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Music

Mille méga-tonnes de brutalité rurale avec le nouvel album des Cowbones

Le nouveau LP des punks masqués de Gigors en écoute intégrale.

Brutale, rurale, minimale : la musique des Cowbones réunit tous les clichés les plus ingérables du garage/punk (saturation, farfisa, beat-assommoir, petits cris de hyène) pour mieux les pulvériser. Quelque part entre une version noise-rock des Mummies et des Cramps synth-punk, le groupe de Gigors (oui, quand on dit « rural », c'est pas juste pour la rime) enfonce aujourd'hui le clou de manière définitive avec son deuxième album, Vox Populi Pollux, qui sort dans quelques jours sur Casbah Records et qu'on vous fait écouter en intégralité juste en-dessous, pour la première fois dans l'histoire des petits cris de hyène. On en a également profité pour leur poser quelques questions au passage, ça se passe juste après.

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Noisey : Quelles sont les origines des Cowbones, quelle est votre histoire ?
L’aventure a commencé en 2007 autour d’un barbecue. Fin de soirée : « Tiens, si on faisait un groupe ? ». Personne ou presque ne savait jouer de quoique ce soit. On s’est attribué les instruments et le seul qui savait jouer de la batterie, on lui a donné une guitare. Un an après, on n’avait toujours rien fait et Ethan nous a appelé pour nous prévenir qu’on avait un concert dans 6 jours. On a fait trois morceaux qu’on a joués pour les 70 ans d’un ami. Juste après, on a fait un concert dans une cabane de notre village. Toutoum et Jillian qui étaient là, nous ont proposé de jouer dans leur salle du CBGC à Gigors. C’est à trois kilomètres de chez nous et il y a pleins de super groupes qui y jouent. C’est là que se déroule aussi le Freakshow Festival. Depuis, Yakinthos et Rasoul nous ont rejoint. On a enregistré un premier album autoproduit To Speed, Shock, Spoken, Irregular New Verb en 2011, puis Casbah Records nous a proposé de sortir Vox Populi Pollux. On a fait quelques concerts dans les salles autour de chez nous et quand on part à Lyon ou à la Gare de Coustellet, pour nous, c’est comme aller à New-york.

Vous avez un son assez unique. On y retrouve tous les clichés punk/garage mais vous arrivez à en faire quelque chose de totalement original et excitant. Il y a quoi dans l'eau de Gigors qui vous rend à ce point surpuissants ?Nous vivons au Centre de la Pangée. Continent originel, la Pangée s’est disloquée en créant l’Afrique et l’Amérique… Nous, on répète à l’endroit où rien n’a bougé. On se dit qu'il s’est concentré là un maximum d’énergie qui ne demande qu’à surgir de nos instruments.

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On adore le rock'n'roll mais notre niveau musical nous oblige à le simplifier, on a pas vraiment le choix. On est aussi assez touchés par la musique expérimentale ou le traditionnel Pygmée… Les morceaux se construisent sur des bases rythmiques simplissimes, puis on bricole dessus, on cherche le moment où ça se tord, ou ça dévie. On aime bien les accidents. Au fond, on l’aborde un peu comme de la musique tribale ou de l'art brut.

À part les Mummies, il y a des gens à qui vous donnez du respect, musicalement ?
Des Mummies, on ne connaît vraiment qu'un morceau ou deux, ce qu'on partage surtout avec eux, ce sont les masques. On a tous des goûts assez différents les uns des autres. Au début, on s’est retrouvé sur des choses comme Action Swingers, Pussy Galore, Suicide, Hasil Adkins ou Cramps. En ce moment, on écoute Daikiri, Headwar, The Intelligence, Cheveu, Broadcast, Sleaford Mods, A-Frames, Neu !, Xavier Charles, Coachwhips, Can, Beak, Daniel Johnston, Factums et toujours des chants pygmées… Donc pas vraiment que des nouveautés ou du garage.

Vos projets pour les mois à venir ?
Là, dans l’immédiat, on sort ce nouvel album et on va faire quelques concerts pour l’accompagner. On rêve d’aller jouer au Japon et de faire une tournée dans les plus improbables villes d’Europe.

On a aussi fait une bande originale pour un film d’une amie réalisatrice. On s’est enfermé trois jours et on est ressorti lessivés mais avec cinq ou six morceaux plutôt expérimentaux. On en a gardé un pour le nouveau disque et les autres seront - peut-être - dans le film, qui est en cours de post-production.