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Music

Tall Juan est l'Argentin le plus féroce de tout New York

Il est pote avec Mac DeMarco, écoute les Ramones depuis qu'il a 8 ans et sera bientôt en Europe pour danser torse nu et péter des ampoules.

Photo : David Weiner

Ne vous fiez pas à sa tête, Juan Zaballa est plus proche de Sid Vicious que de Mika ou Manu Chao. Après avoir donné plus de 80 concerts avec son groupe, Tall Juan, à New York l'année dernière, et avoir accompagné Mac de Marco et Juan Wauters lors de leurs dernières tournées européennes, l'Argentin (qui a quitté Buenos Aires pour les fin-fonds du Queens) vient de sortir un nouvel EP - Why Not ? - qui précède une tournée en Europe intelligemment intitulée « Paris is a good idea ». On a posé quelques questions à Juan avant sa venue dans la capitale, le 4 février prochain.

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Noisey : Peux tu décrire ta musique sans la définir par un genre ?
Tall Juan : On joue surtout des chansons d'amour mélodieuses mais très courtes. C'est rapide, on joue fort, même si c'est de la guitare accoustique.

Vous avez énormément joué cette année, comment vous faites pour garder la forme sur la route ?
J'essaye de ne pas boire, de ne pas prendre de drogues et de dormir autant que possible. Faire tous ces concerts et savoir qu'il y en a d'autres qui arrivent, c'est ça qui m'aide à tenir et à aller de l'avant.

Quand t'es sur scène, t'es torse nu, le regard flippant – il se passe quoi dans ta tête à ce moment-là ?
Être sur scène est quelque part assez naturel pour moi, c'est cathartique aussi. Je suis quelqu'un d'assez relax dans la vie mais j'ai quelque chose à l'intérieur de moi qui surgit quand je suis sur scène, et je saisis n'importe quelle occasion pour le laisser s'exprimer. Comme je suis en adéquation avec mon instrument, ça me permet de m'exprimer plus librement avec mon corps. Je pense être un bon guitariste, je sais jouer beaucoup de genres différents – mais quand je compose, je vais au plus simple, je veux quelque chose d'efficace à communiquer, qui donne vite envie de danser.

Pourquoi préférer une guitare accoustique ?
C'est mon pote Juan Wauters qui m'a inspiré – il joue en accoustique et je trouve que ça sonne vachement mieux. Les fréquences sont plus basses, moins metalliques.

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T'es dans le rock depuis toujours ?
J'en écoute depuis que je suis très jeune oui. J'ai commencé avec Ramones quand j'avais 8/9 ans. Mon premier concert c'était Marilyn Manson. Il est venu en Argentine en 1997, j'avais 8 ans. Pour moi c'était comme voir les Beatles à leur apogée.

Quand as-tu commencé à jouer ?
J'ai donné mon premier concert à l'âge de dix ans et on faisait des reprises des Sex Pistols, ce genre de trucs. Avant ça, vers l'âge de 6 ans à peu près, j'ai commencé à prendre des cours de guitare. Quand je suis monté pour la première fois sur scène j'ai su direct que j'adorais ça, et une fois que j'ai découvert le rock dans son ensemble et vu Marilyn Manson en concert, j'ai compris que la performance et la musique ne faisaient qu'un.

Il y a un peu de « théâtre » dans vos concerts…
Ouais, j'aime quand les gens ont un peu peur. Je perds souvent la tête sur scène. Je suis plutôt calme normalement, mais quand j'y suis, c'est l'occasion de se créer un personnage.

Tu penses que la « masculinité » joue un rôle important dans ce personnage ?
Il y a définitivement quelque chose de sexuel oui – il m'arrive de sucer le micro, de me déhancher comme un malade. Souvent, j'essaye de faire réagir le public, de surprendre les gens, de profiter de l'opportunité d'être sur scène. Avant je m'amusais à porter des jupes et à me maquiller… Mon unique problème c'est que je veux vraiment être respectueux et gentleman envers les filles, ça me joue des tours parfois. Par exemple, je jouais dans un groupe avec une fille avant, et au moment où j'ai sorti ma bite pour pisser sur ma guitare, façon Jimi Hendrix, j'ai pas réfléchi sur le moment, mais avec le recul, je réalise qu'elle a dû se sentir mal à l'aise. Je ne fais que m'exprimer.

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Tu bosses sur un LP je crois ?
On a fini d'enregistrer un album oui, il reste le mixage. On a enregistré 16 titres, la plupart d'entre eux durent 1 minute 30. Je pense en sélectionner une dizaine. L'album durera une vingtaine de minutes. J'avais pas prévu ça comme ça mais l'idée me plaît… En 2016 on a encore plein de concerts prévus à New York. On sera en Europe en janvier/février et à notre retour, on partira en tournée avec Juan Wauters dans tous les Etats-Unis. On sera son backband. Et on essaie de booker en ce moment-même une tournée sud-américaine pour le mois d'avril.

T'as un souvenir de ton concert le plus fou ?
L'autre jour je jouais dans une salle, je me dandinais comme un fou et je m'amusais bien. Soudain je me suis rendu compte qu'il y'avait une ampoule au dessus de moi. Une sorte de très grosse ampoule ronde, de celles qui coûtent cher. J'ai balancé ma guitare et brisé l'ampoule. Le bruit était si puissant que même en jouant on pouvait l'entendre. Mon bassiste a arrêté de jouer et il y avait du verre partout. J'avais des coupures partout sur la peau et sur tout sur mon torse. Je me suis agenouillé sur le sol écrasant les bouts de verres avec mes genoux. J'ai fait ça dans l'instant. Je portais un pantalon. Mais je jouais torse nu, et mon corps était recouvert de morceaux de verre et de coupures. C'était fun mais je ne m'attendais pas à ça et quand on a fini de jouer j'étais genre « merde, je ramasse ». C'était fou.

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Qu'est ce qui t'a donné envie de t'installer aux Etats-Unis ?
Je jouais beaucoup en Argentine, et de manière plus pro depuis mes 18 ans. Mais quelque chose n'allait pas, j'étais un peu déprimé. J'essayais de fuir quelque chose, et j'avais besoin d'aller ailleurs. J'ai vendu tout ce que j'avais. Je ne pensais pas partir, je me disais juste « je vais voir ce qu'il va se passer ». Quand je suis arrivé à New York, je me suis tout de suite senti bien, j'ai rencontré de très bons potes… Je pense que c'était la meilleure chose à faire.

La tournée de Tall Juan n'est pas encore bouclée, faites-le jouer dans votre bled :

JANVIER
20 - Brighton / Meets the Sloths
21 - Londres / The Lock Tavern
22 - Londres / The Shacklewell Arms
23 - Bruxelles / Madame Moustache
24 - ?
25 - ?
26 - Lille / DIY Café + V-LOVE
27 - Lugano / Casotto
28 - ?
29 - Barcelone / Sidecar + HINDS
30 - Madrid / Ocho Y Medio + HINDS
31 - ?

FEVRIER
1 - ?
2 - Saint-Etienne / Thunderbird Lounge
3 - Lyon
4 - Paris / La Mécanique Ondulatoire + COBALT CRANES *Cet article inclut des extraits d'une précédente interview de Tall Juan réalisée par Caleb Oldham et figurant sur le blog Rare Candy.