland, si ce n'est que

12 Omeros

est leur premier véritable album, qu'il est sorti uniquement en cd fait main (déjà épuisé) et digital (avec en bonus la compilation de faces B

Halal Jazz

), que les 10 titres du disque balaient l'intégralité du spectre sonore Océanique de la première moitié des années 80 (de Birthday Party à INXS, en passant par les Chills et avec un crochet par le premier Apartments, en gros) et qu'il s'agit très clairement un des 10 disques

réellement

traumatisants de 2013.

WILLIAM TYLER

Impossible Truth

(

Merge

)

Une fois n'est pas coutume : de la vraie musique d'adulte, de type qui voyage seul à travers les routes claudiquantes du Midwest, le coeur rongé par la mort et les regrets. Quelque part entre un Ry Cooder metallique et un Stephen O'Malley bucolique.

Pure beauty

.

Catégorie 3

:

INTRONISATION PROTOCOLAIRE DANS LA ROYAUTÉ DE CAGE

La base Cage. On est à la maison. Tout va bien. Tu peux t'assoir. Il n'y a pas de problème.

HIS ELECTRO BLUE VOICE

Ruthless Sperm

(

Sub Pop

)

Malaise, nervosité, dents qui grincent, synth-punk à fond les ballons, envie de tout envoyer chier à grands coups de hallebardes électro-magnétiques. Sentiments ordinaires, force de frappe maximale, résultat imparable.

ORVAL CARLOS SIBELIUS

Super Forma

(

Clapping Music

)

Couverture après un long voyage sous la pluie, thé bien chaud, réveil sous les premiers rayons de soleil du printemps. Purs moments de bonheur, tracklist un poil inégale, mais disque au niveau d'écriture phénoménal et surtout, surtout, un tube insensé, « Good Remake ».

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THE FEELING OF LOVE

Reward Your Grace

(

Born Bad

)

Enfer de l'Est, horreur sociale, western rural. Le disque qu'on attendait d'eux depuis le début, entre terreur et terroir. Brillant. Logiquement, le prochain sera un chef d'oeuvre.

Catégorie 4

:

IVRESSE, SÉDUCTION, POINT TROP N'EN FAUT, MAIS ALLONS-DONC, ALLONS-Y, HOP LÀ

L'ondulation Cage. Pas de quoi écrire une carte postale à tantine, mais de la merde si on va se laisser abattre, parce qu'on se la colle encore pas mal à ce niveau.

YOUTH CODE

Keep Falling Apart

(

Angry Love

)

Single parfait. Deux titres de straight EBM comme plus personne ne pensait pouvoir en écouter depuis 1989, option mekkanik wehrmacht sur la face A, et totale souffrance morale en face B. Dommage qu'ils se soient à moitié foirés sur leur album, sorti également cette année.

VERMINOUS

The Unholy Communion

(

Xtreem

)

J'ai toujours eu un problème avec le death. C'est une musique qui me donne généralement l'impression assez inconfortable d'être enfermé dans une veille R15 garée sur un parking désert en plein cagnard. Et même s'il y a toujours eu quelques exceptions à la règle (Massacra, Death, Crusher, Massacre, le

Necroticism

de Carcass), j'avoue franchement ne plus attendre grand chose du genre. Du coup, le deuxième album des suédois de Verminous m'a un peu fait l'effet d'un pieu lancé par un vieux hillbilly édenté venu me perforer la poitrine dans un funeste moment d'innatention. C'est à dire que l'engin n'est pas exempt de défauts mais que la précision de la frappe ne vous laisse pas tellement le choix non plus.

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Détresse, famine, mort par suffocation : tous les baromètres sociaux l’indiquent, l’heure est à l’incertitude et les initiatives du gouvernement pour contrer les effets de la crise et renforcer la compétitivité paraissent bien dérisoires face aux affres d’un quotidien chaque jour un peu plus sordide. Un contexte qui ouvre la voie aux prédictions les plus pessimistes, les experts tablant désormais sur un effondrement total et irrévocable de la croissance, qui plongera la zone euro dans un gouffre de désespoir dont elle ne sortira qu’au terme d’une lutte sans merci contre des alligators préhistoriques volants à l'horizon 2017.

Il est à noter toutefois que de brefs frémissements se feront sentir d’ici là, dans plusieurs secteurs-clés, notamment celui de la télésurveillance, qui nous a offert cette année, sans doute le moment le plus 2013 de 2013 : la vidéo du tireur fou chez BFM TV, oeuvre incompréhensible, quasi abstraite, à mi-chemin entre le Michael Bay de 2008 et le David Lynch de 1996. Ces 47 secondes sont comme un blockbuster dont le héros serait un Transformer nain aveugle qui livrerait des VHS d’accidents de voiture dans des enveloppes kraft anonymes pour le seul plaisir d'affirmer la Toute-Puissance de la géométrie.

Du côté de la musique, les choses devraient continuer sur leur lancée : des éclairs de génie, des gens qui chient la classe par tous les pores de leur peau, des anomalies intégrales, et bien sûr, des hectolitres de merde. Chacun y va ces jours de sa petite liste, c'est bien légitime, alors finissons-en sans plus attendre : voici ma sélection partiale et non-négociable du meilleur et du pire de 2013, classée selon l'Échelle Internationale de Graduation de Nicolas Cage.

LES MEILLEURS DISQUES DE 2013, C'EST INDISCUTABLE

Catégorie 1

:

RÈGNE, POUVOIR, PUISSANCE ET GLOIRE

Le point Cage. Satisfaction d'entrer en possession d'une pièce de maître, d'un inestimable joyau, d'une source reine. Sentiment de majesté comparable à l'envol de mille concombres au-dessus de la Mer Noire.




TOXIC HOLOCAUST

Chemistry Of Consciousness

(

Relapse

)


Si quelqu'un m'avait dit, ne serait-ce qu'il y a 8 mois, que le nouvel album de Toxic Holocaust se retrouverait au sommet de cette liste, je l'aurais cordialement invité à se retirer dans une pièce isolée pour faire caca dans une petite boîte en bois en serrant ses deux pouces très fort l'un contre l'autre. Jusqu'à présent, j'avais en effet toujours considéré Toxic Holocaust comme un des groupes les plus sur-estimés de la vague néo-thrash US, et je voyais mal comment

Chemistry Of Consciousness

allait pouvoir changer la donne -d'autant plus qu'il était produit par le pénible Kurt Ballou. Le fait est que les 11 morceaux qui composent ce chef d'oeuvre tapent plus fort qu'un auto-stoppeur ligoté dans le coffre d'une voiture, et que ce disque sera reconnu dans quelques années comme le premier classique absolu du lazer-crust, dégénerescence future du crust-punk dans lequel la couleur noire et les crânes rasés seront remplacés par un pantone infini de tons fluorescents ultra-saturés et de stupéfiantes paillasses de cheveux blonds péroxydés.


OMAR-S Thank You For Letting Me Be Myself (FXHE)
Triomphe absolu, joué sans répit tout au long de l'année, toujours à fond, toujours en boucle. Seul Omar-S contrôle ce mélange de house pastorale et d'ambiances mystico-futuristes façon sphinx volants poursuivis par des conquistadors cyborgs entre Detroit et la M25. 14 titres et absolument rien à jeter, si on fait exception de deux interludes pourris, mais, hey, on va pas chinoiser, la vie est douce. Pour que l'expérience soit complète, je vous conseille de commander le disque directement auprès de FXHE, toujours un grand moment que les échanges de mails avec Shitty Smitty (qui vous accueille invariablement d'un « Ssshhiiiiiiiittt » tonitruant, puis multiplie les « PEACE » avant de finir par vous mailer, en loucedé, deux semaines plus tard pour vous demander votre adresse postale -qu'il a déjà, évidemment).

LIL UGLY MANE

On Doing An Evil Deed Blues

(

Lil Ugly Mane

)


Le monde a besoin de plus de types comme Lil Ugly Mane. De types nébuleux à la musique riche en substances, mais toujours pleine de force et de passion. De types à la discographie incompréhensible composée de triples albums d'instrumentaux inédits et de singles balancés en dépit du rien à foutre sur Bandcamp sans la moindre information précise, comme le génial « On Doing An Evil Deed Blues », qui démarre comme un vieux 3rd Bass et se termine par une citation involontaire du

Chill Out

de KLF. Et au milieu, il y a la fin du monde. Ultime.






POWER TRIP

Manifest Decimation

(

Southern Lord

)


Alexis Straight & Alert a déjà dit l'essentiel

ici

. Les plus belle riffolade de l'année. Comme le dit mon fidèle assistant Rod Glacial : « Impossible à écouter assis ».




CRACKBOY

Crackhouse EP

(

I'm A Cliché

)


Bien que je ne possède aucun item de marque Quechua, je suis toutefois suffisamment vieux pour avoir dansé comme un Judéen libéré des cachots

là dessus

et touché mentalement les couilles de Dieu

en écoutant ceci

. Ce qui signifie que lorsqu'on parle de

massive house anthems

ou de

bonafide classic tunes

, mon seuil d'exigence est particulièrement élevé. Alors si je vous dis que, sur trois titres, ce EP de Crackboy propose clairement deux trucs (« Apes » et « Kiddo ») qui, en d'autre temps, auraient été doublés de

pianopellas

et de

Red Zone dubs

, vous saisirez, je pense, l'étendue du malaise. On notera au passage sur « Apes », le featuring de haut luxe de Claude Violante, dont le premier album devrait en toute logique figurer parmi les disques les plus MAXIMUM HOLOCAUSTE de 2014.

Mark my word

.




SKEME

Ingleworld

(

MADE Headlines

)


Là encore,

je crois avoir dit à peu près tout ce que j'avais à dire hier dans ce post

, il ne me paraît donc pas nécessaire d'en rajouter davantage. Merci Skeme, tu as transformé cette fin d'année en une longue glissade au ralenti sur l'interstate 105 au volant d'une Trans Am Bandit '77.

Catégorie 2

:

PARTAGE RITUEL DE CHEVREUIL MORT SUR LES RIVES DU PHLÉGÉTHON

La plénitude Cage. Bonheur de voir son peuple marcher vers le soleil et ses ennemis réduits à l'esclavage, à la servitude et à la prostitution.




MARK KOZELEK

Like Rats (

Caldo Verde

)


Malgré sa tête à arrêter les montres, Mark Kozelek réussit, avec un naturel désarmant et une grâce absolue

,

à annihiler toute notion d'espace et de temps, et je ne connais personne d'autre capable d'arriver à un tel résultat avec juste une guitare en bois et une poignée de reprises (ici, en l'occurrence, des covers de Godflesh, Bad Brains, Descendents, Misfits, Sonny & Cher ou encore Genesis). Magique.




JESSICA 93

Who Cares ?

(

Teenage Menopause

/

Music Fear Satan

/

Et Mon Cul C'est Du Tofu ?

)


Le tour de force de l'année : réussir en un seul disque à 1/ réhabiliter le goth-rock, 2/ gagner le respect de tous les matous du bled et 3/ mettre un public totalement hétéroclite en miettes en se pointant tout seul sur scène avec une basse en lambeaux, tout ça avec une intensité et une foi constante, que ce soit devant trois personnes dans un bar à vin bio, compressé au fin fond d'un sous-sol hépatite C ou dans le confort clinique d'une salle subventionnée. À ce niveau là, ce n'est plus juste de la classe, c'est la base d'une nouvelle religion.






SHARPIE CROWS

12 Omeros

(

Flying Nun

)


Pas grand chose à dire sur Sharpie Crows, nébuleux groupe australien délocalisé à Auckland, si ce n'est que

12 Omeros

est leur premier véritable album, qu'il est sorti uniquement en cd fait main (déjà épuisé) et digital (avec en bonus la compilation de faces B

Halal Jazz

), que les 10 titres du disque balaient l'intégralité du spectre sonore Océanique de la première moitié des années 80 (de Birthday Party à INXS, en passant par les Chills et avec un crochet par le premier Apartments, en gros) et qu'il s'agit très clairement un des 10 disques

réellement

traumatisants de 2013.




WILLIAM TYLER

Impossible Truth

(

Merge

)


Une fois n'est pas coutume : de la vraie musique d'adulte, de type qui voyage seul à travers les routes claudiquantes du Midwest, le coeur rongé par la mort et les regrets. Quelque part entre un Ry Cooder metallique et un Stephen O'Malley bucolique.

Pure beauty

.



Catégorie 3

:

INTRONISATION PROTOCOLAIRE DANS LA ROYAUTÉ DE CAGE

La base Cage. On est à la maison. Tout va bien. Tu peux t'assoir. Il n'y a pas de problème.




HIS ELECTRO BLUE VOICE

Ruthless Sperm

(

Sub Pop

)


Malaise, nervosité, dents qui grincent, synth-punk à fond les ballons, envie de tout envoyer chier à grands coups de hallebardes électro-magnétiques. Sentiments ordinaires, force de frappe maximale, résultat imparable.






ORVAL CARLOS SIBELIUS

Super Forma

(

Clapping Music

)


Couverture après un long voyage sous la pluie, thé bien chaud, réveil sous les premiers rayons de soleil du printemps. Purs moments de bonheur, tracklist un poil inégale, mais disque au niveau d'écriture phénoménal et surtout, surtout, un tube insensé, « Good Remake ».






THE FEELING OF LOVE

Reward Your Grace

(

Born Bad

)


Enfer de l'Est, horreur sociale, western rural. Le disque qu'on attendait d'eux depuis le début, entre terreur et terroir. Brillant. Logiquement, le prochain sera un chef d'oeuvre.



Catégorie 4

:

IVRESSE, SÉDUCTION, POINT TROP N'EN FAUT, MAIS ALLONS-DONC, ALLONS-Y, HOP LÀ

L'ondulation Cage. Pas de quoi écrire une carte postale à tantine, mais de la merde si on va se laisser abattre, parce qu'on se la colle encore pas mal à ce niveau.






YOUTH CODE

Keep Falling Apart

(

Angry Love

)


Single parfait. Deux titres de straight EBM comme plus personne ne pensait pouvoir en écouter depuis 1989, option mekkanik wehrmacht sur la face A, et totale souffrance morale en face B. Dommage qu'ils se soient à moitié foirés sur leur album, sorti également cette année.






VERMINOUS

The Unholy Communion

(

Xtreem

)


J'ai toujours eu un problème avec le death. C'est une musique qui me donne généralement l'impression assez inconfortable d'être enfermé dans une veille R15 garée sur un parking désert en plein cagnard. Et même s'il y a toujours eu quelques exceptions à la règle (Massacra, Death, Crusher, Massacre, le

Necroticism

de Carcass), j'avoue franchement ne plus attendre grand chose du genre. Du coup, le deuxième album des suédois de Verminous m'a un peu fait l'effet d'un pieu lancé par un vieux hillbilly édenté venu me perforer la poitrine dans un funeste moment d'innatention. C'est à dire que l'engin n'est pas exempt de défauts mais que la précision de la frappe ne vous laisse pas tellement le choix non plus.






LICKI ECK$

Alternative Trap

(

Lucki Eck$

)


Question : Comment est-il humainement possible d'écouter de l'indie-rock en 2013 ?


Réponse : En isolant une boucle et en rappant dessus.



LES PIRES DISQUES DE 2013, AUCUN DOUTE LÀ-DESSUS

Catégorie 1 : INTERROGATIONS DES PETITS MATINS BLEUS SUR LE QUOI PENSER DU WHO CARES OUI OU NON

Ok, qui sont ces gens ? Quel est ce mouvement ? Que veulent-ils dire exactement ? Quel est leur but ? Ont-ils seulement un but ?




ALICE IN CHAINS The Devil Put Dinosaurs Here (Capitol)
Le fait qu'un groupe comme Alice In Chains sorte encore des disques en 2013 résume parfaitement notre époque, mélange d'ironie dégueulasse, de valeurs mal placées, de nostalgie crasse et de perte totale de repères.



ATOMS FOR PEACE Amok (XL)
Dans trois ans à peine, on reparlera d'Atoms For Peace comme de ces super-groupes embarrassants des 90's, genre Hater, Mad Season ou Temple Of The Dog. Vous noterez par ailleurs qu'Atoms For Peace est presque un anagramme de Porno For Pyros.



Catégorie 2 : TRAVERSÉE DU STYX SUR CADAVRES D'HOMMES TERRASSÉS PAR LA HONTE ET L'EMBARRAS

Pass toutes zones sur les réseaux du déshonneur.




DAVID BOWIE The Next Day (ISO/Columbia)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à un vieux souper triste animé par Grandpa Simpson.



KANYE WEST Yeezus (Def Jam)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à tous ces goths insupportables au lycée qui étaient persuadés d'écouter du rap parce qu'ils se la donnaient bonbon sur l'album de Disposable Heroes Of Hiphoprisy.



FUCK BUTTONS Slow Focus (ATP)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à une version 3D des Mystérieuses Citées d'Or réalisée par Josée Dayan, avec Gérard Klein dans le rôle du Capitaine Mendoza.



SAVAGES Silence Yourself (Pop Noire)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à Siouxsie and The Banshees, mais toi aussi j'imagine, non ?



Catégorie 3 : SUPPLICE DES INNOCENTS LIVRÉS NUS ET SANS DÉFENSE AUX ABEILLES TUEUSES DE L'AVEYRON

Douleur physique de l'Homme face au règne sans partage de l'insecte.




DARKSIDE Psychic (Other People/Matador)
Un jour il faudra vraiment que Nicolas Jaar m'explique pourquoi il s'inflige tout ça. Soit il est ravagé par la double culpabilité d'avoir tué un membre de sa famille accidentellement pendant un barbecue et de ne pas avoir réussi à stopper les attentats du 11 septembre, la crise des subprimes, la dette de la zone Euro et le brasier centrafricain avec la furie contestataire et anti-consumériste qui se dégage de ses mixes thématiques, soit il a un genre de gros chien noir au-dessus de la tête qui le surveille nuit et jour. Je ne vois pas d'autre possibilité.




VERONICA FALLS Waiting For Something To Happen (Bella Union)
En fait, j'ignorais totalement que ce genre de groupe existait pour de vrai et sortait vraiment des disques. Jusqu'à présent, j'étais persuadé que c'était juste une bande de 5-6 gusses qui faisaient de la musique au mètre pour les playlists Air France et les scènes de sorties-découverte de L'Amour est dans le Pré.




MESPARROW Keep This Moment Alive (EastWest)
La bande-son du jour où vous rentrerez chez vous pour trouver femme et enfants décapités, démembrés et réorganisés en une espèce d'autel obscène au sommet duquel Pascale Clark sera en train de se doigter, couverte d'excréments, pendant que Nicolas Ray sifflera toutes vos bières dans la cuisine en chantant « Manatthan-Kaboul» acapella en trio avec Nathalie Kosciusko-Morizet et le Maire de la Nuit de Paris.

LA MEILLEURE POCHETTE DE 2013, AUCUNE CONCURRENCE POSSIBLE




Loups-garous fantômes + marécages + rednecks + pleine lune + scream queen en détresse + nudité partielle : la pochette de A Beast Conceived de Howling Beast annule de fait toute compétition.

LE DISQUE DE 2013 QUI AURAIT PU BOUSILLER LA TOTALITÉ DE CETTE SÉLECTION, S'IL ÉTAIT SORTI





Voilà, c'est tout. À l'année prochaine, bande de putes.



Lelo Jimmy Batista est rédacteur en chef de Noisey France. Il croit en Nicolas Cage, en George Constanza, et en la Toute-Puissance de la géométrie. Il est sur Twitter - @lelojbatista


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LICKI ECK$

Alternative Trap

(

Lucki Eck$

)

Question : Comment est-il humainement possible d'écouter de l'indie-rock en 2013 ?

Réponse : En isolant une boucle et en rappant dessus.

LES PIRES DISQUES DE 2013, AUCUN DOUTE LÀ-DESSUS

Catégorie 1 : INTERROGATIONS DES PETITS MATINS BLEUS SUR LE QUOI PENSER DU WHO CARES OUI OU NON Ok, qui sont ces gens ? Quel est ce mouvement ? Que veulent-ils dire exactement ? Quel est leur but ? Ont-ils seulement un but ? ALICE IN CHAINS The Devil Put Dinosaurs Here (Capitol)
Le fait qu'un groupe comme Alice In Chains sorte encore des disques en 2013 résume parfaitement notre époque, mélange d'ironie dégueulasse, de valeurs mal placées, de nostalgie crasse et de perte totale de repères.

ATOMS FOR PEACE Amok (XL)
Dans trois ans à peine, on reparlera d'Atoms For Peace comme de ces super-groupes embarrassants des 90's, genre Hater, Mad Season ou Temple Of The Dog. Vous noterez par ailleurs qu'Atoms For Peace est presque un anagramme de Porno For Pyros.

Catégorie 2 : TRAVERSÉE DU STYX SUR CADAVRES D'HOMMES TERRASSÉS PAR LA HONTE ET L'EMBARRAS Pass toutes zones sur les réseaux du déshonneur. DAVID BOWIE The Next Day (ISO/Columbia)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à un vieux souper triste animé par Grandpa Simpson.

KANYE WEST Yeezus (Def Jam)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à tous ces goths insupportables au lycée qui étaient persuadés d'écouter du rap parce qu'ils se la donnaient bonbon sur l'album de Disposable Heroes Of Hiphoprisy.

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FUCK BUTTONS Slow Focus (ATP)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à une version 3D des Mystérieuses Citées d'Or réalisée par Josée Dayan, avec Gérard Klein dans le rôle du Capitaine Mendoza.

SAVAGES Silence Yourself (Pop Noire)
Salut le monde, j'aurais bien voulu partager ton enthousiasme, mais tout ce à quoi ce disque me fait penser c'est à Siouxsie and The Banshees, mais toi aussi j'imagine, non ?

Catégorie 3 : SUPPLICE DES INNOCENTS LIVRÉS NUS ET SANS DÉFENSE AUX ABEILLES TUEUSES DE L'AVEYRON Douleur physique de l'Homme face au règne sans partage de l'insecte. DARKSIDE Psychic (Other People/Matador)
Un jour il faudra vraiment que Nicolas Jaar m'explique pourquoi il s'inflige tout ça. Soit il est ravagé par la double culpabilité d'avoir tué un membre de sa famille accidentellement pendant un barbecue et de ne pas avoir réussi à stopper les attentats du 11 septembre, la crise des subprimes, la dette de la zone Euro et le brasier centrafricain avec la furie contestataire et anti-consumériste qui se dégage de ses mixes thématiques, soit il a un genre de gros chien noir au-dessus de la tête qui le surveille nuit et jour. Je ne vois pas d'autre possibilité. VERONICA FALLS Waiting For Something To Happen (Bella Union)
En fait, j'ignorais totalement que ce genre de groupe existait pour de vrai et sortait vraiment des disques. Jusqu'à présent, j'étais persuadé que c'était juste une bande de 5-6 gusses qui faisaient de la musique au mètre pour les playlists Air France et les scènes de sorties-découverte de L'Amour est dans le Pré. MESPARROW Keep This Moment Alive (EastWest)
La bande-son du jour où vous rentrerez chez vous pour trouver femme et enfants décapités, démembrés et réorganisés en une espèce d'autel obscène au sommet duquel Pascale Clark sera en train de se doigter, couverte d'excréments, pendant que Nicolas Ray sifflera toutes vos bières dans la cuisine en chantant « Manatthan-Kaboul» acapella en trio avec Nathalie Kosciusko-Morizet et le Maire de la Nuit de Paris.

LA MEILLEURE POCHETTE DE 2013, AUCUNE CONCURRENCE POSSIBLE

Loups-garous fantômes + marécages + rednecks + pleine lune + scream queen en détresse + nudité partielle : la pochette de A Beast Conceived de Howling Beast annule de fait toute compétition.

LE DISQUE DE 2013 QUI AURAIT PU BOUSILLER LA TOTALITÉ DE CETTE SÉLECTION, S'IL ÉTAIT SORTI

Voilà, c'est tout. À l'année prochaine, bande de putes.

Lelo Jimmy Batista est rédacteur en chef de Noisey France. Il croit en Nicolas Cage, en George Constanza, et en la Toute-Puissance de la géométrie. Il est sur Twitter - @lelojbatista Plus de tops 2013
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