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Music

Pourquoi le premier album d'Elastica est toujours le meilleur disque de l'ère britpop

On a 10 arguments solides, mais on aurait pu facilement vous en donner 20 de plus.

Le 14 mars 1995, il y a pile 20 ans, sortait le premier album d'Elastica, un disque plein de riffs acides et de textes bien dessalés. À l'époque, Elastica s'est propulsé au sommet des charts britanniques à une vitesse fulgurante, devenant le premier album le plus rapidement écoulé dans l'histoire de la musique anglaise. Il a également été disque d'or aux Etats-Unis et a été vendu à plus d'un million de copies à travers le monde. Ce disque a aussi transformé en véritables stars les quatre Londoniens composant le groupe — la guitariste Donna Matthews, le batteur Justin Welch, la bassiste Annie Holland et la chanteuse Justine Frischmann, qui avait fait la couverture du magazine i-D l'année précédente. Pour fêter cette date anniversaire, voilà les 10 raisons qui font qu'Elastica n'a pas vieilli d'un poil et reste le meilleur album de l'ère britpop.

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1. 15 morceaux en moins de 40 minutes. Paf. Elastica est rapide, excitant et frénétique. Il n'y a pas une once de graisse sur la carcasse de ce disque.

2. Tout l'album est imprégné du cool de Justine Frischmann et de son sens inné du j'en ai rien à foutre. En fait, Elastica étaient tellement couillus qu'ils ont tapé des plans à leurs deux groupes punk préférés, les Stranglers et Wire, faisant grincer pas mal de dents au passage. Mais Elastica l'a toujours fait de manière subtile et avec style, le batteur des Stranglers, Jet Black, les a même salués pour avoir fait connaître leur groupe à une nouvelle génération de fans.

3. Un seul de ces emprunts a entraîné une vraie procédure judiciaire, « Connection », qui est devenu plus tard le générique de l'émission de caméra cachée Trigger Happy TV. Si une chanson peut survivre à son association avec un présentateur infernal qui braille « HELLO ! » dans un téléphone cellulaire surdimensionné, et ce trois ans durant, c'est ce qu'on appelle un tube.

4. En pratique, faire l'amour dans une voiture n'a rien d'excitant. C'est embarassant, inconfortable et plutôt périlleux. Elastica a complètement renversé la situation avec « Car Song ». « Tous ces capots brillants me donnent envie de m'allonger dessus » balance Frischmann dans le deuxième couplet, juste avant de faire rimer « Honda » avec « Peter Fonda ». Génie — et comme si ça ne suffisait pas, c'est Spike Jonze qui a réalisé le clip.

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5. « Car Song » n'est même pas le morceau le plus sexy du disque. Jetez une oreille à « Vaseline » : « When you're stuck like glue — vaseline ! When you're black and blue — vaseline ! » Justine est-elle réellement en train de parler de ce que vous croyez ? Parfaitement.

i-D n°125, The Talent Issue, Février 1994

6. Le petit ami de Frischmann de l'époque, Damon Albarn, joue du clavier sur l'album sous le pseudonyme Dan Abnormal.

7. On peut ressentir la présence d'Albarn à d'autres endroits et affirmer sans trop se mouiller que le leader de Blur a inspiré le morceau le plus contemplatif de l'album, « Never Here », sur lequel la chanteuse s'interroge sur une existence régie par « bien trop de télé et de curry » aux côtés d'un type « occupé à écrire des rimes qui ne servent à rien ». Le couple tabloïdesque tiendra tout de même 7 ans, jusqu'à la fin de l'année 1998.

8. Le plus gros hit de l'album, « Waking Up », est un hymne sarcastique mais terriblement juste sur la génération slacker. Justine Frishmann commence le morceau par : « J'aimerais bien travailler dur mais je suis flemmarde / Je ne peux supporter la pression et ça commence à se voir » Un peu plus loin dans la chanson, elle résume le rituel de la procrastination en 9 mots : « Fais chauffer la bouilloire, remets un disque sur la platine ». Si la série Girls avait existé en 1995, Lena Dunham aurait sûrement fait des pieds et des mains pour avoir ce morceau dans la bande-son.

9. « Stutter » est un des morceaux les plus efficaces d'Elastica. Il raconte l'histoire d'un mec qui n'arrive pas à bander. « Tu as trop picolé pour tituber dans ma rue » ! Hey Justine, ça peut arriver à n'importe lequel d'entre nous, même le meilleur.

10. Elastica est un parfait condensé de toutes les raisons pour lesquelles on aimait ce groupe nerveux et hyper-dans-son-époque. Un coup de maître qu'ils n'ont jamais réussi à reproduire par la suite, qui se résumera à un EP 6 titres particulièrement bancal et un deuxième et dernier album, The Menace, plutôt réussi mais beaucoup trop différent pour espérer rameuter les foules. Le groupe a annoncé sa séparation juste après sa sortie et Frischmann a déménagé en Californie pour devenir peintre. Ne vous attendez donc pas à une reformation : ça n'arrivera pas. Et c'est aussi bien comme ça.