Le mois dernier on vous parlait des Weird Omens, de Perpignan, une ville un peu trop lointaine pour qu'on la connaisse vraiment, mais qui a sa petite histoire rock indépendante (ah, ces Catalans), faite de garage fuzz et de scooters customisés, et qui a vu naître les petits rigolos de Hushpuppies et les demi-dieux vivants de Limiñanas. Comme ces derniers, les voisins de HelloLisa (ils viennent de Collioure) semblent trouver un écho plus favorable à l'étranger que sur le sol national, où ils ne se produisent guère au-delà des frontières du Languedoc-Roussillon. Ainsi, c'est en écoutant « Lilo & John Wayne » que Tim Burgess des Charlatans les a invités à jouer au Festival de l'Île de Wight – rien que ça – en juin prochain, devenant l'un des rares groupes français à pouvoir marcher sur les traces de Jefferson Airplane, The Who, The Doors, et Beady Eye (oui, bon). Croyez-vous que la presse française s'y intéresse pour autant ? Non, mon bon monsieur ! Wallou ! Elle se regarde le nombril, qu'elle a au niveau de Paris ! C'est tout !
Comme nous sommes magnanimes, nous vous révélons en exclusivité le nouveau clip de HelloLisa, « We're Fucked Up », extrait du nouvel album Laughter Drinks And Jiving Along, entièrement auto-produit et obsessivement indépendant (ah, ces Catalans), que l'on peut commander ici. Musicalement, on est entre Glasgow 1986 et Seattle 1992, jangle-pop et indie-rock, avec plein de mélodies douces et de chœurs élégiaques qui réchauffent notre épiderme fouetté par la pluie, celle qui s'abat sur les ports industriels à travers un océan de brume, les soirs ténébreux de février. Le morceau ci-dessous parle de gens nés dans les années soixante-dix, donc nécessairement niqués de la tête. Un texte évidemment autobiographique, qui donne à nos sept Colliourencs l'occasion de montrer leur petite frimousse déglinguée, au sein d'une formation à la parité quasi-parfaite (six mecs, une fille) et au line-up « 100% plaisir », puisqu'on y compte pas moins de trois guitares et un « vibration keeper » (comprenez : un mec qui fait vaguement du tambourin et danse comme un possédé, façon Bez). C'est réalisé par Jean-Luc Moly, et c'est tout-de-suite-maintenant, pour la première fois dans l'histoire des Pyrénées Orientales.
Publicité