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Music

Range Tes Disques : Katerine

On a demandé à Philippe Katerine de classer ses disques, du moins bon au meilleur.

Range Tes Disques est une rubrique dans laquelle nous demandons à un groupe ou un artiste de classer ses disques par ordre de préférence. Après Korn, Slipknot, Lagwagon, Hot Chip, Manic Street Preachers, Primus, Burning Heads, le label Fat Wreck Chords, New Order, Ride, Jean Michel Jarre, Blur, Mogwai, Ugly Kid Joe, Anthrax, Onyx, Christophe et Terror, c'est au tour de Philippe Katerine de nous présenter ses disques, de celui qu'il trouve le moins bon, à celui qu'il considère comme le meilleur. Katerine [examinant la liste de ses albums sur une feuille] : Je vois que tu as barré Le Film, mon nouvel album. C'est dommage, je l'aurais classé premier puisque les derniers sont toujours les premiers. Pas facile comme exercice, de classer mes albums. Je me souviens que Dominique A avait critiqué dans son bouquin ses propres disques, avec beaucoup de sang-froid et d'objectivité. Les disques, c'est comme les personnes. Ceux qu'on apprécie le moins sont souvent ceux qu'on connaît le moins. Je ne réécoute jamais mes albums, mais allons-y, ça peut être instructif. Mais en disant que j'aime pas tel disque, je risque de gâcher un peu la fête chez les gens qui l'aime… Allez, je me lance. C'est comme à la piscine, il faut d'abord franchir le pédiluve puis plonger son orteil dans l'eau froide.

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8. LES MARIAGES CHINOIS (1991)

C'est le dernier de la liste parce que c'est mon premier disque. Et comme les premiers seront toujours les derniers… C'est astucieux, non?

Noisey : Sérieusement, pourquoi celui-là en dernier ?
J'étais complètement inconscient. Mais je ne voulais rien dire dans mes morceaux, je ne savais pas quoi mettre dans mes textes. J'étais très timide, rouge de honte du fait même d'exister. C'est peut-être ce que je disais en ne disant rien. N'empêche, je me souviens d'un certain vide. J'adorais Eli et Jacno par exemple. Ils ne disaient rien dans leurs morceaux et je voulais faire pareil. Ne pas trop en dire. J'avais peur de me payer la honte. J'avais honte aussi de faire de la musique, d'enregistrer un disque. Et les gens se moquaient de moi. Des copains de bureau avaient acheté mon disque et se foutaient de ma gueule.

Que faisais-tu avant ce disque ?
À l'époque, j'étais projectionniste de cinéma itinérant, et un collègue m'avait dit « Tu sais, en musique, il y a ce qu'on appelle des producteurs. Ton disque est naze ». Ça m'avait piqué au vif. C'est vrai qu'il ne tenait pas debout, mais c'était aussi sa qualité je crois. Je suis indulgent. Il y a quand même « La Relecture », un morceau bizarre de 17 minutes que j'adore encore aujourd'hui. Ce morceau avait été ajouté lors d'une deuxième édition du disque, et c'est à ce moment là que j'ai commencé à vraiment prendre goût à la musique. Dans mon souvenir, ce disque est surtout celui d'un mec qui fait des chansons mais qui a hâte qu'elles se terminent.

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7. 8ème CIEL (2002)

J'aime bien la pochette de Mrzyk & Moriceau. Deux dessinateurs excellents. J'ai quand même un petit regret, j'aurais aimé qu'on mette un peu de couleur dessus. Même si on m'en parle régulièrement pour ses côtés psychédéliques et le fait qu'il soit branché drogues, 8ème Ciel souffre d'éparpillement. Quatre ou cinq ingénieurs du son avaient mixé des chansons. Les Recyclers étaient toujours là. Le groupe tenait bien mais on ressentait un phénomène de déjà-vu. Tout ça faisait que le disque partait un peu dans tous les sens. Vous aviez perçu de suite que ce disque était raté ?
Oui. Mais faire un disque, c'est une aventure. Et on arrive parfois pas sur le rivage où on pensait arriver. Et parfois, on n'a pas les moyens pour refaire. Je me suis retrouvé avec plein de choses, et je n'arrivais plus à retrouver l'unité. Ça me posait un problème, mais je me suis fait une raison. Je m'étais dit qu'il fallait le sortir comme ça, et que sa faiblesse ferait peut-être sa force. C'était un disque à trou. Vous vous en souvenez ?
Très bien. Il y avait un trou en plein milieu du disque, entre le général Fifrelin et Boulette, des personnages que j'avais inventés et qui avaient eux leurs propres chansons. On pouvait s'enfoncer dans ce trou avec un lien vers internet, et voir les clips des chansons en question. Mais ce gadget ne marchait pas, et personne n'y est arrivé je crois. Même pas ma grand-mère qui était déjà morte. Tout se goupillait mal sur ce disque, même si certains l'apprécient. Je chante quand même souvent « Où Je Vais La Nuit » sur scène. Et « Bonjour ! » ou « Elle A Vu » sont des chansons que j'aime encore énormément. Je suis indulgent avec moi-même.

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6. MES MAUVAISES FREQUENTATIONS (1996)

Très mal classé alors qu'il jouit d'une aura assez forte dans la sphère indie.
Ah bon ? J'étais un peu sur des modèles à l'époque. Salvador, Ferré même si on l'entend pas trop, Michel Legrand… Plus qu'un disque, c'était un fantasme de disque. Un peu la réunion de ce que j'écoutais à cette époque-là. Avec plus de conscience de moi-même, ce qui m'est très pénible et qui est un truc affreux en art. Le point positif, c'est que je rencontrais des gens qui comptent beaucoup pour moi : Simon Marie, Anthony Ka, Philippe Eveno. C'était l'ouverture des portes, comme on disait en RDA. Qu'est ce qui n'allait pas alors ?
Il y a des chansons que j'aime pas trop dedans. Je pense à « Parlez-Vous Anglais Mr Katerine ? », qui me paraît un peu légère par exemple. C'est aussi votre album ultra-dandy.
Un peu dandy, c'est vrai. Je me prenais globalement pour un autre. Je m'y retrouvais, mais je me prenais pour un autre. Une sorte de Mike Flowers Pops à la française. Mes Mauvaises Fréquentations est un disque très influencé par les autres disques. Et ça ne me plaît pas. Je commençais vaguement à comprendre ce qu'était la musique en fréquentant d'autres gens. J'avais trop conscience de moi, d'où le naufrage et la récupération via L'Homme à Trois Mains, quelques temps plus tard. Je chérissais toujours autant la musique pop amateur des Vaselines, et on me reprochait de faire de la bossa-nova alors que je savais à peine ce que c'était.

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L'influence de Carlos Antonio Jobim semblait assez forte pourtant.
Non. On me disait déjà ça avec Les Mariages Chinois alors que j'avais à peine 4 ou 5 disques chez moi. Mes Mauvaises Fréquentations, c'était différent. Je commençais à être envahi par plein de choses, et je me suis retrouvé avec un fantasme au lieu d'un disque. Même si c'était la première fois que je chantais vraiment sur un album.

5. PHILIPPE KATERINE (2010)

Pour la pochette notamment, dont je suis très fier. C'était après

Robots Après Tout

, qui avait été fait avec Gonzales et Renaud Letang, que je voyais sporadiquement. Pour

Philippe Katerine

, j'avais constitué un groupe, avec Czerkinsky, Philippe Eveno, et Sebastien Moreau. C'était le groupe d'un bar, le El café, qu'on fréquentait tous alors. Il était tenu par une personne d'exception, prénommée Philippe. Je ne veux pas en tirer de conclusions et généraliser sur les Philippe, mais bon… Pour ce disque, j'avais le fantasme d'un groupe soumis à une grande rigueur. Je leur avais demandé de ne pas emmener d'accordeurs. J'aime la pop quand il n'y a pas d'accordeurs électroniques, quand c'est accordé à l'oreille. J'aime beaucoup quand ça joue comme ça peut.

C'est votre côté Jad Fair, Daniel Johnston…

Oui. Pastels aussi. Ou Jonathan Richman. C'est ma base, ma manière de concevoir le fantasme pop. Et surtout, j'avais dit « Pas de pédale d'effet ». Aucune. C'était le principe, qui rappelle un peu celui du dogme de Lars Von Trier. L'enregistrement s'était fait en live au studio +XXX. Le mixage était signé Bertrand Fresel, qui devait mixer chaque chanson en un quart d'heure maximum. Les mises à plat sonnaient tellement bien que je trouvais qu'en cherchant, il perdait de la fraîcheur. Alors je lui avais imposé cette contrainte.

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Beaucoup de de chansons sur cet album.
24, je crois. Plus que des chansons, c'était des expériences. Presque des installations, comme on dit en art contemporain. A l'auditeur de faire son chemin, de se prendre par la main. Chacun ses responsabilités, avec une confiance mutuelle. L'auditeur devenait celui qui écrit, car sur beaucoup de morceaux il n'y avait que trois ou quatre mots, une phrase. Je suis très joueur, et je voulais jouer avec lui.

Qui est le public de cet album ?
Figurez-vous qu'il plaît beaucoup aux enfants de 3 ans. Un gage de qualité. Certains le connaissent par coeur, ce qui ne manque pas de m'émerveiller à chaque fois. Et d'agacer les parents avec des paroles du genre « Liberté, Égalité, Mon Cul ». C'est très surprenant cet accueil des enfants, je n'imaginais pas du tout ça. Pour la première fois, j'ai rencontré le public en faisant le tour des Fnac. On me l'avait proposé avant, mais je n'avais jamais accepté. Maintenant je sais à qui j'ai affaire. Je sais si mon public sent mauvais ou s'il sent bon. J'ai pu le toucher, le palper, sentir son transit à travers la peau. Et ça ne se passe pas bien pour tous. D'un point de vue social, si je regarde la texture de la peau, les habits, c'est un public très éclaté et on ne peut en tirer aucune conclusion. J'apprécie gravement cela.

Ça fait 20 ans que vous faites de la musique. Normal que votre public soit constitué de plusieurs vagues, non ?
C'est vrai, mais si vous prenez Metallica, vous obtiendrez un panel plus restreint.

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4. MAGNUM (2013)

Ce disque avait reçu de mauvaises critiques à sa sortie.
C'est un album mal-aimé. Alors que c'est un disque d'amour. Il a été traîné dans la boue par certaines personnes, ce que je trouvais incongru. C'est un disque plein d'amour, il n'y avait pas de quoi le haïr à ce point. Je l'aime beaucoup car il a une puissance sexuelle que mes autres albums non pas. C'est dû à ma rencontre avec SebastiAn qui a fait les musiques. Un musicien génial. Ce disque, c'est un braquemard.

J'ai l'impression que cet accueil mitigé était lié à son côté potache et à votre double casquette, parfois sérieux, parfois fantasque.
Il y a toujours plein de raisons pour laisser un disque de côté. Mais il y a aussi des gens qui l'adorent. Cet album a ses fans. Qui me le disent les larmes dans les yeux. J'adorais aller bosser chez SebastiAn, parce que j'avais un peu peur.

SebastiAn vous faisait peur ?
Oui, et j'adore ça. Il était habillé tout en noir. Complètement imprévisible. Je crois qu'on le connaît assez mal. C'était une expérience très forte car j'étais livré à cet homme. Je faisais les mélodies, sur des musiques que je n'aurais jamais su faire moi-même. Quand je recevais les instrus, je trouvais que ça sonnait d'enfer. C'était génial. Avec beaucoup de samples. Une première pour moi. J'ai réécouté les originaux sur le tard, et je me suis rendu compte à quel point Sebastian est un génie. Il a fait de ces originaux des merveilles d'objets sexuels.

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Comment avez-vous vécu cet accueil critique très froid ?
Magnum est vraiment sorti dans l'adversité. C'était son destin. On a fait un film autour de ce disque. Ça s'appelle aussi Magnum, et c'est visible sur YouTube.

3. L'ÉDUCATION ANGLAISE (1994)

Choix très surprenant, là encore.
Oui, il est dans mon top « troize ». Pour des raisons très différentes. C'était mon deuxième disque, et pas du tout un cri. Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, je vivais très bien. Je n'avais aucune pression, car je n'espérais absolument rien de quoi que ce soit. J'avais déjà sorti un disque et je ne pensais même pas en sortir un autre. Mais on m'a proposé d'en faire un deuxième. J'avais signé un contrat à ce moment là. Vous étiez sur Rosebud, le label d'Alan Gac. Aujourd'hui, Gac dirige le label CinqSept chez qui vous sortez Le Film.
Tout à fait. Le premier disque s'est fait sans contrat. Ce qui ne se fait plus du tout. Enfin, ce qui ne se fait jamais normalement. Pour le deuxième, j'étais très relax, je découvrais la musique. J'écoutais plein de disques, car jusque là, je ne connaissais rien. Tout venait en même temps, mais j'accueillais ça sans aucun stress. Le stress, c'est pas trop mon ambiance en général. Je ne stresse jamais au moment d'enregistrer. Avec cet album, je me permettais tout. À tel point que je n'ai pas chanté dessus. Là aussi on me disait « T'es con, les gens ne savent pas qui est Katerine et ils le sauront encore moins si tu ne chantes pas ».

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En effet, on entendait uniquement votre copine de l'époque et votre soeur, Bruno. Un choix déroutant.
J'étais un Phil Spector de Vendée. Un fantasme. J'inventais mon mur à moi, un mur du foin. A cette époque, je fais tout moi-même, même les arrangements. C'est pour ça que je dis Phil Spector. Chaque disque est une sorte de fantasme. Mais là, c'était un fantasme qui me rendait encore plus fou, car je ne chantais pas. Je suis un peu pervers de nature. On l'est tous un peu mais au moins, j'ai le mérite de le dire.

Dans quelles conditions s'était déroulé l'enregistrement ?
J'avais tout fait chez moi. Ma fille venait de naître mais on avait quand même une pièce pour la musique, le dressing. J'enregistrais au milieu des robes en tissu. J'avais un immense magnéto 8 pistes, avec les bandes et tout. J'enregistrais tout dessus. Je jouais la basse. Anthony Ka venait jouer de la batterie. Je faisais comme je pouvais, c'était très instinctif mais j'allais jusqu'au bout. Si je pensais qu'une batterie devait sonner de telle façon, je la gardais. On empilait les pistes pour les violons car on n'avait qu'un seul violoniste, celui de Tri Yann. Pour le mixage, j'avais bossé avec Nicolas Moreau qui était au garage hermétique à côté de Nantes et qui avait fréquentait aussi Dominique A à ce moment là. Sinon, c'était l'oeuvre d'une personne. J'ai vite compris après qu'il fallait que j'arrête mes conneries, car je ne pouvais pas tout faire. C'était une impasse. C'est pour ça que j'ai constitué un groupe pour l'album suivant, Mes Mauvaises Fréquentations.

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Pourquoi placez-vous ce disque sur le podium finalement ?
Parce qu'il est dénué de toute ambition. Je ne me rendais compte de rien et c'était vraiment bien. Il a eu beaucoup de succès au Japon. Les gens l'adoraient. Je faisais des concerts là-bas, j'écrivais des chansons pour une chanteuse japonaise, Kahimi-Karie. J'étais très lié à ce pays, c'était complètement hallucinant pour moi. Ce disque, c'est aussi un coup de coeur pochette. Très belle pochette.

2. L'HOMME A TROIS MAINS / LES CREATURES (1999)

L'Homme à Trois Mains

est assez proche de mon nouveau disque,

Le Film

. Je l'avais enregistré seul dans un appartement. J'habitais à Paris pour la première fois, et j'avais peur. J'étais alors en crise totale. Je ne sais pas ce que je fous de ma vie, qu'est ce que je fous là, pourquoi… Faire de la musique devient une nécessité. C'est la base de la création. Si ce n'est pas nécessaire, ça sert à rien.

Pourquoi avoir eu peur de Paris ?
Nuit. Dealers. Pigalle. Sexe. Drogue. Je flippais, et faire un disque c'était aussi sauver ma peau. Attention, mes enjeux sont les miens. Il ne s'agit pas de traverser la Méditerranée, mais je devais retrouver des repères. J'avais un grand magnéto, j'enregistrais quand je voulais, mais j'avais les boules. Quand je l'ai réécouté ensuite, je me suis demandé pourquoi j'avais écrit un disque comme ça. Mais j'étais fier de moi.

Avec Les Créatures, il formait un double album. Pourquoi ne pas l'avoir sorti seul ?
J'ai continué à écrire des chansons. J'ai voulu voir ce qu'elles donneraient avec un groupe, les Recyclers. Ça a bien fonctionné. C'était des musiciens incroyables, d'ailleurs Steve Argüelles joue avec Christophe maintenant. On peut aussi mettre « Les créatures » en deuxième position du classement, parce que les deux fonctionnaient bien ensemble. On se posait pas de questions, ça collait aussi bien que deux mains qui se rejoignent. Comme Robots Après Tout, ce disque était un cri. Le Film, c'est différent, c'est aussi un cri mais avec une idée de rangement derrière. On jette, on range, c'est du tri plus qu'un cri finalement.

1. ROBOTS APRES TOUT (2005)

C'est le premier de mon classement ce matin. Ce soir ce sera sûrement différent, mais ce matin, c'est lui. La pochette me plaît beaucoup, elle a quelque chose d'un peu décentré, de curieux, d'alien. Et pourtant de très humain. Elle est très en phase avec les chansons même si ma pochette préférée reste celle de Philippe Katerine, avec mes parents. Sur le disque ui-même, j'ai tout écrit à la main, et c'est beau, un robot qui écrit à la main.

C'est aussi l'album du succès. Ça le rend plus important ?
Non, ce n'est pas la raison de ce choix. Même si je suis évidemment très content qu'il ait rencontré un certain succès. Mais je suis plus attiré par les losers.

Alors que c'est le disque de la win.
On m'avait pourtant promis que ce serait le disque de la lose. Tout le monde me le disait quand c'est sorti. Il arrive après 8ème Ciel, qui n'avait pas très bien marché. Les concerts avec les Little Rabbits, le meilleur groupe du monde, ont aidé à le rendre plus populaire. C'est un album affreux, cruel. C'est pour ça qu'on m'avait prédit que personne ne l'aimerait. Il est abominable, avec une chanson sur Marine le Pen, d'autres totalement misanthropes et d'une cruauté absolue. « J'adore », c'est quand même l'histoire d'un type qui se fait lyncher par la foule. Cruel, comme tous mes disques. Mais celui-là encore plus que les autres. 52 Reprises Dans l'Espace ne figure pas dans ce classement, car Katerine souhaitait simplifier les choses - et il n'avait pas tort. Albert Potiron est sur Twitter.