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Music

Sean Leon voulait être Ice Cube, mais il est finalement plus proche de Kurt Cobain

Le rappeur de Toronto ne croit plus en RIEN, sauf en lui.

«

Beaucoup de gens apprécient la musique, mais moi, je l'aime, vraiment. J'appartiens à la musique. J'appartiens à la scène. Beaucoup de gens y montent, mais moi,

j'appartiens

à la scène

», explique précipitamment Sean Leon, après lui avoir demandé comment il a débuté sa carrière. «

C'est différent pour moi. J'ai dormi dans des McDonalds et des Tim Hortons pour cette merde. Je me suis sacrifié pour ça. »

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Ceux qui tendent l'oreille vers le Canada savent qu’on murmure beaucoup de choses à propos de Sean Leon en ce moment. Ce jeune artiste originaire de l'Ontario a amassé des milliers de fans et ce, du jour au lendemain, grâce à ses choix esthétiques délibérément sombres, voire lugubres. Aujourd'hui, Sean veut prouver à tout le monde à l’extérieur de Toronto qu'il est le prochain petit prodige du rap.

Cette volonté acharnée de montrer qu'il en veut est ce qui distingue cet artiste de 23 ans des autres bleus de la nouvelle scène hip-hop de Toronto. C'est cet amour intense et obsessionnel de la musique qui l'a fait abandonner l'école pour se consacrer à la musique, le poussant à passer plus de 20 heures par jour dans un studio niché à l'Est de la ville, perfectionnant méticuleusement chaque rime et chaque beat jusqu'à être enfin prêt à se livrer au public. Le style particulier de Leon se rapproche du rap syncopé de Houston des années 90, avec un flow qui se mêle à une marée huileuse de synthés ankylosés.

Un public enragé se déchire déjà au sujet du rappeur et de son collectif, le IXXI, qui ne peut pas résister au charisme du personnage que Sean Leon campe sur la toile. Des tweets comme «

Mon esprit est plus beau que mon visage et mon âme les illuminent tous les deux, je suis serein »

, témoignent de son extrême confiance en lui et d'une honnêteté entre arrogance et talent artistique. Un discours singulier, qui a le mérite de se distinguer des traditionneelles

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timelines

promotionnelles d'artistes inconnus.

C'est d'ailleurs ce côté transparent et authentique qui fait de Leon une personnalité sur laquelle on a envie de se pencher. Pas d'équipe de communication derrière le phénomène, ni de manager d'ailleurs, juste lui, exprimant ses pensées et sa musique. Avec deux mixtapes déjà sorties,

Ninnelevenne, The Tragedy

en 2013

et Narcissus, THE DROWNING OF EGO

cette année, Sean Leon prouve qu'il entend bien être un combattant sérieux dans la scène hip-hop new-school. On a discuté avec le rappeur canadien de son passé, du IXXI et de son infatigable désir de créer une œuvre dont on se souviendra.



«

Beaucoup de gens apprécient la musique, mais moi, je l'aime, vraiment. J'appartiens à la musique. J'appartiens à la scène. Beaucoup de gens y montent, mais moi,

j'appartiens

à la scène

», explique précipitamment Sean Leon, après lui avoir demandé comment il a débuté sa carrière. «

C'est différent pour moi. J'ai dormi dans des McDonalds et des Tim Hortons pour cette merde. Je me suis sacrifié pour ça. »

Ceux qui tendent l'oreille vers le Canada savent qu’on murmure beaucoup de choses à propos de Sean Leon en ce moment. Ce jeune artiste originaire de l'Ontario a amassé des milliers de fans et ce, du jour au lendemain, grâce à ses choix esthétiques délibérément sombres, voire lugubres. Aujourd'hui, Sean veut prouver à tout le monde à l’extérieur de Toronto qu'il est le prochain petit prodige du rap.



Cette volonté acharnée de montrer qu'il en veut est ce qui distingue cet artiste de 23 ans des autres bleus de la nouvelle scène hip-hop de Toronto. C'est cet amour intense et obsessionnel de la musique qui l'a fait abandonner l'école pour se consacrer à la musique, le poussant à passer plus de 20 heures par jour dans un studio niché à l'Est de la ville, perfectionnant méticuleusement chaque rime et chaque beat jusqu'à être enfin prêt à se livrer au public. Le style particulier de Leon se rapproche du rap syncopé de Houston des années 90, avec un flow qui se mêle à une marée huileuse de synthés ankylosés.





Un public enragé se déchire déjà au sujet du rappeur et de son collectif, le IXXI, qui ne peut pas résister au charisme du personnage que Sean Leon campe sur la toile. Des tweets comme «

Mon esprit est plus beau que mon visage et mon âme les illuminent tous les deux, je suis serein »

, témoignent de son extrême confiance en lui et d'une honnêteté entre arrogance et talent artistique. Un discours singulier, qui a le mérite de se distinguer des traditionneelles

timelines

promotionnelles d'artistes inconnus.



C'est d'ailleurs ce côté transparent et authentique qui fait de Leon une personnalité sur laquelle on a envie de se pencher. Pas d'équipe de communication derrière le phénomène, ni de manager d'ailleurs, juste lui, exprimant ses pensées et sa musique. Avec deux mixtapes déjà sorties,

Ninnelevenne, The Tragedy

en 2013

et Narcissus, THE DROWNING OF EGO

cette année, Sean Leon prouve qu'il entend bien être un combattant sérieux dans la scène hip-hop new-school. On a discuté avec le rappeur canadien de son passé, du IXXI et de son infatigable désir de créer une œuvre dont on se souviendra.





Noisey : Qu'est-ce qui te pousse à produire ce son si sombre ?
Sean Leon :

Je suis l'un des enfants d'une famille de la classe moyenne, né au milieu de nulle part, où tout est gris et mort. Les gens ne vivent pas ici, ils ne font qu'exister. Ma musique est sombre parce qu'elle est le reflet d'où j'ai grandi, ce trou où il n'y avait rien à faire. A l'école, on séchait les cours pour cambrioler des maisons, parce qu'il n'y avait rien d’autre à faire. On fumait, on baisait et on allait au cinéma tous les soirs, parce qu'il n'y avait rien d’autre à faire. Je ne me suis jamais senti vraiment vivant avant de commencer la musique. C'est devenu ce truc qui était plus important que tout au monde, ma famille ne comprenait pas combien ça comptait pour moi, du coup je me suis barré de chez moi assez jeune pour pouvoir continuer. C'était plus important que l'école, donc j'ai arrêté d'y aller. C'est plus important que n'importe quelle relation que j’ai pu avoir. J'aime créer de la musique plus que tout et mon charisme est naturel, c'est mon talent ; ma crédibilité.



Qu'est-ce que le IXXI ?

Le IXXI, c'est un truc qui a commencé dans le sous-sol de chez ma mère, il y a un an, avec mes amis, qui sont aussi des artistes. Je l'ai créé et je le dirige, je l'ai regardé grandir et cette putain de nouvelle vague commence doucement à vraiment toucher les gens. C'est quelque chose à chercher et à découvrir, ça ne va pas venir à toi. C'est presque poétique et parfait à mes yeux de venir d'un trou perdu du milieu de nulle part. Je veux que ceux qui tombent sur ce que je fais aient l'impression qu'ils m'ont découvert et ressentent un sentiment de propriété sur moi. Voilà la différence. Je ne veux pas des fans habituels. Je veux des dévots enragés. Je veux des fans de Radiohead. Je veux des fans de Tupac. Je ne veux pas que les fans qui m'écoutent s'intéressent à quelqu'un d'autre.



On fait beaucoup avec peu de moyens. Beaucoup de gens ont l'impression qu’on a des appuis financiers, un mécène, mais ce n'est pas le cas. Notre son sonne comme ça parce qu'on le prend très au sérieux. Notre esthétique est comme ça parce qu'on la prend très au sérieux. Je m'assois avec J'vell et on discute sur l’impact qu’on veut obtenir, comment on peut captiver les gens. Je prends tout très au sérieux. Je prends même un truc trivial comme Twitter sérieusement, je faissais d’ailleurs des citations de littérature classique dans mes premiers tweets. Parce que j'ai l'impression que si je meurs demain, ces pensées, comme mes tweets ou cette interview, seront gravés dans le temps. Ils seront cryogénisés et tous ceux qui ont un accès à Internet pourront les lire longtemps après ma mort. C'est une partie de mon héritage. Je réfléchis beaucoup à toutes les facettes de ce truc. J'aime créer plus que tout au monde et ça se voit, et grâce à ça, je vais prouver que je suis un prophète. Ma mort affectera beaucoup de monde. Si je meurs demain, mon impact sera énorme.



J'ai créé IXXI parce qu'on est en 2014 et que je ne crois plus en rien, désormais. Je ne crois plus aux gros labels, je ne crois plus à l'impératif de distribution, je ne crois plus à l'industrie et à la radio, comme je ne crois pas aux blogs, en tout cas à la plupart d'entre eux. IXXI a été créé pour avoir quelque chose en quoi croire. Je ne crois pas en la célébrité ; les rockstars sont mortes, elles ont été remplacées par la télé-réalité, TMZ et les

memes

Internet. La célébrité est ringarde à fond, maintenant, pourquoi est-ce qu'on voudrait être connu en 2014 ? On n’est dans les années 70 ou 80, c'est la honte maintenant. J'écoute de vieux disques des Pink Floyd et on jurerait que leur musique est emplie de quelque chose, je le sens vraiment. Je veux rétablir ce sentiment. Je veux être la première rockstar de cette ère. Le sauveur du rock est un renoi de banlieue. Je ne ferai rien que je n'ai pas envie de faire. Je suis juste un gamin. Un putain de rappeur noir punk rock. Voilà ce que contient ma musique.





Est-ce que tu peux m'en dire plus sur ton nom de scène, Sean Leon, et son alter-ego Maui Slim ?

Ma mère m'a appelé Matthew Sean Leon, ma grand-mère voulait m'appeler Michael, mais ma mère a choisi Matthew parce qu'elle voulait que je porte un nom biblique. Maui Slim n'est pas un alter-ego, tu sais ? Je trouve ça juste sympa. J'aimais bien, donc je le porte. C'est cool. J'ai vu des gens changer leur nom sur Twitter pour Maui Slim, on m'appelle Maui quand on me croise, c'est sympa, j'aime ça. Ca me rappelle ma première fellation.



Qu'est-ce qui influence tes choix esthétiques ?

Je faisais de la vidéo, mais je n'arrivais jamais à faire ce que je voulais. J'ai du redoubler d’efforts pour devenir créatif. Je suis devenu proactif. J'ai commencé à retravailler des vidéos pour y incorporer des visuels obscurs ou populaires qui collaient en les marquant de l'empreinte de ma musique, de la même façon que Tarantino et Scorsese marquent leurs films. Je cite toujours les gens qui m’épaulent sur les clips, c'est important pour moi qu'ils soient mentionnés, et c'est aussi important pour moi d’avoir des visuels un peu plus poussés qu’un plan sur moi rappant devant la CN Tower. Si je passe 20 heures par jour sur mes enregistrements, je veux que les visuels reflètent ça. Je veux que tout soit extrêmement cohérent, et que ta première pensée en le voyant ne soit pas « il a tout piqué ailleurs », mais « c'est incroyable ».



Que réserve le futur à Sean Leon ?

J'ai le sentiment que c'est une bonne période pour être en vie, le monde veut du changement, la culture est à la recherche de quelqu'un pour la secouer parce que ça fait un moment qu'il n'y a pas eu de magie là-dedans. Les créatifs vont survivre et les caméléons vont mourir. Ce sont les plus beaux instants de nos vies. Les inventeurs et les innovateurs vont prospérer. Les fossiles de la culture et leurs principes et idéologies médiévales vont gicler. Je suis certain que 2014 va être la meilleure année de ma vie, si ça ne l'est pas déjà. Je voulais être Ice Cube mais je réalise que je suis bien plus proche de Kurt Cobain. Parfois, je me dis que je suis trop sensible pour ce bordel, mais si je ne continue pas, je ne ferai jamais rien, et il y a des choses plus graves que les critiques. Les critiques ne sont pas vraiment importantes tant que tu es bon. Les gens ne réfléchissent pas vraiment, tu sais ? Pour tous mes fans qui lisent ceci, qui font aussi de la musique ou n'importe quoi d'autre, ne laissez pas mourir votre rêve. Stockez toutes vos blessures et souffrances dans votre mémoire. Toute votre douleur, toutes les pertes et la peur. Croyez-moi, ça paye. Débarrassez-vous de la douleur et de la colère que vous conservez en vous, la récompense n'aura pas de prix. Canalisez toute votre négativité. Et exploitez-la, c'est un cadeau, , utilisez-le comme un outil, équipez-vous avec, battez-vous pour votre rêve. Le but est d'être plus grand que la vie. L'ère de Daniel Ceasar approche et Maui Slim est éternel. Peace.




Francesca Saraco écrit et vit à Toronto. Elle est sur Twitter - @Fransaraco.

Noisey : Qu'est-ce qui te pousse à produire ce son si sombre ?

Sean Leon :

Je suis l'un des enfants d'une famille de la classe moyenne, né au milieu de nulle part, où tout est gris et mort. Les gens ne vivent pas ici, ils ne font qu'exister. Ma musique est sombre parce qu'elle est le reflet d'où j'ai grandi, ce trou où il n'y avait rien à faire. A l'école, on séchait les cours pour cambrioler des maisons, parce qu'il n'y avait rien d’autre à faire. On fumait, on baisait et on allait au cinéma tous les soirs, parce qu'il n'y avait rien d’autre à faire. Je ne me suis jamais senti vraiment vivant avant de commencer la musique. C'est devenu ce truc qui était plus important que tout au monde, ma famille ne comprenait pas combien ça comptait pour moi, du coup je me suis barré de chez moi assez jeune pour pouvoir continuer. C'était plus important que l'école, donc j'ai arrêté d'y aller. C'est plus important que n'importe quelle relation que j’ai pu avoir. J'aime créer de la musique plus que tout et mon charisme est naturel, c'est mon talent ; ma crédibilité.

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Qu'est-ce que le IXXI ?

Le IXXI, c'est un truc qui a commencé dans le sous-sol de chez ma mère, il y a un an, avec mes amis, qui sont aussi des artistes. Je l'ai créé et je le dirige, je l'ai regardé grandir et cette putain de nouvelle vague commence doucement à vraiment toucher les gens. C'est quelque chose à chercher et à découvrir, ça ne va pas venir à toi. C'est presque poétique et parfait à mes yeux de venir d'un trou perdu du milieu de nulle part. Je veux que ceux qui tombent sur ce que je fais aient l'impression qu'ils m'ont découvert et ressentent un sentiment de propriété sur moi. Voilà la différence. Je ne veux pas des fans habituels. Je veux des dévots enragés. Je veux des fans de Radiohead. Je veux des fans de Tupac. Je ne veux pas que les fans qui m'écoutent s'intéressent à quelqu'un d'autre.

On fait beaucoup avec peu de moyens. Beaucoup de gens ont l'impression qu’on a des appuis financiers, un mécène, mais ce n'est pas le cas. Notre son sonne comme ça parce qu'on le prend très au sérieux. Notre esthétique est comme ça parce qu'on la prend très au sérieux. Je m'assois avec J'vell et on discute sur l’impact qu’on veut obtenir, comment on peut captiver les gens. Je prends tout très au sérieux. Je prends même un truc trivial comme Twitter sérieusement, je faissais d’ailleurs des citations de littérature classique dans mes premiers tweets. Parce que j'ai l'impression que si je meurs demain, ces pensées, comme mes tweets ou cette interview, seront gravés dans le temps. Ils seront cryogénisés et tous ceux qui ont un accès à Internet pourront les lire longtemps après ma mort. C'est une partie de mon héritage. Je réfléchis beaucoup à toutes les facettes de ce truc. J'aime créer plus que tout au monde et ça se voit, et grâce à ça, je vais prouver que je suis un prophète. Ma mort affectera beaucoup de monde. Si je meurs demain, mon impact sera énorme.

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memes

Internet. La célébrité est ringarde à fond, maintenant, pourquoi est-ce qu'on voudrait être connu en 2014 ? On n’est dans les années 70 ou 80, c'est la honte maintenant. J'écoute de vieux disques des Pink Floyd et on jurerait que leur musique est emplie de quelque chose, je le sens vraiment. Je veux rétablir ce sentiment. Je veux être la première rockstar de cette ère. Le sauveur du rock est un renoi de banlieue. Je ne ferai rien que je n'ai pas envie de faire. Je suis juste un gamin. Un putain de rappeur noir punk rock. Voilà ce que contient ma musique.

Est-ce que tu peux m'en dire plus sur ton nom de scène, Sean Leon, et son alter-ego Maui Slim ?

Ma mère m'a appelé Matthew Sean Leon, ma grand-mère voulait m'appeler Michael, mais ma mère a choisi Matthew parce qu'elle voulait que je porte un nom biblique. Maui Slim n'est pas un alter-ego, tu sais ? Je trouve ça juste sympa. J'aimais bien, donc je le porte. C'est cool. J'ai vu des gens changer leur nom sur Twitter pour Maui Slim, on m'appelle Maui quand on me croise, c'est sympa, j'aime ça. Ca me rappelle ma première fellation.

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Je faisais de la vidéo, mais je n'arrivais jamais à faire ce que je voulais. J'ai du redoubler d’efforts pour devenir créatif. Je suis devenu proactif. J'ai commencé à retravailler des vidéos pour y incorporer des visuels obscurs ou populaires qui collaient en les marquant de l'empreinte de ma musique, de la même façon que Tarantino et Scorsese marquent leurs films. Je cite toujours les gens qui m’épaulent sur les clips, c'est important pour moi qu'ils soient mentionnés, et c'est aussi important pour moi d’avoir des visuels un peu plus poussés qu’un plan sur moi rappant devant la CN Tower. Si je passe 20 heures par jour sur mes enregistrements, je veux que les visuels reflètent ça. Je veux que tout soit extrêmement cohérent, et que ta première pensée en le voyant ne soit pas « il a tout piqué ailleurs », mais « c'est incroyable ».

Que réserve le futur à Sean Leon ?

J'ai le sentiment que c'est une bonne période pour être en vie, le monde veut du changement, la culture est à la recherche de quelqu'un pour la secouer parce que ça fait un moment qu'il n'y a pas eu de magie là-dedans. Les créatifs vont survivre et les caméléons vont mourir. Ce sont les plus beaux instants de nos vies. Les inventeurs et les innovateurs vont prospérer. Les fossiles de la culture et leurs principes et idéologies médiévales vont gicler. Je suis certain que 2014 va être la meilleure année de ma vie, si ça ne l'est pas déjà. Je voulais être Ice Cube mais je réalise que je suis bien plus proche de Kurt Cobain. Parfois, je me dis que je suis trop sensible pour ce bordel, mais si je ne continue pas, je ne ferai jamais rien, et il y a des choses plus graves que les critiques. Les critiques ne sont pas vraiment importantes tant que tu es bon. Les gens ne réfléchissent pas vraiment, tu sais ? Pour tous mes fans qui lisent ceci, qui font aussi de la musique ou n'importe quoi d'autre, ne laissez pas mourir votre rêve. Stockez toutes vos blessures et souffrances dans votre mémoire. Toute votre douleur, toutes les pertes et la peur. Croyez-moi, ça paye. Débarrassez-vous de la douleur et de la colère que vous conservez en vous, la récompense n'aura pas de prix. Canalisez toute votre négativité. Et exploitez-la, c'est un cadeau, , utilisez-le comme un outil, équipez-vous avec, battez-vous pour votre rêve. Le but est d'être plus grand que la vie. L'ère de Daniel Ceasar approche et Maui Slim est éternel. Peace.

Francesca Saraco écrit et vit à Toronto. Elle est sur Twitter - @Fransaraco.