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À la rencontre de Refugees of Rap, groupe de rap syrien condamné à fuir son pays à cause de sa musique

Le duo rap né au camp de Yarmouk, dans la banlieue de Damas nous explique comment il a appris le français avec Kaaris et ce qu'il a pensé du passage de Bashar al-Assad sur France 2.

La musique a toujours été la voix des opprimés. Dans certains pays arabes, des artistes tels que DJ Costa, Weld EL 15, Kaffon, MC Leego tentent de dénoncer l'oppression et de faire entendre l'opinion du peuple par le rap. Yaser et Mohamed Jamous sont les deux membres de Refugees Of Rap, un groupe de rap syrien né en 2005 au camp de Yarmouk, dans la banlieue de Damas. C'est là qu'ils ont découvert le hip-hop et qu'ils en ont fait leur arme pour critiquer le pouvoir en place. Pour eux le rap est un arme de paix, plus utile et puissante qu'une kalash.

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Suite aux critiques proférées dans leur textes envers le régime de Bashar al-Assad, ils ont été menacés et contraints de quitter le pays. Depuis mars 2012, ils sont en France, et continuent de rapper en taclant le régime du « criminel ». Pour en savoir plus sur leur parcours et leur musique on est passer un moment avec eux, pour parler de leur atelier rap mis en place avec les Nations Unies à Yarmouk, de politique, de Booba, de Kaaris et de tout un tas d’autres trucs. Noisey : En voyant votre dernier clip, on a l’impression de regarder un clip de rap classique, comme ceux qu’on voit aujourd’hui dans le rap US ou français. Mais ce que vous dites dans vos textes est très différent de ce qu'on entend habituellement. Vous ne trouve pas qu’il y a un écart entre l'image que vous renvoyez dans vos clip et ce que vous dites dans vos textes ?
Yaser : C’est vrai. Quand on a commencé, on s’est inspiré des origines du rap. Au départ, auxx Etats-Unis, les mecs dénonçaient le racisme, les abus de la police ou encore les problèmes sociaux. Alors on a fait pareil mais pour parler de notre vie et dénoncer la situation du pays. On a essayé de combiner des textes authentiques, qui parlent de vraies choses, qu’on vit ou qu’on a vécues, avec une esthétique et une attitude plus moderne.

Vous venez du camp de réfugiés de Yarmouk, dans la banlieue de Damas. C’est là que vous avez découvert le rap et que vous avez appris à faire de la musique ?
Yaser : On a commencé comme tout le monde, je pense. Au début Mohamed écrivait des textes sur ses amis, sur sa vie etc. Et au fur et à mesure on s’est mis à rapper des textes qui sur nos vies et ce qu’on voyait à la télé.

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Mohamed : Quand on a commencé on s’est inspirés du rap américain, parce que c’était tout ce qu'on connaissait. On s’est dit « Pourquoi ne pas adopter le même style pour parler de notre culture, de nos problèmes et de notre situation au camp de Yarmouk ?» C’est de là que vient notre inspiration.

Du coup, même à Yarmouk , il est possible d’écouter du rap US ?
Yaser : Oui.

Vous avez découvert le rap américain sur Internet ?
Yaser : Non, avec des cassettes.

Mohamed : Et la télé. À l'époque on avait pas vraiment accès à internet.

Qui s’occupe de vos instrus?
Mohamed : Au début, on prenait des prods gratuites sur Internet parce qu’on n’avait pas l’expérience suffisante pour les faire nous-mêmes. Puis on s’est essayé à certains logiciels, on a appris quelques skills mais pas suffisamment pour faire des trucs vraiment propres, donc on a collaboré avec des beatmakers. Au début ce n’était pas vraiment sérieux, c’était juste pour s’amuser, pour faire écouter ce qu’on faisait à nos amis. Quand on a commencé à parler de politique et de notre situation, c’est devenu plus sérieux et beaucoup de gens se sont mis à nous écouter. On a commencé à nous inviter dans des universités et on nous a proposé des concerts. Vous avez fait des concert en Syrie?
Mohamed : Oui. On en a fait pas mal.

Yaser : Ici les gens écoutent de la musique orientale ou des chansons romantiques, donc au début c’était assez bizarre.

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Ouais il y a rien de subversif dans ces styles musicaux .
Yaser : Non, pas du tout. C’est pour ça que les gens ne comprenaient pas forcément et nous demandaient, « C’est quoi ça ? Tu fais quoi au juste ? Ce n’est pas de l’art, le rap, tu ne fais que parler. » Mais en 2007 on a sorti notre mixtape « Les réfugiés du rap » dans laquelle on parlait de nos vies à travers de morceaux comme « Nouvelle Génération », qui parlait de la jeunesse du camp, « Palestine » qui parlait des réfugiés palestiniens. Les gens ont commencé à apprécier et à s’intéresser à notre musique parce qu’elle reflétait leur vie et leur douleur.

Qu’est-ce que vous pensez des autres rappeurs syriens, comme Murder Eyes, qui font des trucs beaucoup plus soft et qui vont jusqu’à être proches du régime ?
Yaser : Je pense que le rap permet de parler de tout. Si t’écoutes les deux albums qu’on a faits, tu vas trouver de tout. Parfois on parle de notre vie, parfois on parle d’amour, de révolution, de la Palestine ou des drug addicts. On vit tous des choses différentes et on essaye de toucher tout le monde avec notre musique en parlant de tout. « In Da House » est un morceau ego trip, mais on ne trouve pas que ça sur l’Âge du silence. C’est d’ailleurs pour ça qu’en Syrie on nous surnommait « la voix du peuple », parce qu’on parlait de nous, mais aussi des autres.

Mohamed : On ne doit pas seulement parler de politique. Être rappeur ce n'est pas être activiste. Les rappeurs syriens n’osent pas trop parler de la situation politique par peur des représailles. Ceux qui le font finissent au trou, sont exécutés ou sont contraints à fuir le pays comme ça a été le cas pour nous.

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Vous êtes plus West Coast ou East Coast ?
Yaser : Moi j’étais plus West Coast.

Mohamed : Moi les deux.

Vous êtes plus Kaaris ou Booba?
Mohamed : [Rires] Karis ou Booba ? C’est la même chose, mais je préfère Booba parce qu’il est plus ancien, on le connaissait déjà quand on été en Syrie.

Yaser : Oui, les deux font la même chose. En 2007, quand on était en Syrie, on a repris le beat de « Mauvaise Ecole » pour faire un de nos morceaux. Après avoir écouté pas mal de rap américain, on a essayé de trouver d’autres sources de rap, et ont a trouvé qu’en France il y avait beaucoup de bons rappeurs. En plus à l’époque Booba était engagé donc ce qu’il produisait nous intéressait.

Donc à vos yeux aujourd’hui il a totalement retourné sa veste? C’est quand même super difficile de faire carrière en parlant toujours de la même chose non?
Yaser : Non, c’est pas ce que je voulais dire. Tu vois par exemple la différence entre IAM et Booba c’est que quand tu parles d’IAM aux gens, ils vont penser à « Petit Frère » et L’école du Micro d’Argent. Les gens ont grandi avec IAM et si tu leur demande ce qu’est devenu le groupe ils ne savent pas car ils sont toujours restés dans le old-school. Booba a fait du old-school puis après 2006 il a changé de bord, en partie pour l’argent je pense.

Mohamed : C’est l’un des problèmes du rap aujourd’hui. La plupart des rappeurs ont commencé avec des textes engagés, en dénonçant certaines choses qui n’allaient pas. Mais arrive un stade où, pour vivre de leur musique, ils sont obligés de signer dans un label qui va diriger leur travail. Beaucoup de rappeurs sont tombés là-dedans. Pour certains c’est aussi un moyen de faire carrière tout en faisant de l’argent.

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Yaser : Mais il y a toujours des mecs comme Tech N9ne qui maintiennent les valeurs du hip-hop en restant underground et indépendant. Ce qui ne lui empêche pas d’avoir du succès et de ne pas toujours parler des quartiers dans ses textes.

Oui, mais Tech N9ne c’est différent, il a créé son propre label, Strange Music.
Yaser : Oui mais ça fait 25 ans qu’il a commencé et il arrive toujours à proposer de la nouveauté. Sur un album, il va faire deux trois morceaux ego trip et le reste parlera d’autre chose. Il a toujours essayé de faire ça. Kendrick aussi, il propose quelque chose de différent tout en étant engagé.

Quand on était en Syrie en 2012, il y a des gens qui nous ont proposé de faire des chansons pour soutenir le président. Ils nous ont dit, « On vous paye ce que vous voulez et on vous organise un grand concert ». On a refusé parce que c’était contraire à nos valeurs. Si dans tes textes tu dis représenter les gens, tu ne peux pas retourner ta veste comme ça. Mais en Syrie, il y a pas mal d’artistes qui ont fait des choses pour soutenir le gouvernement.

Ils se font payer par…
Yaser : Je ne sais pas qui finance, mais ils ont la possibilité de faire des concerts en extérieur par exemple. Avant 2010, on faisait pas mal de concerts en Syrie. On a joué au Château et à l’Opéra de Damas, et en Égypte, à l’opéra du Caire. On était des petites stars là-bas. On a fait l’album et une tournée dans toute la Syrie, on était diffusés à la radio et la télévision syrienne nous interviewait. La dernière interview qu’on a faite c’était en février 2011, quand les révolutions en Libye et en Tunisie ont commencées. Je me souviens qu’en rendant dans les studios on nous avait demandé de ne pas parler des révolutions tunisienne et libyenne. Le journaliste qui nous avait invité nous avait demandé de préparer trois morceau à faire en live. En Syrie, quand tu fais un live à la télé, tu dois amener une copie des textes que tu vas chanter, et on avait un morceau, « Life » qui parlait des gens qui ne trouvent pas le moyen de s’exprimer librement. Une fois là-bas, le mec en charge de valider nos textes nous a dit , « Où sont vos paroles ? ». On lui a donné et il a dit, « Le premier c’est bon, le deuxième OK, » et pour le troisième il nous a regardé et nous a dit « Celui-ci vous oubliez. » Bashar al-Assad venait de faire une déclaration à la télé disant qu’en Syrie il n’y aurait pas de révolution car le peuple pouvait déjà s’exprimer librement. On lui a dit, « Pourquoi ce texte ne passe pas? Tu n’as pas vu la dernière interview du président ? Il a dit qu’on était libre de s’exprimer. » Ce à quoi il a répondu, « Non, c’est non ! Si tu dis quelque chose d’autre tu vas voir pourquoi on ne peut pas. »

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Est-ce que vous avez réussi à faire de l’argent avec votre musique?
Yaser : Oui. On a commencé à en gagner en 2008 et on voulait vraiment faire carrière dans le rap. En Syrie, c’est difficile de vendre tes Cds en magasin car il n’y a pas de Fnac et de disquaires. En plus si tu mets ton Cds en magasin, un mec va l’acheter, le copier et le revendre à ta place en physique ou digital. Le mieux c’est de les vendre directement en concert.

Vous avez sorti L’Age du Silence alors que vous étiez en France, il a bien marché?
Yaser : Oui, on en a vendu pas mal mais pas en Syrie car on a pas le visa pour vendre là-bas. On a quand même fait de bon score, des français l’ont acheté, des suédois, des palestiniens, des danois. A chaque concert, on ramène nos albums pour pouvoir les vendre. Ici les gens ont une mentalité différente car ils achètent — mêmes si certains les téléchargent illégalement bien sûr.

Vous avez subi des pression de la part du pouvoir politique mais est-ce que les révolutionnaires vous ont aussi empêcher de dire certaines choses?
Yaser : De la part des révolutionnaires ? Non. Le peuple a toujours voulu s’exprimer et changer de dirigeants politiques, comme nous. Certains groupes qui ont dit que nous étions des menteurs, qu’on était européen. Donc on a eu des problèmes avec les parties politiques, certains groupes qui nous faisaient passer pour ce qu’on n’était pas, mais on a jamais eu de problème avec les révolutionnaires. On est rappeur donc pour nous, on est libre de tout dire.

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J’allais y venir justement. Vous pensez quoi de la polémique autour de Booba?
Yaser : C’est ça le rap! C’est dire des choses qui ne plaisent pas forcément à tout le monde. Le rap a toujours eu ce coté subversif que d’autre style musicaux n’ont pas. S’il ne se sent pas Charlie, c’est son droit, il est libre de donner son avis. On étais tous contre ce qui s’est passé car c’était un crime violent, mais peut-être que lui a ses raisons pour ne pas « être Charlie ».

En arrivant en France, vous avez étudié le français notamment grâce à des textes de rap. Vous lisiez les textes de quels artistes ?
Mohamed : Pour être honnête, on a commencé avec les textes de Kaaris. Après on a écouté tout ce que la chanson française avait à offrir. Nos amis français, dont certains étaient en Syrie avant, nous ont toujours poussé à parler français, même si on faisait des fautes. Aujourd’hui on continue à apprendre, car niveau écriture et prononciation c’est toujours difficile.

Vous pensez chanter en français un jour ?
Yaser : Oui mon objectif c’est de sortir un morceau en français avant 2016.

Vous connaissez Kaffon, DJ Costa, et Emino.
Yaser : On a rencontré Emino pour un atelier.

Vous pensez quoi de son départ en Syrie pour rejoindre les rangs de Daechn ?
Mohamed : Je respecte les gens qui se convertissent à l’Islam ou qui deviennent pratiquants, mais Daech ce n’est pas l’Islam. Faire des morts ne fait pas de toi un bon musulman. Donc pour ça, je ne le comprend pas. Quand je l’ai vu il m’a dit qu’il voulait vraiment devenir pratiquant mais je ne pensais pas qu’il allait devenir extrémiste.

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Yaser : Oui, comme on venait de Syrie, on a eu l’occasion de parler de Daech avec lui et quand j’ai vu sur Facebook qu’il avait mis une photo avec la légende « J’ai rejoint Daech » j’étais choqué. Weld EL 15, un rappeur tunisien, a fait un morceau qui s’appelle « Boulicia Kleb » [ En Français : Les flics sont des chiens ]. A la fin, il fait des dédicaces à différents rappeurs dont Emino. Et juste pour ça, Emino a été condamné à faire de la prison.

Le rap a beaucoup évolué aussi. Quand tu regardes les clips d’aujourd’hui, la violence est partout, il y a des kalashs, des uzis, etc. Mais ce n’est pas un bon exemple pour les jeunes qui sont les principaux auditeurs du style.

Mohamed : En Syrie, avec l’ONU on a fait un atelier d’écriture dans le camps de Yarmouk, avec 80 enfants de 8 a 18 ans. Là-bas, les gosses n’avaient pas forcément accès à l’école et le quartier subissait de nombreux bombardements. Cet atelier les a aidé à rompre avec la galère quotidienne.

Au camp, peu de gens connaissaient le rap et grâce à ce programme, beaucoup de gamins s’y sont intéressé. On était les premiers à bâtir de telles choses en Syrie. C’était enrichissant pour les gosses mais aussi pour nous. On a rencontré beaucoup de gamins traumatisés par la guerre. Un jour on a demandé à un petit ce qu’il voulait faire plus tard il nous a dit « Je veux devenir sniper. » Il n’avait que 8-10 ans mais pour lui c’était quelque chose de cool qu’il voyait à la télé. Pendant un mois et demi on a essayé de leur faire comprendre qu’ils pouvaient être des soldats avec un feuille et un stylo car le rap est aussi une arme. Et on a réussi notre mission car après le programme, beaucoup de jeunes nous ont dit qu’ils voulaient devenir rappeur.

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Et la mission a pris fin ?
Mohamed : Oui à cause des bombardements incessant sur le camps.

Yaser : Le régime bombardait juste à coté de notre centre. C’était vraiment dangereux, on ne pouvait même pas aller dans notre studio qui se trouvait à l’entré du camp. Avec de tels projets, vous pensez qu’il est possible d’en finir avec l’âge du silence en Syrie ?
Yaser : Tu sais, il y déjà eu du changement en Syrie. Avant ce n’était vraiment pas vivable. Aujourd’hui je pense qu’on en a fini avec l’âge du silence. Sur les réseaux sociaux on voit que les syriens se permettent de dire ce qu’il veulent, ce qui n’était pas possible avant.

Mohamed : Avant, les syriens ne savaient pas ce que c’était que d’être citoyen. Mais après la révolution ils ont commencé à s’intéresser à la société, à la politique, et ont commencé à critiquer les parties et le régime en place. Malheureusement il a fallu 200 000 morts pour en arriver là.

J’ai l’impression qu’aujourd’hui, dans les pays arabes, le rap à le même rôle que le rap de la fin des 80's et du débuts des 90's aux USA quand des groupes comme Public Ennemy, NWA dénonçaient l’oppression des communautés afro-américaines.
Yaser : C’est vrai. Quand Public Ennemy a sorti Fear of a Black Planet, ça en a choqué plus d’un. Quand NWA a fait « Fuck the Police » c’était pareil. Aujourd’hui, le rap joue le même rôle dans les pays arabes.

Mohamed : La situation politique des pays arabes n’a pas permis aux gens de s’exprimer librement pendant longtemps — ce qui est toujours impossible dans certains pays. Aujourd’hui, le rap est un bon moyen pour faire entendre ce qu’on a à dire.

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France 2 a donné la parole à Bashar al-Assad récemment, vous en avez pensé quoi ?
Yaser : Oui, on a vu. Bashar a donné des interviews à tous les grands médias internationaux et il raconte toujours la même chose.

Mohamed : Ca m’a choqué qu’on lui donne encore la parole. Si tu laisses parler un criminel, il va répéter la même chose à chaque fois.

Donc, on ne devrait pas lui donner la parole selon vous ?
Mohamed : Non. Les USA ont dit qu’ils voulaient négocier avec lui pour lutter contre Daech. Les occidentaux pensent que Bashar est mieux que Daech mais c’est la même graine de voyou, lui aussi a fait des milliers de morts en utilisant des armes chimiques.

Yaser : En 2012, la France a fermée toutes les relations qu’elle entretenait avec la Syrie et aujourd’hui elle donne la parole à Bashar. Je ne comprends pas. Maintenant que Daech est en Syrie on essaye de se tourner vers Bashar pour trouver une solution. Mais je ne sais pas, il n’y a pas une situation pour combattre les deux ?

Vous pensez que l’information est bien retransmise en France ?
Mohamed : Je ne crois pas. Il y a beaucoup de chose qu’on ne montre pas ici.

Yaser : Je pense qu’on peut négocier avec des gens mais pas avec des criminels. Il y a toujours moyen d’obtenir la paix sans la guerre.

Dernière question, ça fait quoi d’être rappeur et demandeur d’asile ?
Mohamed : C’est la double peine. [Rires]On a l’habitude d’être réfugiés car en Syrie on avait le statut de réfugiés palestiniens mais on a est né et on a grandi en Syrie donc c’est notre pays. Aujourd’hui on est des vrais réfugiés.

Vous pouvez retrouver Refugees of Rap à l’exposition « Hip-Hop, du Bronx au rues arabes », à l’Institut du monde arabe jusqu’au 26 juillet.

Salim et Alvaro préfèrent Booba à Bashar al-Assad. Suivez-les sur Twitter: @salim_msw / @alvarodelalama1