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Comment Brenda Walsh et Dylan McKay ont influencé Stephen Tanner pour son projet solo Music Blues

Le bassiste de Harvey Milk nous raconte comment il s'est retrouvé, en pleine déprime, à regarder des épisodes de Beverly Hills 90210 dans une maison pleine de figurines des Simpsons.

Photo - John Fell

Pendant que vous étiez là à vous pignoler sur les torrents de chaos, de noirceur et d'inconfort qu'allait inévitablement apporter la collaboration entre Sunn O))) et Scott Walker, Stephen Tanner, le bassiste des géniaux et scandaleusement sous-estimés Harvey Milk charriait 300 tonnes de haine pure et de déprime absolue avec son nouveau projet Music Blues - qui sortira le 26 août prochain sur Thrill Jockey.

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Things Haven’t Gone Well, le premier album de Music Blues, est la conséquence directe de la déprime dans laquelle Tanner a plongé après le décès accidentel de son ami Jerry Fuchs, batteur de !!!, The Juan Maclean et Turing Machine. Une crise qui lui a fait plaquer sa copine et son job et qui l'a fait atterrir à Athens, Georgie, sur le canapé du chanteur/guitariste de Harvey Milk, Creston Spiers.

C'est là qu'il va enregistrer le disque, dont vous pouvez écouter le premier extrait ci-dessous et pour lequel on est allés poser quelques questions à Tanner, afin qu'il nous raconte comment il en était arrivé là et surtout comprendre quel rôle avaient joué les rediffusions de Beverly Hills 90210 dans tout ça.

Noisey : Things Haven't Gone Well est vraiment un putain de disque.
Stephen Tanner : Je pense que c'est pas mal en fond sonore, mais c'est pas vraiment un truc que tu peux écouter comme ça… J'en sais rien en fait. Contrairement à Harvey Milk, Music Blues est un projet totalement instrumental. Pourquoi ?
Je ne sais pas chanter, et je n'ai jamais écrit de paroles de ma vie. Je n'aime pas trop le chant, sauf pour des mecs comme Freddie Mercury, mais je suis sûr qu'il y a énormément de bons chanteurs. Tu aimes d'autres chanteurs à part Freddie Mercury ?
J'aime tous les grands chanteurs : Paul Stanley, Bon Scott, Brian Johnson. Pete Townshend aussi, j'ai toujours préféré sa voix à celle de Roger Daltrey. Je n'aime pas la voix de Robert Plant. Si il y a avait eu les versions instrumentales sur les rééditions de Led Zeppelin, je les aurais immédiatement achetées. Cela dit, j'imagine qu'il doit bien existee un truc sur les logiciels audio pour virer les lignes de chant [Rires]. Il n'y a pas que sa voix qui me dérange, il y a aussi ses paroles que je trouve complètement nazes. Tu préfèrerais écouter Led Zeppelin seulement en instrumental ?
Ouais ! T'es vraiment très branché rock classique.
Ouais, j'aime tout sauf le jazz et la fusion. Je suis né en 1971, c'est ma génération. J'aime bien la pop aussi, et les tubes disco qui étaient dans les charts à l'époque. Je n'écoute pas que du rock classique. Mais ce que je préfère, depuis que j'ai vraiment commencé à m'intéresser à la musique, c'est KISS. Quand j'étais jeune, je ne savais pas vraiment qui ils étaient, on n'avait aucune info sur eux. La première fois que je les ai écouté j'avais 8 ans, j'étais chez un de mes amis, et j'étais là : « Mais putain c'est dingue ! » - bon, j'ai sans doute pas dit « putain » , sûrement un truc du genre « mais c'est quoi ce truc ?». Les mecs n'avaient même pas d'instruments sur leurs photos ! Je suis devenu dingue d'eux, j'achetais tous leurs albums et tous les magazines qui parlaient d'eux. Tu as déjà été à l'un de leurs concerts?
Je les ai vu durant les années 80, et quand il se sont reformés pour la première fois avec Ace Frehley et Peter Criss, c'était marrant. J'ai grandi dans une toute petite ville dans laquelle il n'y avait jamais de concerts. Ils n'avaient jamais entendu parler du punk là-bas, c'était inconcevable dans ce genre de bled. Tu as grandi dans quelle ville?
À Albany, en Géorgie. Dans ton bled, tu n'as pas pu profiter de tout les trucs punks cool de l'époque, donc ?
La musique la plus punk à laquelle j'avais accès c'était ce qu'on appellait le black metal - qui n'a rien à voir avec le black metal d'aujourd'hui. Il y avait un disquaire qui recevait pas mal de metal, c'est là-bas que j'achetais mes disques de Mercyful Fate, Venom, The Rods, Celtic Frost et tous ces groupes. Mes goûts musicaux n'ont pas beaucoup changé depuis, même si j'écoute aussi quelques trucs récents. J'écoute toujours la même chose depuis mes 12 ans, et ce n'est pas une si mauvaise chose. Quand as-tu déménagé à Athens?
J'ai bougé à Athens quand j'avais 18 ans. La scène d'Athens défonçait, t'aimais bien ce qui s'y faisait ?
J'adore R.E.M, Pylon, Bar-B-Q Killers et Porn Orchard. Encore aujourd'hui, les mecs de Pylon sont excellents. Ted Hafer, un ami récemment décédé, jouait dans Porn Orchard, un groupe qui m'a beaucoup marqué - ils avaient un style très Black Flag. C'était des types cool, plus âgés mais toujours très sympa avec moi. Quand je les croisais en ville, j'allais les voir pour leur dire des trucs genre « j'adore votre groupe ! ». Ils étaient sympa avec moi, ils me proposaient de traîner avec eux et m'emmenaient quand ils jouaient dans d'autres villes. J'ai fini par jouer avec leur chanteur/bassiste dans d'autres groupes, c'était génial d'avoir pu jouer avec des mecs dont j'étais fan. Laura Carter (elle aussi décédée) était la chanteuse des Barb-Q Killers, un autre putain de groupe. C'était la coloc de Creston et de Stephen de Harvey Milk, et c'est elle qui est sur l'affiche du documentaire Athens, Georgia: Inside Out. Ils ont fait un album qui était vraiment cool. Et R.E.M. ?
J'ai adoré R.E.M. mais je me suis désintéressé d'eux quand ils ont sorti « Losing My Religion ». Ils ont perdu le son qui les rendait si caractéristiques. Sur leurs 5 ou 6 premiers albums, ils avaient un son particulier, qui ne ressemblait en rien aux groupes qui les influençaient… les Byrds par exemple. Ils avaient des Rickenbackers et des amplis VOX AC30. J'adore ces albums, je les ai vu en concert et j'ai pu rencontrer la plupart des membres du groupes. Ce sont des types très sympathiques. Avec Harvey Milk, on avait fait un concert pour le 1er avril, en 1993 je crois, on avait joué l'album Reckoning de R.E.M en intégralité.

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Trop cool !

On a été hyper fidèles à l'album, ce n'était pas une blague. On adore tous R.E.M. Michael Stipe, le chanteur de R.E.M., était au concert. Un mec qu'on connaissait lui avait conseillé de se pointer au 40 Watt ce soir-là. Il a dû penser que c'était une blague mais, après le concert, il m'a pris à part, je ne sais pas si ça l'avait touché mais en tout cas il était impressionné. C'est un type bien, il a toujours été cool avec les gens de la région. J'ai bossé dans quelques restaurants qui lui appartenaient.

Je me rappelle lui avoir parlé de

Reckoning

et de l'effet que le morceau « Camera » avait sur moi. Il m'a raconté toute l'histoire qu'il y avait derrière, une histoire hyper dure. Une de ses amies proches, une fille qu'il connaissait depuis très longtemps et qui était aussi pote avec tous les membres du groupe, s'est tuée en voiture. Elle a eu un accident entre Athens et Atlanta, elle allait là-bas certainement pour voir ses parents ou passer des vacances. C'est ce que raconte cette chanson. J'ai grandi en écoutant R.E.M., j'étais fan de ce groupe, pouvoir les rencontrer et discuter avec eux, c'était quelque chose d'incroyable.

C'est terrible comme histoire.

J'ai une autre anecdote bizarre sur R.E.M. qui est nettement plus cool en revanche. Ça remonte aux années 90, quand R.E.M. a été nominé pour la première fois aux Grammy. Dans les backstages des Grammy, Kirk Hammett de Metallica est allé voir Peter Buck, le guitariste de R.E.M. Cliff Burton [

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le premier bassiste de Metallica

] était déjà mort depuis quelques années et il a dit à Peter : « Notre bassiste est décédé, et pendant les dernières tournées avant sa mort, tous les soirs il restait seul, assis dans une pièce, à écouter votre morceau « Flowers of Guatemala », sur l'album

Lifes Rich Pageant

. » Ça a eu beaucoup d'effet sur Peter Buck. C'est à la fois beau et triste. Quand mon pote m'a raconté cette histoire, j'en ai immédiatement compris le sens, c'est une chanson magnifique. On peut être un metalhead, tout donner sur « Master Of Puppets » et adorer « Flowers of Guatemala ». C'est une chanson très belle, très pure. Je suis heureux qu'on m'ait raconté cette histoire. S'enfermer dans ses trucs, refuser tout ce qui est différent de nous, c'est juste débile.

Ouais, je vois pas ce qu'il y a de mal ni même d'étonnant à ce que Cliff Burton adore R.E.M.

Je déteste cette manie de parler de « plaisirs coupables » ou de « plaisirs honteux ». Ça n'a aucun sens. Parfois on me demande « quels sont tes plaisirs coupables en musique » , mais je n'en ai aucun. Rien que j'aime ne me fait honte ! Comment peux-tu te sentir coupable d'aimer un truc, franchement ? - à part si c'est quelque chose d'illégal ?

Oui, les gens rangent souvent le disco ou les Bee Gees dans leurs « plaisirs coupables ».

J'adore les bonnes chansons pop, et ça fait longtemps que je n'en ai pas entendu. En 2000, j'étais dingue de « Get The Party Started » de Pink et de « Who We Be » de DMX. C'était deux putain de tubes, des petits plaisirs, mec. J'adore.

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Ce sont des petits plaisirs donc ?

Je pense que ce sont surtout de très bons morceaux. Quelques années après, Christina Aguilera a sorti « Ain't No Other Man », la musique et la batterie avaient été pompées d'un vieux tube, mais j'aimais beaucoup sa version.

Parle-moi de Things Haven't Gone Well. Tu as vraiment maté Beverly Hills 90210 six heures par jour pendant que tu bossais sur cet album?

Plus que six heures par jour, même ! Ici, à New York, je n'ai pas le câble - c'est pas que je n'aime pas ça, c'est juste que je ne l'ai pas. Quand je suis retourné à Athens, j'ai créché chez Creston de Harvey Milk - et il a toutes les chaînes imaginables. Creston est maître d'école, sa femme a des horaires normaux et sa fille va à l'école, on se réveillait tous tôt mais une fois qu'ils étaient partis, je n'avais plus rien à faire.

Pourquoi tu vivais chez Creston?

J'ai eu quelques problèmes en 2010, j'ai juste décidé de me barrer pendant quelques temps. Un mec que je connaissais depuis très longtemps, Jerry Fuchs [

batteur de !!!, The Juan Maclean et Turing Machine

] venait de mourir mais ce n'est pas pour ça que j'ai enregistré l'album, je n'ai pas voulu utiliser sa mort comme prétexte. Ce triste évènement m'a juste poussé à quitter New York pendant 3 mois. C'était dur… J'ai connu Jerry quand il avait 17-18 ans, c'était un mec vraiment cool. J'aimais mon boulot, j'avais une copine et tout. Le propriétaire du restaurant dans lequel je bossais était venu me voir pour me dire qu'il allait ouvrir un nouveau resto et qu'il voulait m'avoir comme cuisinier là-bas. J'ai dit « OK, dans combien de temps ? », il m'a répondu « dans 4 mois environ ». J'ai été bête, je savais que je partais pendant 6 semaines en tournée avec Harvey Milk et pour être réglo avec mon boss, j'avais préféré démissionner. Je suis revenu de tournée mais le fameux restaurant n'a ouvert qu'un an et demi plus tard. Pendant tout ce temps, j'ai du vivre sur l'argent que j'avais mis de côté et j'ai cassé avec ma copine. J'étais au parc un matin et Henry Owings de

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Chunklet Magazine

m'a appelé pour m'apprendre le décès de Jerry et juste après, j'ai croisé Dan Gorman de !!!. Il pleurait, et je pleurais aussi. On s'est regardés et je me suis dit « C'est la merde, mec » On était fin octobre, début novembre et je ne voulais pas passer l'hiver à New York, pas comme ça.

Vous étiez proches avec Jerry ?

Nous étions amis, mais on était encore plus proches quand on vivait à Athens. À l'époque, Jerry était quelqu'un d'introverti, il a déménagé à New York bien avant moi. Quand je suis venu avec Harvey Milk, il y habitait déjà depuis longtemps, il faisait de la musique, il avait pris confiance en lui, c'était vraiment cool.

Comment as-tu atterri chez Creston?

J'étais avec Fred Weaver, qui jouait dans Vineland avec Jerry. Ils étaient très proches. On a fait connaissance durant les funérailles de Jerry. Fred nous a ensuite conduit, mon chien et moi, chez sa mère en Pennsylvanie, une femme très gentille. On a mangé une pizza puis on a tracé vers Athens. Je ne savais pas ce que je faisais, je n'avais pas de travail, pas de maison, mais je m'en foutais. Et puis j'ai pensé que ce serait une bonne idée d'aller chez Creston.

C'était comment chez lui?

Ça m'a plus déprimé qu'autre chose. Il faisait moche et leur maison était dans un bazar pas possible. Sa femme collectionnait tout ce qui se rapportait aux Simpsons, ils n'ouvraient jamais les rideaux et dans leur frigo il n'y avait presque que des tourtes.

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Et donc, c'était quoi ce délire avec Beverly Hills 90210 ?

Je me réveillais en même temps qu'eux le matin. À 10 ou 11h, il passait

Beverly Hills 90210

pendant deux ou trois heures, et ça recommençait l'après-midi, vers 15h, mais ils diffusaient des saisons différentes. J'ai toujours adoré Steve Sanders.

C'est Steve ton personnage préféré?

Ouais, j'adore ce mec.

Tu t'identifies à lui, un peu?

Non, je pense surtout que c'est le seul qui sache vraiment jouer dans cette série. Il joue vraiment bien le connard de la fac, il m'a rappelé les mecs que j'avais dû côtoyer à l'université. J'adore son personnage.

Tu avais un crush sur une des meufs, genre Brenda Walsh ou Kelly Taylor?

Non, j'ai jamais été très attiré par les blondes, et j'ai toujours trouvé que Shannon Doherty était moche. Dans un des épisodes, la copine du moment de Brandon lui file de un ecsta, cette meuf là me plaisait bien… Valérie, je crois ?

Oui, c'était dans les dernières saisons ça. Elle était canon, effectivement.

Tiffani Amber-Thiessen et son énorme paire de seins. C'est la meuf la plus bonne de l'univers. Elle a tout ce que j'aime chez une fille.

Tu penses quoi de l'ex de Brandon qui est allée en hôpital psychiatrique ? Elle était plutôt mignonne.

Emily ! Ouais je l'aimais bien, mais la meilleure reste Valérie.

Dylan McKay était un mec beaucoup trop cool.

Ouais, lui c'est le meilleur. Tant qu'il ne se droguait pas en tout cas.

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Grave. Et Jack, le père de Dylan.

Ouais, ils étaient tous cool. Et quand Dylan est sorti avec cette meuf dont le père était gangster, il avait voulu le tuer mais en fait il a tué sa propre fille parce qu'elle portait l'imper de Dylan. C'était Toni Marchette je crois?

C'était Rebecca Gayheart !

Dans la vraie vie, cette nana a été condamnée pour meurtre. L'une des premières fois où je suis allé à Los Angeles, j'avais un pote (l'un des mecs les plus drôles de la Terre) il m'a emmené dans un tour organisé qui retraçait toutes les scènes les plus intenses de Beverly Hills 90210. C'était génial.

C'est cool. C'est quoi d'ailleurs ton épisode préféré de Beverly Hills 90210?

Je sais pas si j'ai un épisode préféré, mais je me rappelle quand dans le pilote, il y avait les Meat Puppets.

Harvey Milk dans Beverly Hills 90210 ça aurait défoncé. Si on te le proposait, tu accepterais?

Illico ! Non mais sérieusement, pourquoi pas.

Les Flaming Lips y ont aussi participé aussi, il y a longtemps.

Je les déteste, qu'ils aillent se faire foutre.

Ils ont été dans la série avant qu'ils ne commencent à trop déconner. Dans l'épisode en question, ils jouaient « She Don't Use Jelly » à une fête je crois.

J'ai toujours trouvé qu'ils avaient tout pompé à The Butthole Surfers. C'est pas un groupe sincère. Et leur musique craint. Sauf cette chanson [

il fredonne « Do You Realize ? »

] Celle là est cool, mais il y a quelque chose avec ce groupe que je ne trouve pas honnête. Genre « J'habite toujours chez mes parents et je bosse encore dans un fast-food de seconde zone ».

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Revenons à ton album Things Haven't Gone Well. Il a été écrit, du début à la fin, chez Creston, devant Beverly Hills 90210 ?

J'avais toujours une guitare sur les genoux. J'ai écrit tout l'album assis sur un canapé, en pleine déprime, devant 90210.

Wow.

Ces chansons devaient figurer sur un album d'Harvey Milk, mais les parents de Creston sont décédés peu de temps après. On n'a jamais dit que Harvey Milk avait splitté, ni qu'on était en pause, mais tout ça est arrivé d'un coup, c'était pas franchement le moment pour dire « Hey mec, tu veux qu'on répète ? Tu veux partir en tournée ? Tu veux enregistrer un album ? » On peut faire un album l'an prochain, comme le mois prochain, tout est possible. Mais au départ, j'avais écrit cet album pour Harvey Milk.

Oui, il y a des similitudes évidentes.

Cet album sonne comme un album d'Harvey Milk, en moins bon. D'un côté, comment est-ce que ça pourrait être aussi bon ? J'ai dû enregistrer tous les instruments seul, alors que Harvey Milk c'est trois types qui jouent chacun hyper bien de leur propre instrument.

Donc tu as joué seul de tous les instruments ?

Ouais mais j'ai un peu triché. Je connais plein de mecs qui auraient pu gérer ça seul, moi j'ai juste l'impression d'avoir triché. J'ai commencé par l'enregistrer chez moi, quatre ou cinq ans après en avoir eu l'idée en Géorgie. Je me rappelle encore de ces riffs, et comme on dit, si tu t'en rappelles, c'est que ce que tu as fait était bien. Je ne dis pas par là que c'est un bon album, simplement qu'il est cohérent.

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Tu pensais qu'un label accepterait de le sortir, surtout un label aussi important que Thrill Jockey ?

Je n'y avais jamais pensé. Je ne connaissais pas très bien Bettina Richards, qui gère le label, mais elle a fréquenté Luke Roberts, un ami à moi, il y a quelques années. Je suis allé la voir avec mon album, et je lui ai dit : « J'ai fait ce truc, ça pourrait faire un album. J'aimerai bien qu'il sorte, je pourrai te l'envoyer, et si jamais tu refuses, je ne me vexerai pas ». Je lui ai envoyé, et elle a été hyper enthousiaste à l'idée de le sortir.

Il colle plutôt bien avec le reste du catalogue Thrill Jockey.

C'est ce que j'aime dans ce label, il y a plein de styles de musique différents. Je suis un grand fan de Bettina, mais au delà de ça, il y a ces deux groupes sur Thrill Jockey, Pontiak et Arbouretum qui sont bien meilleurs que n'importe quel artiste signé chez Matador ou Sub Pop. Ce sont deux putain de groupes. Dave Heumann de Arbouretum est un mec hyper créatif, Bettina doit me filer son numéro. On s'est déjà vu une paire de fois, j'aimerai vraiment collaborer avec lui sur un truc, mais bon il vit à Baltimore… Enfin ce groupe est juste incroyable. Ils ont des morceaux qui me font pleurer, ce dont peu de groupes peuvent se vanter. Il y a tellement de groupes qui jouent sur le même filon, ça craint, ils remplissent des salles, vendent des tonnes de disques, passent chez David Letterman et à peine dix personnes se pointent pour voir Arbouretum à New York. Je ne comprends pas, c'est un énorme foutage de gueule. C'est toujours la même chose, on ne laisse jamais leur chance aux mecs qui sont vraiment bons. C'est toujours plus long pour un groupe vraiment bon de percer. Mais quand tu as déjà fait la moitié du chemin, faut pas t'arrêter là. Wilco, par exemple, c'est de la merde, et les gens en redemandent en permanence, ils se désintéressent des vraies bonnes choses. Et ça vaut aussi pour Pontiak. C'est incompréhensible.

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D'où vient ce nom, Music Blues ?

Au départ, c'était censé être un titre d'album pour Harvey Milk, ça fait des années que je l'ai en tête, mais je n'ai jamais au l'occasion de l'utiliser. Là on voulait faire un album qui se serait intitulé

MGMT : My God, Music's Terrible

.

C'est cool.

Tu connais le groupe MGMT ?

Bien sûr.

Je connais ces types, ils sont vraiment cool. J'aime pas franchement leur musique mais je crois que Creston aime bien ce groupe.

Brad Cohan est le plus grand fan de Beverly Hills 90210. Il n'est pas sur Twitter.

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