Photo : Timothy Saccenti
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Photo : Barrett Emke
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Il ne s’agit pas que de musique. Killer Mike relaye certaines idées du rap underground (et de la communauté afro-américaine) grâce à ces passages sur différents médias nationaux où il clame ce que certains Américains blancs méritent cruellement d’entendre, qu’ils le veuillent ou non. Le 20 août dernier, il était l’invité de Brooke Baldwin sur CNN et a lâché les vérités une par une avec beaucoup d’éloquence : « Plus que jamais, les hommes noirs sont déconsidérés. On est les plus délaissés en terme d’éducation, et en terme de relation avec la police. Mais peu importe ce que ce pays espère d’eux, de ces hommes noirs, car ça pourrait arriver à tous les Américains. Donc je demande une chose à l’Amérique : si on viole les droits d’un jeune afro-américain de 18 ans, qu’adviendra-t-il des autres? ». Il était puissant et ferme, prophétique et plein de sagesse, le tout en restant souriant et accessible.Deux jours après l’interview, le gouverneur du Missouri Jay Nixon annonçait le déploiement de troupes à Ferguson pour remettre de l’ordre. Ce jour-là, Joyce Manor, un jeune groupe de pop-punk de Torrance en Californie a tweeté : « Après ce qui vient de se passer à Ferguson, on ne peut rien faire et on regrette de ne pas être plus engagés politiquement. Blasé par ce monde… »Cette année, Joyce Manor a aussi pondu un album marquant, Never Hungover Again, sur Epitaph. Un des albums qui a, comme Run The Jewels 2, côtoyé les tops de fin d’années, que ce soit sur Wondering Sound, Brooklyn Vegan ou SPIN. Les gens ont su l’apprécié et pour de bonnes raisons. C’est un album surprenant avec des morceaux qualifiés par beaucoup d’avant-gardistes dans le genre. Mais Never Hungover Again évite tous les sujets politiques ou sociaux et se concentre sur des thèmes plus personnels comme l’amour, ou l’ennui des villes paumés, comblé par la défonce ou les tatouages.
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