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Music

Taulard reste l'antithèse absolue de Fauve

Le groupe synth-punk de Grenoble nous parle des vraies préoccupations de la jeunesse.

Groupe formé à Grenoble, Taulard fait chuter la moyenne d'âge du punk français depuis 5 ans et tourne dans le circuit DIY en sortant des K7 et en jouant dans des squats et MJC, de Saint-Etienne à Barcelone. A l'opposé de Fauve, Taulard joue un synth-punk naïf et sans guitare, accompagné de textes trimards et flippés. Leur premier album au titre aussi beau que sa pochette, Les Abords du lycée est sorti en co-production avec Taena Solium (en format CD et vinyle) et ils seront sûrement très bientôt près de chez vous pour le jouer. Mais d'ici là, les kids de France vous parlent de leurs préoccupations : la violence des jeunes, les pannes de bagnole et les chaussures de running.

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Noisey : Pourquoi ce nom, les gars ?

Josselin :

En fait c'est mon nom de famille en verlan.

Vous vous êtes rencontrés comment ?

Taulard est né fin 2009, je connais Nico [

synthés

] de la fac et j'ai rencontré l'autre Nico [

batterie

] et Jérôme par l'intermédiaire de leur cousin quelques mois avant qu'on ne commence. J'ai rassemblé tout ce beau monde pour faire un groupe, Nico et les deux frères ne se connaissaient pas encore lors de notre première répète.

Vous venez de Grenoble, vous avez toujours vécu là-bas ?

Nico B :

Je suis né à Paris et Jérôme dans le Var, mais ça fait 15 ans qu'on habite à Grenoble.

Josselin:

J'ai grandi à Crest dans la Drôme, je suis arrivé à Grenoble après le lycée.

Nico S :

Ouais, moi je suis un pur autochtone.

C'est une ville dure ?

Pas particulièrement, c'est plutôt tranquille en fait.

Je crois que vous êtes des adeptes du stop.

Ouais, on aime bien, sauf quand ça se passe mal.

Un mauvais souvenir en particulier ?

Pas plus tard qu'il y a quinze jours, je me suis retrouvé à faire du stop au même endroit que deux anglaises, sur une aire d'autoroute à Villabé. On galère un peu et on monte finalement dans la caisse d'un type qui dit pouvoir nous emmener jusqu'au péage. Sauf que juste avant le péage, le gars décide de sortir de l'autoroute. C'était tellement « déjà vu ». Je lui sors : « euh, tu fais quoi là ? » et il me répond : « je vous amène plus loin mais on prend la nationale ». Les deux heures suivantes ont été horribles. Le gars nous a finalement lâché à Sens, complètement à l'opposé, après nous avoir bien balladé, pris le temps de fumer son joint tranquille et demandé : « eh, tes copines derrière, elles font la totale ? »…

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Vous faites quoi à côté du groupe ?
Nico B : Je suis en fac de musico, je suis les traces de mes aînés !
Jérôme : J'étudie au conservatoire de Chambéry.
Josselin : Moi je suis retourné à la fac cette année.
Nico S : Euh, moi je taffe, merde…

Vous avez beaucoup joué depuis vos débuts. Racontez-moi votre anecdote préférée.

La fois où on est allé jouer à Saint-Étienne, le voisin de Nico nous a prêté un camping-car. Pour une fois qu'on avait de la place, on était contents. On s'arrête à une station service pour prendre de l'essence mais bizarrement, au moment de verser, tout me rejaillit à la gueule. J'arrive néanmoins à faire un demi plein. Le voyant reste pourtant dans le rouge… personne ne comprenait, même pas le voisin à qui on avait passé un coup de téléphone. Juste avant le péage de Voreppe, on tombe en panne. La merde, on n'allait jamais arriver à Sainté… Finalement, on s'est rendu compte de ce qu'on avait fait : on avait mis l'essence dans le réservoir d'eau… On est vraiment des teubés, mais ce qu'il y a de drôle c'est que dans notre malchance, on s'en est toujours bien sorti : on est tombé en panne à 200 mètres d'une autre station service, ce qui nous a permis d'arriver à temps pour le concert. Une autre fois en Ardèche, il neigeait, la voiture est partie dans le fossé. Et là, au milieu de nulle part, on s'est planté pile en face d'une ferme, et en moins d'un quart d'heure, on était tracté hors du fossé et on reprenait la route. On a aussi foncé en marche arrière dans une église en Espagne, mais ça c'était trop débile.