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Navré Internet, mais il n'y a qu'un « LOL » et c'est Laurence Tolhurst

Le légendaire co-fondateur de Cure nous parle de sa relation avec Robert Smith et de son livre « Cured: The Tale of Two Imaginary Boys », dont on vous livre le tout premier extrait.

Laurence « Lol » Tolhurst a rencontré Robert Smith à l'âge de cinq ans. Quelques années plus tard, il fondra avec lui The Cure, dont il sera également le premier batteur. Un histoire qu'il raconte dans Cured: The Tale of Two Imaginary Boys, son premier livre, dans lequel il revient sur son amitié d'enfance avec Robert Smith et sur le temps passé au sein de Cure, avant qu'il ne quitte le groupe en 1989, pendant l'enregistrement de leur huitième album, Disintegration, à cause de ses nombreux problèmes avec la drogue et l'alcool. Nous sommes allés à la rencontre de Tolhurst pour parler de son livre, des raisons qui l'avaient poussé à l'écrire et de sa relation avec Smith et le reste du groupe après les nombreux procès qui les ont opposés. Vous trouverez également, après l'interview, le tout premier extrait de Cured: The Tale of Two Imaginary Boys, racontant le premier voyage du groupe aux USA. Noisey : Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ce livre ?
Laurence « Lol » Tolhurst : J'ai énormément lu, toute ma vie, et j'ai toujours voulu écrire quelque chose. Je me suis toujours dit : « Un jour, j'écrirai un bouquin. » Et, il y a 3 ans, un ami m'a appelé depuis New York et m'a demandé si j'avais toujours cette idée en tête, et je lui répondu : « Oui, je le ferai un jour ou l'autre ». Il m'a dit qu'un ami à lui qui travaillait pour une maison d'édition allait passer à Los Angeles et il m'a demandé si ça m'intéressait de le rencontrer. C'était Ben Schafer de Da Capo, je l'ai rencontré et ça a commencé à partir de là, en gros.

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Qu'est-ce qui, pour toi, représentait le plus gros défi avec ce livre ? Le fait d'arriver à te souvenir de tout ou bien celui d'écrire, de réaliser quelque chose de satisfaisant d'un point de vue littéraire ?
Les deux. La meilleure idée que j'ai eu c'est de louer un petit bureau. Il était situé à environ 2 kilomètres de chez moi et je m'y suis rendu chaque jour —enfin, cinq jours par semaine— pendant un an et j'y ai passé à chaque fois entre 4 et 5 heures à écrire sur mon ordinateur portable. Au début, c'était assez difficile parce que ma mémoire était un peu rouillée, mais les souvenirs fonctionnent de manière assez étrange… Je me disais : « Comment est-ce que je pourrais me souvenir de ce que je faisais il y a 40 ans alors qu'il m'arrive parfois de ne même pas me souvenir de ce que je foutais il y a une semaine ? » Mais c'est un peu comme des dominos—un souvenir te revient, tu commences à l'écrire et puis ça en entraîne un autre et un autre, et ainsi de suite. Et c'est comme ça que tu te retrouves à te réveiller à 4 heures du matin, à subitement te rappeler d'un truc et à te dire « Mais oui, c'est pour ça que ce truc est arrivé ! » ou « C'est ça qu'il s'est passé ensuite ! ». Et comme je ne pouvais pas me concentrer suffisamment pour écrire, je marmonnais dans mon iPhone en disant à ma femme : « Ne t'inquiètes pas, je ne suis pas en train de perdre le tête, c'est juste que si je ne note pas ça maintenant, je ne m'en souviendrai plus demain matin ». C'est vraiment comme ça que j'y suis arrivé. Après, le truc, c'est que plus tu avances et plus ça devient simple. J'ai donc continué, et continué, et continué, j'ai rencontré et parlé avec plein de gens. Et à l'arrivée, je me suis retrouvé avec ce que j'ai fait de plus créatif depuis mon départ de The Cure. Ça a été une expérience absolument incroyable.

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Ça doit être étrange d'écrire sur sa vie au sein d'un groupe des années après l'avoir quitté. Et assez libérateur aussi, j'imagine.
Complètement. La plupart des choses que je raconte dans le livre se sont déroulées il y a très longtemps et je les ai ressassées dans tous les sens pendant des années, ce qui fait que j'ai aujourd'hui une vision plus claire et objective de ce qu'elles étaient, de ce qu'elles signifiaient, du rôle que j'ai joué et de ce qu'elles ont pu provoquer chez moi. Mon fils a 24 ans étudie la littérature à San Francisco et il a été mon premier lecteur. Je lui ai dit : « Rends service à ton vieux père, jette un oeil sur ce truc et dis-moi s'il y a des erreurs ou des choses maladroites. » Il l'a fait et il m'a dit : « Je connaissais déjà pas mal de ces histoires parce que j'en ai entendu beaucoup en grandissant avec toi, mais de les voir écrites, ça m'a permis de remettre les choses en perspective. » Et je pense que c'était exactement le but que je cherchais. Écrire ce livre a été libérateur, non seulement parce que ça permet de té débarrasser de toutes ces histoires, mais aussi et surtout parce que ça te donne une idée de qui tu es réellement.

Tu y parles entre autres de ton alcoolisme. Est-ce que ça a été difficile pour toi de revenir sur cette période ?
Ouais. Mais un truc qui m'a aidé, c'est que j'ai fait pas mal de recherches avant d'écrire et j'ai lu énormément de biographies de musiciens, et il y en a une que j'ai adoré, c'était celle de Duff McKagan de Guns N’ Roses, parce qu'en la lisant, j'ai réalisé que ce mec disait clairement la vérité. Tu dois être totalement honnête quand tu écris, sinon tu te trahis toi plus qu'autre chose. À l'inverse, ça ne sert à rien de vider complètement son sac et de montrer ses blessures de guerre à tout le monde, parce que ça ne marche pas non plus - mais tu dois être honnête. Et toute la partie sur mon alcoolisme… Tu sais, j'ai lu le livre de Pete Townshend et pas une seule fois il ne parle de son addiction à l'héroïne alors que tout le monde est au courant depuis des années. Pourquoi est-ce qu'il ne l'a pas fait ? Ça fait pourtant partie de sa vie. Il fallait que je sois totalement honnête avec l'alcoolisme, la débauche et ce que ça a provoqué—parce que tu sais quoi ? C'est devenu un de mon plus grand atout. Ce truc qui aurait pû me détruire complètement a fini par devenir mon plus grand atout parce qu'il m'a permis de voir la vie différemment, et ce ne serait peut-être jamais arrivé sans ça.

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Dans la préface du livre, tu parles de la différence entre une autobiographie et des mémoires, et je trouve qu'il est important de faire la nuance. Ton livre ne donne pas l'impression que tu te souviens des choses, mais que tu les revis.
Tu as complètement raison. C'était ça qui était important—de revivre ces histoires. Les fans de Cure pourraient écrire une bien meilleure biographie que moi, parce qu'ils sont tellement obsédés par les faits, les dates et les noms, qu'ils les ont tous en tête, et ils pourraient se souvenir de tout ça parfaitement. Mais ce n'est pas ce que je voulais faire. Je voulais expliquer comment les choses ont commencé, parce que ça, personne ne le sait. Personne ne sait comment tout a commencé et comment c'était de grandir là où on a grandi et pourquoi on a fait ce qu'on a fait. Je voulais commencer par ça et avancer à partir de là.

En fait, la partie du livre qui a été la plus dure à écrire, c'était celle du milieu, qui revient sur l'histoire de Cure à l'époque où je faisais partie du groupe, parce que c'est une période que beaucoup de gens connaissent et sur laquelle ils ont pas mal d'idées très arrêtées. Il fallait donc que je sois prudent et que j'en parle avec d'autres personnes—c'est la partie qui a demandé le plus de recherches, si tu veux. Le début, c'est juste mon enfance avec Robert [Smith, le leader de Cure]—et Simon [Gallup, bassiste] et Porl [Thompson, guitariste] et Michael [Dempsey, premier bassiste]—et c'était la partie la plus agréable parce que ça m'a permis de me souvenir de la raison pour laquelle on a monté ce groupe et pourquoi c'était si important et fort pour nous, et ça m'a rendu très heureux.

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The Cure en concert en 1981 - Photo : Andy Linden

C'était génial de lire tous ces passages sur ton amitié avec Robert durant votre enfance — cette période où vous étiez deux paumés qui erraient dans les rues de Crawley, qui ne trouvaient leur place nulle part et la manière dont vous avez réussi à vous en sortir, avec le groupe et votre amitié.
C'était notre manière à nous de nous défendre contre l'endroit dans lequel on se trouvait, contre cette situation. On était comme une secte, les gens savaient que nous existions, mais ils ne pouvaient pas se joindre à nous, on voulait rester des marginaux. Et la musique est née de ce sentiment également. C’est marrant, les gens nous demandent souvent : « Vous saviez que c’est ce que vous alliez faire ? » Mais personne ne sait jamais ce qu’il va faire. On aurait pu tout aussi bien devenir déménageurs. On savait juste qu'on ne voulait pas ressembler à ce qu'on voyait autour de nous, c'était le sentiment qui nous motivait. Au final, c'est arrivé parce qu'on a eu de la chance, parce que les choses sont bien tombées, et aussi parce qu'on a persévéré. Ce sont tous ces facteurs—et je l'ai réalisé en écrivant le livre—qui ont fait de Cure ce qu'il est devenu. Il n'y a pas eu un élément en particulier.

L'extrait que tu nous a confiés revient sur votre tout première date aux États-Unis, en 1980. Quels souvenirs gardes-tu de ce concert ?
En fait, ce genre de choses, les « premières fois », je me souviens parfaitement. Et il y a eu beaucoup de « premières fois » avec The Cure. Je me souviens avec précision de la déco du premier hôtel dans lequel nous sommes passés à New York, du coffee shop qu'il y avait dans le sous-sol, et de la dame qui vendait les bonbons et les cigarettes dans le coffee shop, qui avait un lifting horrible. Je n'avais jamais vu de lifting avant, et je ne comprenais pas pourquoi elle avait ce sourire figé en permanence, même quand elle était énervée à propos d'un truc. Ce genre de choses sont restées très clairement gravées dans ma mémoire. Là où c'est devenu plus difficile, c'est durant les années qui ont suivi, quand on s'est retrouvés à faire ces tournées gigantesques. Là, pour le coup, tout se mélange.

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Ce que j'ai trouvé frappant, c'est que rien ne semble avoir changé depuis en termes de tensions raciales, de préjugés, du fossé qui sépare les riches et les pauvres ou, comme tu les appelles, « ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien ». C'est pour cette raison que tu a choisi cet extrait précisément ou c'est juste une coïncidence ?
Non, ce n'est pas un hasard. Je pense que les choses sont toujours très similaires. Si tu reviens au début du livre, à nos débuts, tout se passe avant la mise en place du Marché Commun [qui donnera naissance à l'Union Européenne], et il y avait à l'époque en Angleterre des choses comme la semaine de trois jours, où ils coupaient l'électricité quatre jours par semaine parce qu'il n'y avait personne pour s'occuper des centrales électriques. C'était loin d'être aussi génial que ce que semblent penser les gens qui ont voulu quitter l'UE il y a quelques semaines. En fait, c'était carrément sordide. Et c'était pareil à New York.

On est arrivés à New York en 1980 et c'était vraiment moche. Même à L.A., où je vis aujourd'hui, il y a pas mal d'endroits qui ont complètement changé comparé à l'époque où je suis venu ici pour la première fois. Et oui, ça fait écho avec ce qu'il se passe aujourd'hui, parce que tout ça fonctionne par cycles. Ça va être intéressant de voir ce qui va sortir de tout ce qu'il se passe en ce moment. La plupart des sociétés occidentales fonctionnent comme des empires—il y a eu l'empire britannique, et avant ça l'empire romain, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, c'est l'empire américain, dont on est en train de vivre les dernières années. Il n'y a qu'à voir les trucs dingues qui se passent, et l'ascension de Donald Trump, le nouveau Néron. Pour moi, les choses ne semblent pas avoir changé tant que ça. Les évènements et les réactions de gens restent globalement les mêmes. On dirait qu'on oublie malheureusement assez vite le passé. On a l'impression que tout ce qui arrive est nouveau, mais ce sont les mêmes conneries à chaque fois. Michael trouvait que c'était un extrait intéressant à cause, justement, des ressemblances avec ce qu'il se passe aujourd'hui. Alors oui, c'est un livre qui parle de Cure, mais c'est une histoire qu'on connaît déjà, et je voulais creuser un peu plus profond que ça et raconter aussi l'époque à laquelle j'ai grandi, ce qui est arrivé aux gens à cette période, ce qu'ils sont devenus et ce qui a changé depuis.

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Tu sembles aujourd'hui en paix avec toi-même. On dirait que ce livre a été la dernière étape d'un long chemin vers la rédemption.
C'est tout à fait ça. Des tas de gens et de fans venaient me voir et, parce qu'ils connaissaient un peu mon histoire, me demandaient souvent si j'avais des regrets. Il y a quelques semaines, je suis allé voir The Cure à Los Angeles pour offrir un exemplaire du livre à Robert et voir mes amis et quelques personnes m'ont demandé :« Tu n'et pas triste de ne pas être sur scène, en train de jouer avec eux ? » Mais ce n'est pas ça qui importe. Ce qui importe, c'est ce qu'on a fait ensemble. Et ce qui continue aujourd'hui, j'ai l'impression d'en faire partie aussi. J'en ai fini depuis longtemps avec les prises de tête. Il ne faut pas oublier que la plupart des choses que je raconte dans le livre ses sont passées avant mes 30 ans. Et ça m'angoisse de me dire que mon fils a aujourd'hui 24 ans, parce que quand j'avais 24 ans, il m'est arrivé tellement d'emmerdes… Mais je ne regrette rien. Tu n'as pas à regretter quoi que ce soit. Les choses sont ce qu'elles sont et ce qui doit arriver arrivera.

Ce livre m'a permis de comprendre pourquoi certaines choses étaient arrivées et ce que je pouvais en retenir aujourd'hui, où j'ai 57 ans et où je ne suis plus la personne que j'étais à 30 ans. Par exemple, si je n'avais pas quitté le groupe et que je n'avais pas perdu des millions de dollars dans des procès interminables, j'aurais sans doute une plus belle maison mais je n'aurais peut-être pas mon fils, parce que je n'aurais pas été assez stable pour devenir père. Mais ça, ce sont des choses qui te passent au-dessus de la tête quand tu es plus jeune. C'est marrant, ça me rappelle un truc qu'à dit Robert récemment : « Je m’amuse énormément aujourd’hui—malgré moi. »

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Ce sont toutes ces expériences qui ont fait ce que je suis aujourd'hui, et je pourrais voir le verre à moitié vide et me dire : « Je ne devrais pas être ici, je devrais être là en train de faire ceci et cela », mais ce n'est pas comme ça que je conçois les choses. Écrire ce livre m'a revivifié et m'a ouvert de nouveaux horizons. Et c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles on a monté ce groupe, parce qu'on refusait se cantonner à l'endroit où on vivait à la position qu'était la notre dans l'échelle de la société. On voulait faire front à tous ceux qui nous disaient qu'on devait rester où on était et qu'on ne pouvait pas sortir de notre condition sociale. Le punk a beaucoup joué là-dedans, c'est certain, parce qu'il nous a permis de nous exprimer, mais—et je sais que ça peut paraître étrange—je crois aussi que nous étions des garçons très optimistes, vraiment. Et je reste optimiste aujourd'hui. Je me suis pris pas mal de coups tout au long de ma vie, mais ce n'est pas ça qui importe. Ce qui importe, c'est ce que tu retires de ces expériences. Quoiqu'il arrive, on n'est ici que pour un certain temps, et je compte bien en tirer profit—pas en termes matériels ou financiers, plutôt en termes spirituels. Je veux être capable de savoir qui je suis vraiment, et ce livre m'y a clairement aidé.

La couverture du livre, réalisée par Pearl Thompson (anciennement Porl), ex-guitariste de The Cure responsable de nombreuses pochettes pour le groupe.

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Extrait de Cured: The Tale of Two Imaginary Boys

Le New York du début des années 80, celui du maire Ed Koch, n'était pas un beau New York. Délabré, insalubre, recouvert de graffitis et gangréné par la violence et la criminalité, c'était un véritable lieu de désolation. Notre première visite là-bas à eu lieu quelques mois avant que John Lennon se fasse abattre par Mark Chapman devant le Dakota. L'époque du « Peace and Love » étaient définitivement terminée et, comme au Royaume-Uni, la scène punk avait émergé du chaos ambiant. On peut saisir cette tension dans la très belle photo qu'Allan Tannenbaum a prise de nous sur Columbus Avenue, sous les regards déconcertés de policiers New Yorkais en patrouille.

Le premier concert de The Cure aux États-Unis n'a pas eu lieu à Man­hattan mais à l'Emerald City de Cherry Hill, dans le New Jersey, à la limite de la Philadelphie, le 10 avril 1980. Mais pour nous, ça aurait pu tout aussi bien se passer sur Mars. Ça n'avait strictement rien à voir avec ce qu'on avait connu jusqu'à présent. C'était un ancienne boîte disco dont les clients, vêtus de chemises à carreaux, ont passé la majeure partie du concert le dos tourné à la scène, le nez dans leur verre. Robert a courageusement tenté de rameuter les troupes.

« On est The Cure et c'est notre premier concert en Amérique ! »

Ça aurait pu tourner au désastre, mais on a fini par les convaincre et, des applaudissements polis, on est passés aux cris et aux acclamations en fin de set. Ce fut la première pierre, très petite, voire minuscule, de l'énorme succès à venir de The Cure aux États-Unis.

À Washington DC, nous avons pu voir la facette la plus violente de la société américaine. En arrivant en ville, nous nous sommes rendus compte qu'elle était divisée entre d'un côté, ceux qui ont tout, et de l'autre, ceux qui n'ont rien, ghettoïsée à un niveau extrême et totalement choquant pour nous. C'est une expérience qui nous a ouvert les yeux. À Londres, nous avions l'impression que tout le monde se mélangeait sans problèmes, mais ce n'était de toute évidence pas le cas ici et ça se voyait instantanément.

Extrait de Cured: The Tale of Two Imaginary Boys de Lol Tolhurst. Copyright © 2016. Sortie prévue en octobre 2016 chez Da Capo Press pour la version originale et en novembre 2016 aux éditions Le Mot Et Le Reste pour le version française.