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Music

Boy’s Own est la plus belle bande de branleurs qui ait jamais existé

Comment Terry Farley, Andrew Weatherall et leurs potes ont changé la face du clubbing britannique avec un fanzine de génie, une poignée de disques et des soirées légendaires.

Peu de gens dans l'histoire du clubbing britannique peuvent se vanter d'avoir tenu une place aussi importante que Terry Farley. Avec Andrew Weatherall, Cymon Eckel, Steve Mayes, Pete Heller et le reste du crew Boy's Own, il a fait partie des premiers organisateurs de raves dignes de ce nom en Angleterre, sorti et produit un tas de disques fabuleux et lancé un fanzine génial qui parlait de football, de dance music, de mode et de tout ce qui faisait la société de l'époque.

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Avec Boy's Own et son slogan (

The only fanzine that gets right on one, matey !

), Farley et ses potes ont contribué à faire de la scène acid house la subculture la plus marquante et la plus influente que la jeunesse britannique ait connue au cours de ces 30 dernières années.

La sortie, il y a quelques semaines, de la version e-book du recueil des numéros de Boy's Own édité par

DJhistory

était un bon prétexte pour rencontrer Terry et discuter avec lui de la façon dont le crew Boy's Own, issu d'une scène londonienne violente et élitiste, est devenu ce gang de branleurs de génie qui allaient créer une nouvelle culture de la fête en Grande-Bretagne.

Noisey : À quoi ressemblait le clubbing à Londres, avant l'acid house ?

Terry Farley :

La grande transition s'est faite en 1986. Aucune station de radio ne l'a couverte à l'époque. Quand la scène a explosé, il y avait des soirées clandestines à peu près partout. À ce moment-là, Southbank craignait vraiment, alors que maintenant c'est devenu très bourgeois comme coin. Près de Clink Street – où il y a ce musée pourri sur la prison –, il y avait un tas de fêtes dans des entrepôts. Ces soirées étaient géniales, la musique était géniale et les gens qui y allaient étaient géniaux. Tu pouvais y entendre des vieux trucs rockabilly, du vieux hip-hop, surtout de New York et du Bronx… Il y avait aussi de véritables hits, de la new house et du jazz. Le jazz, c'était dingue à l'époque. C'était un vrai mélange de styles.

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La couverture du premier numéro du fanzine Boy's Own.

Est-ce que tu penses que l'acid house a découlé du mélange de tous ces sons et de toutes ces scènes ?

En quelque sorte, oui. Avant l'acid house, tout ça était présenté sous le terme de « black music ».

Ça a l'air absurde, aujourd'hui.

La toute première fois que je suis allé dans un club acid house, le Shoom, ils ont terminé la soirée sur « All You Need Is Love » des Beatles et « With or Without You » de U2. J'étais sceptique au début, mais après un moment, tout s'est transformé en fumée et en sueur. Ils ont passé « All You Need Is Love » et tout le monde se tenait la main.

C'était les débuts de cette « euphorie » dans la dance ?

Ouais. Et puis ils ont joué « With or Without You », un gros disque pour Alfredo [

Fiorito, un DJ influent

] à Ibiza, cette année-là. Je me suis dit «

Soit c'est du pur génie, soit c'est la pire chose que j'ai entendu

».

C'était comment de sortir dans ces boites pionnières de l'acid house, point de vue drogues et alcool ?
Je reconnais que la moitié des gens qui sortaient entre 86 et 87 prenaient de la drogue, de la weed ou de la cocaïne. C'était impressionnant à l'époque. Tu entendais parler de gens qui prenaient de la coke, mais ce n'est pas quelque chose que tu voyais vraiment. Elle coûtait près de 60 livres le gramme. Et il y a une trentaine d'années, c'était le prix d'une petite Mini.

L'ecstasy est apparue du jour au lendemain. Je peux me rappeler de la première semaine où ce club, dirigé par Paul Oakenfold et Ian St Paul, a ouvert. Le Heaven pouvait accueillir environ 3 000 personnes, et il n'y en avait que 150 ce soir-là. Ne me demande pas pourquoi, mais ils ont juste pris de l'ecsta et se sont assis.

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Un paquet de gens est arrivé, tous habillés de façon normale, genre Dr Martens et Levi's, et se sont mis à danser. Ceux sous ecsta, eux, étaient occupés à se trémousser de cette façon bizarre qu'on ne voyait qu'à Ibiza. C'était étrange, tu pouvais voir ces gars, environs 25 d'entre eux, danser comme s'ils étaient en rave à Ibiza ; les gens les regardait et ont fini par les copier. Tout le monde mimait tout le monde. Les choses ont changé cette nuit-là.

Wow. Je ne savais pas que ça avait été aussi instantané et visible.
C'était évangélique, spirituel – les DJ's trouvaient des disques qui collaient avec le style de son de CeCe Rogers. Il y a clairement eu quelque chose de religieux dans l'air pendant au moins six mois. C'est très dur d'expliquer aujourd'hui le fait qu'on puisse être « religieux » dans une boite, sans que ça ne soit embarrassant, mais il y avait vraiment cette chose qui enveloppait tout le monde. Parce que c'était nouveau et parce que c'était brillant.

Je veux dire, avant l'acid house, parfois tu voyais une fille que tu aimais bien, tu lui parlais et tu te faisais remballer. Mais il n'y avait pas de réelle interaction. Et tout à coup, tu parlais à un inconnu que tu avais rencontré aux toilettes et c'est comme si vous vous connaissiez depuis toujours. Du jamais vu.

Est-ce que l'ecstasy a contribué a rendre les clubs plus sûrs et plus accueillants, comme le veut le cliché ?
Je pense que c'est complètement vrai. Je crois que concrètement, ça a fait ressortir le meilleur côté d'à peu près tout. Si tu sortais et que tu étais un peu bruyant, avant, les gens te trouvaient bizarre. Mais devenir sympa avec les autres était soudainement devenu attrayant. Ce n'était pas juste parce qu'on prenait de la drogue et qu'on s'aimait, mais les gens étaient attentifs au bien-être des autres. Ils pensaient que tout allait changer.

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Dans les six mois qui ont suivi, tout le monde a lâché son job pour faire quelque chose de créatif. Les gens travaillaient dans des magasins de disques, faisaient de la musique et dessinaient des t-shirts. Venir d'une famille de la classe ouvrière était ton meilleur atout. Tout à coup, on était là, « Ok, on va lancer un fanzine, un label, on va organiser des fêtes », et les gens qui n'étaient pas dans cette scène-là nous disaient, « Qu'est-ce que vous croyez faire, putain ? » Le changement était là, et c'était à la fois personnel et politique.

Millwall, un chien hooligan et homophobe qui écrivait régulièrement dans Boy's Own.

À quel point est-ce que les clubs craignaient avant l'ecstasy ?
Il y avait beaucoup de problèmes. Je me rappelle d'une nuit à la Brixton Academy, on était sur le toit et on dansait sur de l'acid house, on passait un bon moment, et en bas, il y avait deux ou trois milles personnes qui écoutaient du hip hop. Quand le club a fermé, on a regardé en contrebas et on a vu que c'était le bordel, tout avait été détruit.

Un groupe de gars avaient eu une altercation avec la sécurité et s'étaient fait sortir, du coup ils sont revenus avec des machettes et des battes de baseball et ont complètement ravagé l'endroit. Ce genre de trucs arrivait tout le temps, mais les fans d'acid house se regardaient juste en haussant les épaules et se passaient un autre disque. Les gens croyaient vraiment dans ce mouvement. L'acid house, c'était surtout de la passion et de l'amour, même c'était aussi constitué d'autres éléments. La plupart de ceux qui trainaient ensemble vers la fin des années 80 et le début des années 90 sont encore amis aujourd'hui. Ça les a changé en mieux, ils ont des gosses, et ce sont des gens vraiment sympas.

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Est-ce que tu penses que cette éthique n'était présente que dans ces endroits cool, et que les menaces et la violence quotidienne étaient toujours bien présentes dans les clubs huppés ? Des endroits comme le Liquid ou Revolution, aujourd'hui ?
Oui, probablement. Je pense que l'une des conséquences négatives de l'acid house a été ces licences concernant l'alcool. Ils ont autorisé les bars à vendre des alcopops [mélange d'alcool et de soda] vraiment pas chers, de manière à ce que ces endroits soient bondés, puis ils ont commencé à y passer de la musique. C'était le seul moyen d'empêcher les jeunes d'aller dans ces entrepôts où l'on faisait la fête. Ils se sont arrangés pour faire en sorte que ces bars ressemblent un peu plus à des boites. Ce sont eux qui ont imaginé ces rades où tu pouvais te faire démolir la gueule.

Est-ce que vous aviez un plan ou une ligne de conduite quand vous avez lancé le label ?
Non. On n'avait pas de plan, on voulait juste emmerder les gens. Andrew, Steven et moi, on avait tous des collections de disques différentes. On sortait dans les mêmes clubs et on adorait ce qui y passait, mais si tu venais chez nous, on avait tous des goûts musicaux complètement différents. Quand on a lancé le label, c'était absurde, il n'y avait pas du tout de direction. On n'a jamais su ce qu'on faisait. On écoutait juste des trucs qui nous excitaient et on essayait de les signer.

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Est-ce que tu penses que ce manque d'organisation a porté préjudice à votre label, sur le long terme ?
Pas vraiment. Quand London Records nous a lâché, et ça a été un gros coup pour nous. Je pense aussi qu'on a lancé le label trop tôt. Si on l'avait fait deux ans plus tard, on aurait pu avoir une chance de signer des artistes comme Happy Mondays. Je crois qu'à l'époque, on prêchait seulement auprès d'une toute petite paroisse post-acid. La plupart du temps, on passait totalement inaperçu.

De quel disque es-tu le plus fier ?
Je ne sais vraiment pas. J'ai gagné un peu d'argent en jouant à l'anniversaire d'un grand fan. Il nous a dit, « On veut que vous passiez « Raise » de Bocca Juniors », qui était le premier disque qu'on avait sorti avec Andrew et Pete, grâce au studio payé par London Records. De grands ingénieurs et des musiciens géniaux ont participé à ce morceau. On avait loué un immense piano qui coûtait 1 000 pounds la journée. On n'avait pas d'argent, donc on s'en foutait. C'était le label qui payait pour tout ça. J'ai entendu le morceau récemment, et c'était brillant.

En repensant à tout ce que Boy's Own a fait – les morceaux, les productions, les fêtes, le fanzine –, on a l'impression que vous gériez parfaitement le côté esthétique du truc ; vous aviez une sacrée vision.
Ouais, je suppose. On n'a pourtant jamais eu de réunion avec le label. On décidait juste de ce qu'on allait faire et on le faisait. J'imagine que vu qu'on était allé à tout un tas de fêtes avant, on avait une certaine vision des choses. On a créé une espèce de marque. On imprimait des tonnes de t-shirts avec ce gamin et son chien, et tout le monde trippait là-dessus, mais c'était purement accidentel. On n'a jamais fait réaliser ça par de grands designers. Je pense que si on avait eu un diplôme en graphisme, on aurait pu devenir vraiment, vraiment riches. On aurait pu être Cream ou Ministry of Sound. On aurait pu vendre notre marque à un mec dans l'EDM pour 40 millions de pounds, mais ce n'était pas notre style. On n'a jamais vu vraiment plus loin qu'au-delà de quelques semaines. On changeait constamment d'avis, on faisait juste les choses comme on le sentait.

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Un guide Boy's Own des habitués de l'Hacienda.

En parlant d'EDM, est-ce que tu penses que la musique électronique est devenue plus cynique ?
Ouais, parce que je crois qu'aujourd'hui, il faut avoir un plan plus complexe en tête. Je me rappelle qu'un jour, Andrew est revenu au bureau avec une cassette qu'un groupe de gamins lui avaient donné quand il jouait à Manchester. On en a parlé et on s'est juste dit, « Ouais, sortons-le ! » Il s'est avéré que c'était le premier disque des Chemical Brothers.

Je pense que c'est probablement la meilleure façon de faire les choses ; les laisser venir à toi.
Oui ! Si tu étais là pour faire de l'argent ce n'était pas vraiment le meilleur moyen d'en faire. Mais c'est dangereux, parce que tu peux finir sur la paille. Quand London nous a lâchés, heureusement qu'on avait Pete [Heller].

Son « Big Love », c'était un peu un méga-hit, non ?
On a adoré ce morceau ! Ça a été racheté par quelqu'un d'autre avant qu'on ne le sorte sur Boy's Own, ceci dit. Le truc marrant avec « Big Love », c'est qu'il a été réalisé pendant l'une des seules périodes où j'étais loin du studio. Chelsea était en finale de la Cup Winner's Cub à Stockholm en 98, et quand je suis revenu après quelques jours, Pete m'a dit « Je suis allé en studio tout seul, viens écouter ça. »

Comment vous est venue l'idée du fanzine ?
Andrew était la personne la plus intelligente que je connaissais, il venait de Windsor, tout près de Slough, où j'habitais. Il avait une bonne éducation, du coup je lui ai dit, « Hé, tu veux faire un fanzine ? » Il m'a répondu « Ouais, cool ! » On a fait quelques interviews avec des gens et j'ai écrit des articles débiles.

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On l'a fait en se disant que ça plairait peut-être aux gens. Je ne pensais vraiment pas que 25 ou 30 ans plus tard, quelqu'un serait assis en face de moi à me poser des questions à ce propos. Les gens l'ont vraiment bien aimé et on en a vendu 500 copies. Du coup on en a fait un autre, puis un autre. C'était génial. Paul Oakenfold, qui travaillait pour Def Jam à l'époque, nous a dit, « Hé, j'ai écrit un article ! » Ca parlait de lui à Ibiza, en 87. Il a insisté, « Ne dites à personne que c'est moi », parce qu'il était rangé et que ça ne parlait que de drogues. On a imprimé l'article qui s'intitulait « Bermondsey Goes Baleriac ! » et j'ai mal écrit « Baléarique ».

Paul Oakenfold.

C'est un mot difficile à épeler.
Ouais. Ma mère prenait le contenu au travail pour le taper, puis on apportait le tout à notre pote Johnny-O, qui était imprimeur. On le vendait ensuite à King's Road et Covent Garden. C'était comme une petite aventure ; on était des gamins. Les gens ont commencé à dire « Hé, voilà les mecs du fanzine. » Puis les clubs dans lesquels on avait du mal à entrer se sont mis à nous reconnaître : « On aime bien votre magazine. Entrez ! »

J'imagine que c'était ça notre truc ; on avait besoin d'une voix. À ce moment-là, la scène de West End était contrôlée par les gens qui étaient allés à Saint Martins, et par un tas de Gallois. On voulait donner une voix à cette classe de travailleurs blancs de Londres, qui était complètement marginalisée dans le West End. On voulait que les clubs jugent les gens par rapport à ce qu'ils apportaient à la scène et à leur enthousiasme, et pas en fonction de ce qu'ils portaient. On exagérait ce rôle en parodiant le tout, et les gens ont adoré ça.

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Est-ce que tu t'es un jour inquiété de ce que tu devais ou ne devais pas imprimer ?
On avait des choses à dire à propos de tout, on croyait que tout ce qu'on avait à dire était juste et que les autres étaient des putains de branleurs. C'est ça un fanzine. Les magazines ont des restrictions,mais les fanzines devraient juste envoyer tout le monde aller se faire foutre.

Je pense que c'est ce qui nous manque, aujourd'hui ; emmerder les gens. Mais on n'était jamais putassiers et on se parodiait nous-même beaucoup. On traitait tout le monde de connards, mais on était probablement les plus gros connards du coin.

Une ligne téléphonique de soutien mise en place par Boy's Own pour toutes les personnes qui portaient des bombers MA1 brillants.

Est-ce que vous aviez aussi des problèmes avec les autorités ? Parce qu'il y a eu ce truc avec The Face.
Ouais, tout ça c'est à cause de moi. J'ai écrit une lettre à When Saturday Comes [un magazine de supporters de football anglais] concernant Boy's Own et ils l'ont publiée avec mon nom dessous, ce qui était complètement dingue. J'ai écrit une autre lettre en m'insultant, via The Face [magazine culturel britannique aujourd'hui disparu], mais sous un autre nom. Les gens me disaient, « Ce mec te démonte vraiment ! » Du coup j'ai écrit une troisième lettre en demandant un droit de réponse, c'est comme ça que ça s'est passé.

On recevait subitement des courriers avec des cachets de la poste de tout le pays. Apparemment, on était très lus en prison. On avait l'habitude de recevoir des lettres du genre, « Hé mec ! Je suis en taule mais je lis ton fanzine et j'adore ! Je l'ai fait passer dans les cellules et les autres l'aiment aussi ! »

Tu aurais voulu sortir plus que 12 numéros ?
Non, je pense que si tu m'interviewes maintenant, c'est aussi parce qu'on n'a fait que 12 numéros, et que quand on a arrêté, c'était vraiment bon. Andrew avait pour habitude d'écrire l'édito en se faisant passer pour « The Outsider ». Il l'imprimait avec sa propre écriture, à la main, et je devais le poursuivre pour qu'il le fasse, à chaque fois. Il était vraiment nul avec les échéances. On sortait le numéro un mois après l'avoir terminé. Il m'a dit qu'il ne voulait plus faire ça désormais, il avait 27 ans et ne voulait plus dire aux gamins de 18 ans ce qu'ils devaient faire et ce qu'ils devaient porter.

J'y ai réfléchi et j'ai fini par dire, « Ok, ouais. » J'ai discuté avec quelques gosses qui venaient à nos soirées et qui contribuaient au magazine et je leur ai dit qu'on cherchait quelqu'un pour le reprendre. Personne n'a voulu s'en charger. Si on avait poursuivi quelques années, ça serait devenu chiant. Il y a des tas de magazines qui ont débarqué par la suite, Loaded par exemple, qui nous a complètement plagié pour un article sur les techniques de branlette. Loaded était notre ennemi.

Si c'était à refaire, que changerais-tu?
Je ne pense pas que je changerais quoi que ce soit. On a raté un tas d'opportunités de se faire de l'argent, mais je joue la musique que j'aime quand je suis DJ. Les gens disent que si j'avais joué ces morceaux dans les années '90, je me serais fait un paquet d'argent. Mais je ne changerais rien, je suis toujours DJ, on continue à organiser des fêtes Boy's Own deux fois par an, et Dixon est venu jouer à la dernière. Il y avait des gamins qui avaient la vingtaine et des gars qui avaient la cinquantaine ; c'était dément. J'aime ce que je fais. Je ne changerais rien parce que j'ai tout ce dont je rêvais.

Merci Terry.

Boy's Own : The Complete Fanzines 1986-92 est disponible chez DJHistory et en version e-book sur iTunes.

Clive Martin est sur Twitter - @thugclive