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Music

La lente et douloureuse descente aux enfers de Lady Gaga

Comment l'icône pop des années 2000 a sombré.

Vous vous souvenez du temps où Lady Gaga était intouchable ? Quand les critiques et les fans se prosternaient devant elle, et que ses détracteurs eux-mêmes étaient obligés de reconnaître son influence sur la pop culture ? Je vous demande ça parce qu’on dirait que c’est tout ce qui reste de Gaga aujourd’hui : des souvenirs. Les gens n’en ont plus rien à foutre de Lady Gaga. Il y a quelques semaines, elle a sorti une vidéo arty et épique de 11mn46, « G.U.Y. », et quasiment personne n’en a parlé. La vidéo a été vue plus de 23 millions de fois – et ça continue à monter mais comparé aux chiffres de son dernier clip « Marry The Night » ça ne représente pas des sommets non plus – et c’est plutôt une défaite par rapport à ses concurrentes comme Katy Perry et Beyoncé, qui cumulent respectivement à 165 millions et 129 millions de vues, pour « Dark Horse » et « Drunk In Love ». Et vu le peu d'originalité de ces clips, on ne peut que comprendre que la Gaga-sphère soit frustrée. Sérieux, tout ce que fait Beyoncé dans le sien, c’est de danser sur une plage. Reléguée sur de nombreux sites dans la section-poubelle « news de la semaine », Lady Gaga, une des icônes pop les plus exposées et critiquées de sa génération, est aujourd'hui devenue indigne du fil d’actualité. Elle bat de l’aile. Et à force de gesticuler, elle va finir par se noyer. Ce qui est dommage pour elle, car en effet, elle a du talent. Si vous ne me croyez pas, regardez cette vidéo d’elle chantant « Hair » sur le plateau d’Howard Stern. Débarrassée de tous ses accoutrements, Lady Gaga reste une interprète passionnée et accomplie. Et pourtant, ce don très rare s’est perdu, probablement écrasé sous le poids des perruques et des corps huilés de tous ses danseurs. Mon obsession pour Lady Gaga a débuté lorsque je l’ai vu en concert il y a à peu près quatre ans, j'ai été fascinée par son absolue maîtrise de la scène. Elle était envoûtante, ses chansons incroyables et je n’ai jamais autant crié et dansé que ce soir là. Lady Gaga est fascinante, à un niveau que beaucoup d’autres pop stars n’ont jamais atteint – excepté peut-être quelqu’un comme Ke$ha – parce qu’elle occupe la place d’outsider. C'est le genre de meuf qui fumait des cigarettes derrière l’abribus, et sur qui on racontait des tonnes de saloperies dès qu’elle franchissait la porte du bahut. Mais aujourd’hui, Lady Gaga est juste devenue chiante. Voici les différents éléments qui ont entraîné sa perte : LA VID É O DE « G.U.Y. » EST EFFECTIVEMENT CHIANTE Cette vidéo est une métaphore plutôt lourde sur l’essence de la femme, la misogynie, le capitalisme, son complexe Judéo-Chrétien, etc. Tous les thèmes et les motifs utilisés à outrance par Gaga sont là. Le clip s'ouvre sur une pluie de billets et une armée de traders la bolossant alors qu'elle est déjà étalée par terre (tout ça déguisée en poule d'eau)… Ok. Bon. Cette séquence dure carrément trois minutes, à la fin desquelles Gaga rampe vers un gros palace gay afin de ressusciter, tel le Christ -on ne se refuse rien- et finit évidemment par donner une énorme fête gay dans chaque pièce du manoir. Il y a un passage horrible au milieu, où Gaga fait référence aux Dieux Grecs et essaie de glisser 2/3 choses profondes sur la sexualité, une preuve de plus que ce genre d’interlude devrait être laissé à des professionnels – les artistes R&B des années 90 par exemple. Tout ça se poursuit au cours d'une chorégraphie vue et revue qui aurait dû être, encore une fois, laissée à des professionnels – genre Ciara et Beyoncé. The Real Housewives of Beverly Hills apparaissent l’espace d’un instant sous forme d’un groupe folk pour chanter le refrain à la place de Gaga, ce qui est complètement à côté de la plaque parce que… qui connaît ces putain de meufs ? Je le sais uniquement parce que j’ai utilisé Google pour écrire cet article. En tentant de jouer sur l’ironie, Gaga tombe très vite hors sujet. Et le reste de son imagerie renvoie également bien trop à ses contemporaines pour être pertinente.

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La vidéo se termine sur une longue et étrange danse sexy qui ressemble à un spot pour une marque de jeans, et si vous avez réussi à aller jusqu’à 7mn38, vous n’avez probablement même pas fait attention au morceau en lui-même, qui est objectivement très mauvais. Les quatre minutes restantes sont réservées au générique – qui mentionne apparemment tout ce que Gaga a fait – avec en fond sonore une autre de ses insupportables nouvelles chansons, « Manicure ».

En résumé, tout le monde s’en tape de la vidéo de « G.U.Y. » parce qu’elle est nase, ce qui est une raison tout à fait valable.

ELLE EST DEVENUE « NORMALE »

Une des choses les plus fascinantes chez Lady Gaga, c'était l’ambiguïté autour de sa sexualité, et la façon dont elle en faisait un atout-marketing. Si on devait résumer Gaga à un mot, ce serait « chelou ». Ce mot a conditionné tout ce que Gaga a pu faire, elle n’a jamais été sexy selon la définition pop du terme, et s’est toujours positionée à l’opposé des autres chanteuses pop. Elle a créé un pont entre Madonna et Miley, en prônant le sexe non-sexy à l’ère érotisante des corps bronzés et sculptés des années post-2000, sentant que le monde perdait la vision originelle de la sexualité féminine.

Dans « G.U.Y. » -et dans beaucoup de ses apparitions publiques récentes d’ailleurs- Gaga est désormais terriblement

conventionnelle

. Personne n’a jamais voulu ou ne lui a jamais demandé d’être modérément sexy – au contraire, ce qu'on voulait, c'est qu’elle défie cette notion avec son esthétique ultra-pétée (qui ne la rendait pas moins hot pour autant). Personne n’a jamais voulu voir Lady Gaga avec une perruque blonde, du maquillage de poupée, de la lingerie lambda, effectuer des poses de magazines pour hommes. C’est inintéressant, et d'autant plus décevant lorsque ça vient de quelqu'un qui nous avait habitué à bien mieux.

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ELLE S’EST AUTO-PROCLAMÉE DÉESSE DE LA POP SANS AUCUNE RAISON

Beyoncé et Madonna sont les seules chanteuses encore en course qui peuvent prétendre au titre de « Déesse de la Pop ». Britney, à la rigueur. Gaga a ressenti, pour je ne sais quelle raison, le besoin de s’incruster dans cette catégorie, en abusant de références christiques et en tentant de créer un monde « Artpop » complètement baisé. Revendiquer l’immortalité dans le monde de la pop n’était pas la décision la plus sage de Gaga. Madonna a révolutionné la représentation du sexe en musique, Beyoncé a révolutionné l'image de la femme, et Britney, si vous êtes ok pour l’accepter, a mis fin à certains clichés en s’appropriant un son et des attitudes qui était jadis réservés aux garçons). Aussi surprenant que ça puisse paraître, le public a contesté sa place parmi les légendes, et le plus triste dans tout ça c’est que si elle avait ravalé un peu son ego, elle aurait sûrement fini dans le club.

SA MUSIQUE NE VAUT PLUS GRAND CHOSE

Il était une fois l’exceptionnelle musique pop de Lady Gaga. «

You & I

» est une des chansons les plus sous-estimées de cette dernière décennie. Un mélange incroyable de sa voix bluesy, d’un piano brut et de quelques notes de synthé. L'équilibre est parfait. Des morceaux comme « Alejandro », « Bad Romance » et « The Edge of Glory », d’un point de vue composition, thématique ou exécution sont également parfaits et intemporels.

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En revanche, j’ai écouté

Artpop

deux fois, et c’est vraiment épouvantable. L’auto-tune, dont sa voix n’avait vraiment pas besoin, et ces morceaux de disco-house pompière n’ont rien de profond. Tout ce qu’ils provoquent c’est un mal de crâne, et à aucun moment ce fatras involontaire de sons ne rend justice aux qualités de compositeur et d’interprète de Lady Gaga. Au niveau des thèmes, Gaga flanche également, on a à faire à du « et moi et moi et moi » sans aucune consistance.

IL N’Y A PLUS NI CULOT NI ORIGINALIT

É

DANS SES VID

É

OS

Pour quelqu’un qui a construit sa carrière sur la confrontation et la nouveauté, il y a un sérieux problème là. Depuis « Judas » (que la présence de Norman Reedus sauvait de justesse), la chute a été douloureuse pour Gaga. «

Marry The Night

» était ridicule, et «

Applause

» n’avait aucun sens, pas le non-sens auquel Gaga nous avait habitué, non, juste ce truc débile qui fout la haine. Fut un temps où le spectacle des vidéos de Gaga était alléchant et stimulant – même dans «

Telephone

» avec Beyoncé, elle réussissait à combiner subversion (la scène où elle est à demi-nue dans sa cellule enroulée de scotch de barrière de police) et références pop culture de génie (le côté Grindhouse de la vidéo par exemple). Je ne sais pas si c’est parce qu’on a « tout vu » de Gaga ou si elle nage vraiment en pleien confusion, mais toutes ses vidéos de plus en plus pourries, elle tourne en rond, et ce qu’elle propose ne fascine et n’attire même plus son public.

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ELLE A ÉCHANG É NICK KNIGHT CONTRE TERRY RICHARDSON

Dans son inexorable chute vers la banalité, il y aurait beaucoup à dire sur son ex-collaborateur Nick Knight qui s’est fait jeter du jour au lendemain pour être remplacé par ce creep de Terry Richardson. Ce n’est pas vraiment profitable pour une « artiste » comme Lady Gaga d’avoir rétrogradé en se séparant d’un visionnaire comme Knight pour un pervers comme Tonton Terry. Cette transition n’a aucun sens, parce que d’un point de vue artistique, le choix aurait dû être inverse.

SON ART NE SE RÉSUME PLUS QU’À UN SENSATIONNALISME BANAL

Quand tu fais monter des gens sur scène pour qu’ils te vomissent dessus, il est temps de réévaluer tes priorités. Lady Gaga a toujours fait quantité de conneries pour attirer l’attention, comme porter une robe faite de morceaux de viande ou sortir d’un œuf géant – mais si ses singeries étaient plutôt marrantes auparavant, elles sont aujourd'hui devenues de simples moyens d’en foutre plein la vue, et c'est ultra chiant. Selon Gaga elle-même, il n’y avait aucun mobile intellectuel derrière ce fameux interlude vomitif – juste de l’« expression » pure. Ce qui n’a jamais été le mot d’ordre de Gaga, et ne devrait jamais l’être. Jusqu’à maintenant, les performances de Lady Gaga ont toujours été délibérées et sans équivoque, et on a juste l’impression qu’elle est devenue flemmarde, et qu'elle fait de la merde juste pour le plaisir.

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Vous vous souvenez du temps où Lady Gaga était intouchable ? Quand les critiques et les fans se prosternaient devant elle, et que ses détracteurs eux-mêmes étaient obligés de reconnaître son influence sur la pop culture ? Je vous demande ça parce qu’on dirait que c’est tout ce qui reste de Gaga aujourd’hui : des souvenirs.

Les gens n’en ont plus rien à foutre de Lady Gaga. Il y a quelques semaines, elle a sorti une vidéo arty et épique de 11mn46, « G.U.Y. », et quasiment personne n’en a parlé. La vidéo a été vue plus de 23 millions de fois – et ça continue à monter mais comparé aux chiffres de son dernier clip « Marry The Night » ça ne représente pas des sommets non plus – et c’est plutôt une défaite par rapport à ses concurrentes comme Katy Perry et Beyoncé, qui cumulent respectivement à 165 millions et 129 millions de vues, pour « Dark Horse » et « Drunk In Love ». Et vu le peu d'originalité de ces clips, on ne peut que comprendre que la Gaga-sphère soit frustrée. Sérieux, tout ce que fait Beyoncé dans le sien, c’est de danser sur une plage.

Reléguée sur de nombreux sites dans la section-poubelle « news de la semaine », Lady Gaga, une des icônes pop les plus exposées et critiquées de sa génération, est aujourd'hui devenue indigne du fil d’actualité. Elle bat de l’aile. Et à force de gesticuler, elle va finir par se noyer. Ce qui est dommage pour elle, car en effet, elle a du talent. Si vous ne me croyez pas, regardez cette vidéo d’elle chantant « Hair » sur le plateau d’Howard Stern. Débarrassée de tous ses accoutrements, Lady Gaga reste une interprète passionnée et accomplie. Et pourtant, ce don très rare s’est perdu, probablement écrasé sous le poids des perruques et des corps huilés de tous ses danseurs.

Mon obsession pour Lady Gaga a débuté lorsque je l’ai vu en concert il y a à peu près quatre ans, j'ai été fascinée par son absolue maîtrise de la scène. Elle était envoûtante, ses chansons incroyables et je n’ai jamais autant crié et dansé que ce soir là. Lady Gaga est fascinante, à un niveau que beaucoup d’autres pop stars n’ont jamais atteint – excepté peut-être quelqu’un comme Ke$ha – parce qu’elle occupe la place d’outsider. C'est le genre de meuf qui fumait des cigarettes derrière l’abribus, et sur qui on racontait des tonnes de saloperies dès qu’elle franchissait la porte du bahut.

Mais aujourd’hui, Lady Gaga est juste devenue chiante. Voici les différents éléments qui ont entraîné sa perte :


LA VID É O DE « G.U.Y. » EST EFFECTIVEMENT CHIANTE



Cette vidéo est une métaphore plutôt lourde sur l’essence de la femme, la misogynie, le capitalisme, son complexe Judéo-Chrétien, etc. Tous les thèmes et les motifs utilisés à outrance par Gaga sont là. Le clip s'ouvre sur une pluie de billets et une armée de traders la bolossant alors qu'elle est déjà étalée par terre (tout ça déguisée en poule d'eau)... Ok. Bon. Cette séquence dure carrément trois minutes, à la fin desquelles Gaga rampe vers un gros palace gay afin de ressusciter, tel le Christ -on ne se refuse rien- et finit évidemment par donner une énorme fête gay dans chaque pièce du manoir.

Il y a un passage horrible au milieu, où Gaga fait référence aux Dieux Grecs et essaie de glisser 2/3 choses profondes sur la sexualité, une preuve de plus que ce genre d’interlude devrait être laissé à des professionnels – les artistes R&B des années 90 par exemple. Tout ça se poursuit au cours d'une chorégraphie vue et revue qui aurait dû être, encore une fois, laissée à des professionnels – genre Ciara et Beyoncé.



The Real Housewives of Beverly Hills apparaissent l’espace d’un instant sous forme d’un groupe folk pour chanter le refrain à la place de Gaga, ce qui est complètement à côté de la plaque parce que... qui connaît ces putain de meufs ? Je le sais uniquement parce que j’ai utilisé Google pour écrire cet article. En tentant de jouer sur l’ironie, Gaga tombe très vite hors sujet. Et le reste de son imagerie renvoie également bien trop à ses contemporaines pour être pertinente.


La vidéo se termine sur une longue et étrange danse sexy qui ressemble à un spot pour une marque de jeans, et si vous avez réussi à aller jusqu’à 7mn38, vous n’avez probablement même pas fait attention au morceau en lui-même, qui est objectivement très mauvais. Les quatre minutes restantes sont réservées au générique – qui mentionne apparemment tout ce que Gaga a fait – avec en fond sonore une autre de ses insupportables nouvelles chansons, « Manicure ».



En résumé, tout le monde s’en tape de la vidéo de « G.U.Y. » parce qu’elle est nase, ce qui est une raison tout à fait valable.




ELLE EST DEVENUE « NORMALE »



Une des choses les plus fascinantes chez Lady Gaga, c'était l’ambiguïté autour de sa sexualité, et la façon dont elle en faisait un atout-marketing. Si on devait résumer Gaga à un mot, ce serait « chelou ». Ce mot a conditionné tout ce que Gaga a pu faire, elle n’a jamais été sexy selon la définition pop du terme, et s’est toujours positionée à l’opposé des autres chanteuses pop. Elle a créé un pont entre Madonna et Miley, en prônant le sexe non-sexy à l’ère érotisante des corps bronzés et sculptés des années post-2000, sentant que le monde perdait la vision originelle de la sexualité féminine.



Dans « G.U.Y. » -et dans beaucoup de ses apparitions publiques récentes d’ailleurs- Gaga est désormais terriblement

conventionnelle

. Personne n’a jamais voulu ou ne lui a jamais demandé d’être modérément sexy – au contraire, ce qu'on voulait, c'est qu’elle défie cette notion avec son esthétique ultra-pétée (qui ne la rendait pas moins hot pour autant). Personne n’a jamais voulu voir Lady Gaga avec une perruque blonde, du maquillage de poupée, de la lingerie lambda, effectuer des poses de magazines pour hommes. C’est inintéressant, et d'autant plus décevant lorsque ça vient de quelqu'un qui nous avait habitué à bien mieux.




ELLE S’EST AUTO-PROCLAMÉE DÉESSE DE LA POP SANS AUCUNE RAISON

Beyoncé et Madonna sont les seules chanteuses encore en course qui peuvent prétendre au titre de « Déesse de la Pop ». Britney, à la rigueur. Gaga a ressenti, pour je ne sais quelle raison, le besoin de s’incruster dans cette catégorie, en abusant de références christiques et en tentant de créer un monde « Artpop » complètement baisé. Revendiquer l’immortalité dans le monde de la pop n’était pas la décision la plus sage de Gaga. Madonna a révolutionné la représentation du sexe en musique, Beyoncé a révolutionné l'image de la femme, et Britney, si vous êtes ok pour l’accepter, a mis fin à certains clichés en s’appropriant un son et des attitudes qui était jadis réservés aux garçons). Aussi surprenant que ça puisse paraître, le public a contesté sa place parmi les légendes, et le plus triste dans tout ça c’est que si elle avait ravalé un peu son ego, elle aurait sûrement fini dans le club.




SA MUSIQUE NE VAUT PLUS GRAND CHOSE

Il était une fois l’exceptionnelle musique pop de Lady Gaga. «

You & I

» est une des chansons les plus sous-estimées de cette dernière décennie. Un mélange incroyable de sa voix bluesy, d’un piano brut et de quelques notes de synthé. L'équilibre est parfait. Des morceaux comme « Alejandro », « Bad Romance » et « The Edge of Glory », d’un point de vue composition, thématique ou exécution sont également parfaits et intemporels.



En revanche, j’ai écouté

Artpop

deux fois, et c’est vraiment épouvantable. L’auto-tune, dont sa voix n’avait vraiment pas besoin, et ces morceaux de disco-house pompière n’ont rien de profond. Tout ce qu’ils provoquent c’est un mal de crâne, et à aucun moment ce fatras involontaire de sons ne rend justice aux qualités de compositeur et d’interprète de Lady Gaga. Au niveau des thèmes, Gaga flanche également, on a à faire à du « et moi et moi et moi » sans aucune consistance.






IL N’Y A PLUS NI CULOT NI ORIGINALITÉ DANS SES VIDÉOS

Pour quelqu’un qui a construit sa carrière sur la confrontation et la nouveauté, il y a un sérieux problème là. Depuis « Judas » (que la présence de Norman Reedus sauvait de justesse), la chute a été douloureuse pour Gaga. «

Marry The Night

» était ridicule, et «

Applause

» n’avait aucun sens, pas le non-sens auquel Gaga nous avait habitué, non, juste ce truc débile qui fout la haine. Fut un temps où le spectacle des vidéos de Gaga était alléchant et stimulant – même dans «

Telephone

» avec Beyoncé, elle réussissait à combiner subversion (la scène où elle est à demi-nue dans sa cellule enroulée de scotch de barrière de police) et références pop culture de génie (le côté Grindhouse de la vidéo par exemple). Je ne sais pas si c’est parce qu’on a « tout vu » de Gaga ou si elle nage vraiment en pleien confusion, mais toutes ses vidéos de plus en plus pourries, elle tourne en rond, et ce qu’elle propose ne fascine et n’attire même plus son public.




ELLE A ÉCHANG É NICK KNIGHT CONTRE TERRY RICHARDSON

Dans son inexorable chute vers la banalité, il y aurait beaucoup à dire sur son ex-collaborateur Nick Knight qui s’est fait jeter du jour au lendemain pour être remplacé par ce creep de Terry Richardson. Ce n’est pas vraiment profitable pour une « artiste » comme Lady Gaga d’avoir rétrogradé en se séparant d’un visionnaire comme Knight pour un pervers comme Tonton Terry. Cette transition n’a aucun sens, parce que d’un point de vue artistique, le choix aurait dû être inverse.




SON ART NE SE RÉSUME PLUS QU’À UN SENSATIONNALISME BANAL

Quand tu fais monter des gens sur scène pour qu’ils te vomissent dessus, il est temps de réévaluer tes priorités. Lady Gaga a toujours fait quantité de conneries pour attirer l’attention, comme porter une robe faite de morceaux de viande ou sortir d’un œuf géant – mais si ses singeries étaient plutôt marrantes auparavant, elles sont aujourd'hui devenues de simples moyens d’en foutre plein la vue, et c'est ultra chiant. Selon Gaga elle-même, il n’y avait aucun mobile intellectuel derrière ce fameux interlude vomitif – juste de l’« expression » pure. Ce qui n’a jamais été le mot d’ordre de Gaga, et ne devrait jamais l’être. Jusqu’à maintenant, les performances de Lady Gaga ont toujours été délibérées et sans équivoque, et on a juste l’impression qu’elle est devenue flemmarde, et qu'elle fait de la merde juste pour le plaisir.






CETTE DÉCISION TERRIBLE DE CHANTER AVEC R. KELLY

Il n’y a absolument aucune raison pour une femme de chanter « Do what you want with my body » en duo avec R. Kelly. Gaga a essayé de se rattraper en reprenant le même morceau avec Christina Aguilera (qui au passage, l’a

TUÉ

), mais le mal était déjà fait. Sa collab avec R. Kelly a produit le même effet que son amitié avec Terry Richardson – ça a embarrassé tout le monde, et pas du tout de la façon dont elle l'imaginait.




SA FONDATION LITTLE MONSTERS EST APPAREMMENT UNE ARNAQUE

Des rumeurs avancent que la Little Monsters Foundation de Lady Gaga, censée combattre la violence à l’école, jette littéralement son argent par les fenêtres. Et on a donc le droit de s’interroger sur Gaga et sur son engagement pour la bonne cause, elle qui a construit toute sa carrière en se battant contre la société. Mettre les choses à plat sur le sujet va l’obliger à prouver sa sincérité et ses véritables intérêts autour de la question.




LE MYSTÈRE N’EST PLUS

Dans

Eating The Dinosaur,

Chuck Klosterman écrit : « [

Son importance

] semble uniquement découler du fait que les adultes normaux ne comprennent pas ce qu’elle est censée faire, essentiellement parce qu’elle ne fait pratiquement

rien

. Elle sort des disques et s’habille de façon un peu perverse. Voilà la base de son existence. Tout le reste peut se résumer à ce que les illusionnistes désignent sous le terme de « déviation » – sauf que dans ce cas, la déviation lui permet de doubler son salaire à l’arrivée. » Malheureusement pour Gaga, tout le monde semble s’en être aperçu. Ce n’est pas entièrement de sa faute – dans une société post-réseaux sociaux où tout le monde est cynique et critique, et demande du « sens », la conscience collective n’attendait peut-être que ça : déchiqueter la personnalité de Lady Gaga en mille morceaux. C’était la condition sine qua non de son existence.




ELLE A L’AIR AU BOUT DU ROULEAU

Tous ces éléments mis bout à bout forment un long rideau de désespoir. Ses collaborations créatives douteuses, son désir de choquer juste pour choquer, sa musique de plus en plus merdique – tout concourt à croire que Gaga n’en a plus pour très longtemps. C’est dur de rester pertinent, mais c’est encore plus dur de le faire quand on a une personnalité aussi forte et marquée que celle de Lady Gaga. Et au lieu de maintenir le cap, Gaga s'est dispersée. Elle est arrivé au dernier chapitre de sa carrière, et dans ce qui sont peut-être ses ultimes moments, elle s'est mise, à la manière d’un singe, à balancer tout ce qui lui tombait entre les mains, en priant pour que les gens attrapent quelque chose au vol.




Kat George est sur Twitter - @kat_george

CETTE DÉCISION TERRIBLE DE CHANTER AVEC R. KELLY

Il n’y a absolument aucune raison pour une femme de chanter « Do what you want with my body » en duo avec R. Kelly. Gaga a essayé de se rattraper en reprenant le même morceau avec Christina Aguilera (qui au passage, l’a

TUÉ

), mais le mal était déjà fait. Sa collab avec R. Kelly a produit le même effet que son amitié avec Terry Richardson – ça a embarrassé tout le monde, et pas du tout de la façon dont elle l'imaginait.

SA FONDATION LITTLE MONSTERS EST APPAREMMENT UNE ARNAQUE

Des rumeurs avancent que la Little Monsters Foundation de Lady Gaga, censée combattre la violence à l’école, jette littéralement son argent par les fenêtres. Et on a donc le droit de s’interroger sur Gaga et sur son engagement pour la bonne cause, elle qui a construit toute sa carrière en se battant contre la société. Mettre les choses à plat sur le sujet va l’obliger à prouver sa sincérité et ses véritables intérêts autour de la question.

LE MYSTÈRE N’EST PLUS

Dans

Eating The Dinosaur,

Chuck Klosterman écrit : « [

Son importance

] semble uniquement découler du fait que les adultes normaux ne comprennent pas ce qu’elle est censée faire, essentiellement parce qu’elle ne fait pratiquement

rien

. Elle sort des disques et s’habille de façon un peu perverse. Voilà la base de son existence. Tout le reste peut se résumer à ce que les illusionnistes désignent sous le terme de « déviation » – sauf que dans ce cas, la déviation lui permet de doubler son salaire à l’arrivée. » Malheureusement pour Gaga, tout le monde semble s’en être aperçu. Ce n’est pas entièrement de sa faute – dans une société post-réseaux sociaux où tout le monde est cynique et critique, et demande du « sens », la conscience collective n’attendait peut-être que ça : déchiqueter la personnalité de Lady Gaga en mille morceaux. C’était la condition sine qua non de son existence.

ELLE A L’AIR AU BOUT DU ROULEAU

Tous ces éléments mis bout à bout forment un long rideau de désespoir. Ses collaborations créatives douteuses, son désir de choquer juste pour choquer, sa musique de plus en plus merdique – tout concourt à croire que Gaga n’en a plus pour très longtemps. C’est dur de rester pertinent, mais c’est encore plus dur de le faire quand on a une personnalité aussi forte et marquée que celle de Lady Gaga. Et au lieu de maintenir le cap, Gaga s'est dispersée. Elle est arrivé au dernier chapitre de sa carrière, et dans ce qui sont peut-être ses ultimes moments, elle s'est mise, à la manière d’un singe, à balancer tout ce qui lui tombait entre les mains, en priant pour que les gens attrapent quelque chose au vol.

Kat George est sur Twitter - @kat_george