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Music

DJ Deeon nous présente son top 5 Ghetto House

A l'occasion de la sortie de l'anthologie « Dance Mania : Ghetto Madness », le baron du genre dresse son panthéon personnel.

Né au début des années 90 à Chicago, la Ghetto House est probablement le courant le plus fun et excessif que la dance ait connu. Une sorte de croisement entre house, booty music et Miami Bass, dont le label Dance Mania a été un des principaux incubateurs, avec les maxis über-porno de DJ Funk, DJ Deeon, Traxmen, DJ Milton, Slugo ou encore Jammin’ Gerarld, qui ont largement participé à l'explosion du genre. A l'occasion de la sortie sur Strut de l'anthologie Dance Mania : Ghetto Madness, DJ Deeon nous a présenté son panthéon Ghetto House personnel.

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1) STEVE POINDEXTER « Computer Madness »

J’ai joué ce morceau dans mes sets au début des années 90. Il incarne bien l’esprit de la musique underground du sud de Chicago. Sur le vinyle de « Computer Madness, » on trouve quatre titres très rares. Et ce sont tous des tubes. La plupart des gens n’ont pas quatre hits sur leur EP. Pour notre génération, Steve est une putain de légende. « Computer Madness » c’est aussi une source de motivation pour moi, ça me donne envie de faire des morceaux du même style. La manière qu’il a de passer des lignes de basse hautes à des basses super légères, avec ces instrus entraînants, sans vocaux— il est vraiment bon dans ce qu’il fait et il a un petit coté funky en plus. C’est de loin mon DJ préféré de Chicago. On ne s’est jamais vraiment rencontrés, il était dans le milieu avant moi et il est donc un peu plus vieux. Je crois qu’il avait un boulot avant, il n'a commencé à faire de la scène que récemment. Il m’a appelé il y a peu de temps d’ailleurs. Il voulait que j’anime la soirée d’anniversaire de son fils.

2) JAMMIN GERALD « Pump That Shit Up »

« Pump that shit up » est l’un des premiers exemples de son Ghetto House de l'ouest de Chicago. Ce morceau est aussi l’un des classiques de Jammin Gerald. Ce mec est toujours en train d’innover et de faire des choses différentes, c’est le meilleur en termes de remix pour moi. J’aime les lignes de basse et les voix énergiques qu’il utilise. La première fois que j’ai entendu ce morceau, j’ai écouté tout le reste du vinyle d’une traite. Et ce titre est définitivement mon favori.

3) DJ DEEON « The Freaks »

Ce « uh oh » vient en fait de deux gars que j’avais samplé à une soirée qu’on organisait. Quand il fait chaud, on fait souvent la fête à même le playground, tu vois le délire ? Parris Mitchel avait ce morceau appelé « Work It » que j’ai samplé aussi et que j’ai mélangé avec les voix de « All the Freaks ». Je l’ai fait écouter à plusieurs de mes potes et ils étaient là « c’est lourd, enfin un morceau ghetto house digne de ce nom ! » Tout est parti de là. Les DJ’s ont commencé à jouer le titre et c’est devenu un hit radio dans les années 1997/1998. Le morceau s’est retrouvé numéro un du Top 9 de WGCI-FM. J’étais vachement surpris. Le « uh oh » était devenu un gimmick que tout le monde répétait en soirée. Même dans certaines émissions télé, les gens reprenaient le truc. Cette boucle a réellement marqué les gens.

4) DJ FUNK « Bitches !!! »

Si un rappeur avait fait de la house, il aurait complètement pu faire un morceau comme ça. Le mec parle des meufs qu’il branche, qu’il chope, des filles rencontrées en soirée. Il a une femme qui l’attend à la maison, mais une fois dehors, le fauve est lâché ! En 1994, le titre est passé quasi inaperçu, il a seulement commencé à passer en radio en 1996 ou 1997. La ghetto house était un truc underground, c’est dans les rues ou dans les clubs que ça se passait. Mais certains DJs passaient en radio, ils faisaient des mixes pendant les vacances ou les week-ends et ils ont commencé à passer ce genre de titre. Ça a beaucoup aidé le mouvement. En vieillissant, je me suis rendu compte que les gens ne voulaient pas entendre ça à tout bout de champ. En plus, des gosses écoutent la radio. Donc je pense que ce style de musique doit rester à sa place, la Ghetto House doit rester underground.

5) DJ DEEON - « 1112 »

Le titre, c'est le numéro de l’appartement où je vivais à l’époque. C’était l’appart de ma soeur. Elle vivait avec mes neveux et mes nièces. Je suis resté là-bas pendant deux ou trois ans. Le morceau était clairement inspiré de Poindexter, il n’y avait aucune voix, juste de l’instrumental. On jouait ce morceau sur un clavier Yamaha, avec une structure similaire et une ligne de basse. C’est un de mes morceaux préférés, j’adore la manière dont les gens réagissent au changement de basse quand je le joue en live. Vous pouvez commander Dance Mania : Ghetto Madness directement sur le site de Strut.