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Music

Boogaloo's not dead : la scène qui a fait battre le coeur de New York dans les années 60 est de retour

« Ces types étaient les punks de la musique latine, ils ont brisé toutes les règles. »

La star du Boogaloo Joe Bataan, aujourd'hui.

Au coeur d'Alphabet City, à deux blocs d'East River et face au Nuyorican Poets Café, vous pouvez entendre les sons étouffés de trompettes et de trombones et peut-être même de congas, qui résonnent depuis l’intérieur du Nublu, un petit bar du coin. Derrière l'épaisse porte du club, un mélange explosif de salsa et de soul fait rage. La soirée Boogaloo bat son plein.

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Si vous arrivez à vous faufiler dans cet espace restreint et à éviter les couples de danseurs en plein flirt, occupés à enchaîner des pas impossibles, vous arriverez peut-être à lire, sur les macarons colorés des 45 tours du DJ, les noms de Joe Cuba, Tito Rodriguez ou Joe Bataan. Derrière les platines : DJ Turmix, un natif de Barcelone tombé amoureux de ce son 100 % new-yorkais. À l'heure actuelle, DJ Turmix est l’ambassadeur le plus important du boogaloo à New York. Il organise chaque mois l’une des seules soirées où vous pourrez entendre les grands classiques du boogaloo, un genre longtemps tombé dans l’oubli, qui a récemment fait son grand retour.

Le Boogaloo et la Latin Soul ont fait battre le coeur de New York entre le début et le milieu des années 60. Des adolescents porto-ricains, cubains et afro-américains qui ne se retrouvaient pas dans la musique de leur parents immigrés ont préféré mélanger ce qu’ils entendaient à la radio — de la soul, du R&B, du cha-cha et du boléro — à des rythmes afro-latinos. Cette musique a vite été adoptée par les jeunes des quartiers nord de NYC, ravagés par les guerres de gangs, la pauvreté et le racisme, laissant présager de la quasi-faillite de la ville en 1975.

La soirée boogaloo de DJ Turmix au Nublu

« Le boogaloo existe depuis bien plus longtemps qu'on ne le croit. C’est un beat cha-cha. C’est ce que Smokey Robinson a utilisé quand il a produit ‘My Girl’ », explique Joe Bataan, le roi de la Latin soul, aujourd’hui âgé de 72 ans. Bataan a produit sept albums durant l’époque du Boogaloo et de la Latin Soul avant de se tourner vers la « salsoul » et le funk. « On s’est contentés de changer les paroles et la mélodie, et c’est devenu irrésistible. C’est toujours un beat cha-cha, mais avec une sensibilité soul qui te donne envie de te lever et de danser. C’est une musique qui te donne envie de prendre part au truc, de participer. »

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Vous avez certainement déjà entendu du Boogaloo, notamment dans des films come Crooklyn de Spike Lee, où Ru Paul sort le grand jeu sur « El Pito (I’ll Never Go Back to Georgia) » du Joe Cuba Sextet.

En dépit de ces percées, cette musique typiquement new-yorkaise s’est éteinte petit à petit, pour quasiment disaraître au début des années 70. Mais les efforts pour faire renaître le Boogaloo et la Latin Soul ont fini par payer, et ces 5 dernières années ont vu le genre renaître de ses cendres, après 40 années passées de silence. Joe Bataan a été pendant des années un pilier du New York SummerStage. Il était hier 6 août à l’affiche d’un festival gratuit dédié au Boogaloo, au Lincoln Center Out of Doors, aux côtés du pianiste légendaire Richie Ray, du groupe de boogaloo moderne Ray Lugo and The Boogaloo Destroyers, et de Pete Rodriguez, qui remontait sur scène pour la première fois depuis les années 70. La veille, le Lincoln Center avait projeté We Like It Like That ! The Story of Latin Boogaloo, un documentaire qui revient sur la vie, la mort et la renaissance du genre.

« Le Boogaloo c’est l'expérience américaine par excellence. C’est une musique faite par des jeunes, issus de l’immigration, qui s’inscrit dans l'Histoire musicale de ce pays », raconte le multi-instrumentiste Johnny Colon, à l’origine de l’album Boogaloo Blues sorti en 1967 et de son hit éponyme. « Le boogaloo n’est pas mort. Son énergie, son nom étaient toujours parmi nous. »

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Colon prend tous ses rendez-vous au Chelsea Mews Dinner, dans l’Upper East Side. Assis dans un box à proximité de quelques septuagénaires et de leurs compagnes entre deux âges, il commande une gaufre avec deux saucisses et prend le temps d'ouvrir cinq petites mottes de beurre. Il porte une chemise hawaïenne verte et bleue parfaitement adaptée à la chaleur torride. Colon est un habitué du coin, il se sent bien ici mais il ne cache pas que Spanish Harlem, le quartier dans lequel il a passé le plus clair de sa vie, lui manque. C’est là qu’il a appris seul à jouer du ukulélé, du piano et du trombone — son instrument fétiche sur Boogaloo Blues — et qu’il a évité le chemin habituellement emprunté par les jeunes musiciens latino en devenant leader de son groupe alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années. Comme les gens de son âge, Colon a grandi en écoutant de la musique latine, du jazz et des artistes pop comme Frank Sinatra. Il détestait le doo-wop, que beaucoup de ses contemporains chantaient dans la rue avant que la déferlante Boogaloo ne s'abatte mais il se désintéressaît aussi des musiciens comme Tito Puente et Perez Prado qui jouaient un Boogaloo trop traditionnel. Ceux qui avaient eu la chance d’assister aux concerts de pointures latines dans les années 40 avaient maintenant une famille et un travail. Les filles aimaient les Beatles, les garçons s’essayaient au doo-wop et les jeunes ne se retrouvaient dans aucune musique. Aucun style ne reflétait le mélange des populations au sein des quartiers populaires de New York, où les enfants cubains, portoricains, afro-américains et philippins grandissaient ensemble.

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« Le boogaloo a marqué le début d’une nouvelle ère pour tout le monde, explique Colon. ‘Boogaloo Blues’ a permis ce passage. Les paroles étaient en anglais, le phrasé se rapprochait du jazz, et le piano et les arrangements de cuivre mettaient le feu. C’était aussi très représentatif de l’environnement dans lequel on vivait. Puente et Cuba ont grandi à une autre époque, dans un autre environnement. » De plus, ‘Boogaloo Blues’ avait une dimension hypnotique avec son « LSD got a hold on me… one-two-three I feel so free » — un hymne pour cette époque psychédélique, qui selon Colon signifiait « love, strong, dynamic. »

Les yeux de Colon pétillent quand il frappe sur la table le rythme des premiers hits Boogaloo comme « Watermelon Man » de Mongo Santamaria sorti en 1963 et « Et Watusi » de Ray Barretto. Colon, Bataan et leurs contemporains se distinguaient des pionniers du boogaloo par leur fougue, leur jeunesse (Bataan avait 25 ans quand son premier album est sorti, mais les membres de son groupe avaient entre 11 et 12 ans, Willie Colon avait 17 ans lors de la sortie de son premier album El Malo) et souvent, leur manque de technicité. Beaucoup d’albums de Boogaloo étaient enregistrés pour la famille et les amis. On pouvait y entendre les voix de leurs voisins — « Bang Bang » de Joe Cuba est devenu un hit grâce aux voix en délire qu'on entend dans le refrain. L’instrumental mélancolique du morceau « Acid » de Ray Baretto (qui jouera plus tard des congas en studio avec les BeeGees et les Rolling Stones) était aussi un classique pour danser, mais avec une forte influence jazz.

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« Ces types étaient les punks de la musique latine, ils ont brisé toutes les règles », s'exclame Mathew Ramirez Warren, le réalisateur de We Like It Like That!, en ajoutant que les danses en elle-mêmes étaient improvisées contrairement aux canons traditionnels de la musique latine. « Même si le boogaloo n’était pas un mouvement politisé, ça a fait partie intégrante de l'époque. C’était un affront à la musique — ils défiaient la musique de leurs aînés, tout en la respectant. Ça a donné une identité à la jeunesse, ça lui a permis de s'émanciper. »

Extrait d'un article sur le Boogaloo dans le magazine Latin NY, circa 1968

Le Boogaloo a aussi remis au goût du jour une musique contre laquelle les jeunes s’étaient auparavant rebellés. Beaucoup ont incorporé du guarania, du bolero et des morceaux empreints de beat cha-cha dans leurs sets — mais avec un côté plus cool. Le Boogaloo est devenu énorme. On en entendait partout, à la radio, dans les clubs et dans les caves, il a voyagé jusqu’au Panama et en Colombie. Beaucoup d’artistes ont signé sur le label Fania Records, qui était distribué dans le monde entier, et a permis la création quelques années plus tard du Fania All-Stars. Bataan n’était pas latino, il était afro-philippin mais il a appris l’espagnol pour pouvoir chanter plus de morceaux, et il avait finalement quitté la rue et les Dragons, le gang de Porto-ricains à la tête duquel il était. Colon a enregistré plusieurs albums et fondé la East Harlem Music School en 1968. Les artistes de cette époque sont aussi apparus dans le documentaire Our Latin Thing, sorti en 1972, qui explique la naissance de la salsa et de la communauté du Nuyorican. L’année suivante, plusieurs artistes Boogaloo ont joué au Yankee Stadium devant plus de 50 000 personnes.

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Poster réalisé par le promoteur « El Gran Frederico » tiré du magazine Latin NY,1968

Même si les contrats payaient peu et que les royalties tombaient rarement, tout roulait pour les filles et les garçons du barrio. Pourtant, les artistes latino old-school — au même titre que les promoteurs qui les avaient découverts, les maisons de disques qui vendaient leurs albums et les boss de la mafia qui instrumentaient leurs concerts — n’étaient pas très emballés à l’idée de voir leurs ventes baisser et de devoir partager leur public avec cette nouvelle vague de musiciens. Ils ont donc décidé « de tuer le Boogaloo », comme l’a expliqué Colon à Warren dans un article de Wax Poetics paru en 2001, pour faire place à la salsa et aux musiques plus traditionnelles. Même si les coups en douce et les deals foireux sont passés inaperçus sur le moment, les artistes Boogaloo se sont sentis peu soutenus. Certains ont décidé de quitter leurs labels, qui étaient plus intéressées par les profits ou qui souhaitaient leur imposer un son particulier.

« J’ai été le premier à me rebeller contre Fania Records (le label de référence du genre, dirigé par la mafia) et le premier à quitter le quitter alors que j’étais à l’apogée de ma carrière, explique Bataan, une pointe d'amertume dans la voix. Ils me menaçaient, ils disaient qu’ils allaient me détruire, qu’ils ne diffuseraient plus mes morceaux à la radio. Pendant les deux ou trois années qui ont suivi mon départ, pas un seul de mes morceaux n’a été diffusé à la radio, alors que j’étais un des artistes qui passait le plus sur les radios new-yorkaises. »

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Colon s’est aussi fait avoir par un syndicat de promoteurs mené par Morris Levy, un directeur de maison de disque sous la coupe de la mafia, qui retenait toutes les royalties, les droits d’auteur et les dates de concerts. Un jour, un homme de main de la mafia est entré dans son studio et lui a tendu une carte de visite illustrée avec une photo dans laquelle il était installé dans un cercueil : un rappel de ce qui pouvait lui arriver s’il sortait du rang. Colon dit qu’il n’a jamais touché d’argent avec son album Boogaloo Blues, dont les ventes auraient dû faire de lui un multi-millionnaire. Il a ensuite enregistré d'autres disques, mais a finalement quitté l’industrie musicale pour se consacrer à son école, tout comme Pete Rodriguez qui s’est « complètement détaché » de l'industrie pour s’occuper de sa famille. Bataan, quant à lui, a utilisé cette injustice pour tirer sa carrière vers le haut.

« Ils ont essayé de mettre un terme à ma carrière parce que je refusais de me plier à leurs exigences, raconte-t-il. Pour eux, un musicien devait se contenter de jouer et de rester à sa place, il ne devait pas s’occuper de la diffusion et la vente de sa musique. C’était des foutaises. C’était la meilleure chose à faire, mais même si j’en ai souffert par la suite, j’ai pu devenir un artiste international dans les années 80 avec mon hit 'Rap-O Clap-O' qui s’est vendu dans le monde entier… C’est ce qui m’a permis de m'imposer en tant qu'artiste world music. »

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Alors que Bataan parcourait le monde avec son label SalSoul, ses albums Boogaloo ont voyagé en Colombie, en Allemagne et au Japon. Les fans de hip-hop et les diggers ont pu redécouvrir ces vinyles oubliés et apprécier cette musique. Ces dernières années, le Boogaloo a afin refait surface. La Colombie développe depuis une quinzaine d'années une version plus rapide du Boogaloo, et des groupes de Boogaloo se sont formés aux quatre coins de la planète : à Paris, Setenta revisite le Boogaloo à la sauce afro-caribéene, les japonais Charlee Miyake & The Latin Swingers proposent une version plus rapide, inspirée du ska, et les Boogaloo Assassins de Los Angeles provoquent l'hystérie avec leur version de « No No No » et leurs reprises de Joe Cuba et de Willie Colon. Mais à New-York, berceau du genre, rien.

« C’était assez frustrant parce que j’aimais vraiment beaucoup cette musique et il n’y avait plus aucune soirée qui lui était dédiée lorsque je suis arrivé à NYC en 2008, se souvient Turmix. Toutes les pointures du genre qui étaient encore en vie ne jouaient plus de Boogaloo et il n’y avait que très peu d’opportunités pour jouer à New York, car il n’y avait aucun club dédié à la soul latine ou au Boogaloo. Le public latino préférait le merengue, la bachata ou la salsa. »

Le Boogaloo Blues de Johnny Colon

Si Bataan a écumé les salles à Paris, en Colombie et à Las Vegas jouant à chaque fois devant de larges publics, il ne pouvait rien faire dans sa ville. « Dans la musique latine, il y a toujours un boom puis une accalmie », explique Colon, ajoutant qu’aujourd’hui, il ne donne des concerts que lorsqu’il en a vraiment envie. Tumix a, lui, rencontré de nombreux artistes, collectionneurs et promoteurs avant de monter sa soirée Boogaloo au Nubulu en 2011. Parfois, il y invite même des artistes pour jouer live.

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Cette même année, au cours de laquelle selon Turmix « le Boogaloo a repris possession de sa ville », Colon et Bataan ont donné un concert devant une salle comble au SummerStage à Central Park. Il faisait beau, les groupes se donnaient à fond et Bataan sautillait sur scène, passant en revue des tubes comme « Gypsy Woman » sorti en 1966. Selon Bataan, le public a fait ce soir-là un bond dans le passé : « On a tout défoncé ! On ne savait pas comment ça allait se passer, et quand on a vu le nombre de gens qui s’étaient pointés, on s’est dit que ça allait être historique. C’est comme si tout New York s’était rejoint à Central Park pour retomber en enfance et voir ce qu ele futur lui réservait. Les gens en ont parlé pendant un an après. »

À la même époque, des musiciens de la scène latino de New York, soul et afrobeat ont eu l’idée de former des groupes funk et soul inspirés par les sonorités latines. Certains d’entre eux se sont intéressés au Boogaloo, une musique particulièrement libératrice selon la chanteuse californienne Erica Ramos, qui est à la tête d’un groupe de Fulaso (contraction de Funky Latin Soul) composé de 11 musiciens et qui chante en parallèle dans Spanglish Fly : « Cette musique a incarné l’esprit de liberté des années 60. Ce n’était pas de la salsa, on n'était pas obligés de danser d’une façon bien précise. C’était un moment cathartique très spécial, que tu partageais avec la communauté. » Les Boogaloo Destroyers existent depuis 5 ans. Ce sont eux qui ont assuré la première partie de Bataan et Rodriguez hier soir. Selon Ray Lugo, le chanteur du groupe, ce sont le revival soul et les nouvelles technologies qui ont permis de faire entrer le Boogaloo et la musique latine dans une nouvelle période faste : « Sharon Jones et Lee Fields ont mis la soul américaine classique sur le devant de la scène, on en sent aujourd’hui les répercussions. On redécouvre des trésors de la musique qui sont nés juste là, au coin de la rue. »

Ray Lugo and the Boogaloo Destroyers

Ces nouveaux groupes de Boogaloo doivent faire face aux mêmes problèmes que leurs aînés : peu d’endroits où jouer, peu de bénéfices et la difficulté de gérer des groupes de 10 musiciens ou plus. « Certains propriétaires de club essayent réellement d’apporter de la musique de qualité mais ils doivent payer des loyers astronomiques, raconte Lugo. Quand tu as un groupe soul et que tu essayes d’avoir des dates à New York, on ne te voit pas comme un artiste mais plus comme une marchandise. Pour eux, ce qui importe, c’est de faire de l’argent, donc ils ont peur de booker une groupe nouveau ou de parier sur un nouveau genre musical. »

We Like It Like That!, résultat d’un travail passionné de 5 ans, a essayé de souligner certains de ces problèmes. Son réalisateur, le journaliste Mathew Ramirez Warren, aimerait qu'il permette au Boogaloo d'être enfin considéré comme faisant partie intégrante de la musique populaire américaine, où les latinos sont souvent laissés pour compte.

La première du documentaire a été organisée au South By Southwest cette année et il sera projeté à Bogotà, en Colombie, à Los Angeles, Londres et Barcelone dans les mois à venir. « J’espère que mon film pourra contribuer au développement du mouvement. Ce revival Boogaloo est l’occasion pour certains artistes de s’exporter, de jouer et de gagner en reconnaissance », déclare Warren.

Le festival Boogaloo organisé hier soir au Lincoln Center marquera sans doute la première étape de cette réhabilitation et de ce que certains appellent déjà le « renouveau Latin Soul ». Bataan espère que ces évènements grand public inciteront des jeunes à se plonger dans l’histoire musicale du Boogaloo et à créer leur propre son : « Il suffit qu’il y ait un futur Bruno Mars dans le public qui se dise ‘Mec, je veux être comme Joe Bataan ! »

Même si Colon est étonné de l’importance du renouveau du boogaloo, il n’est pas si surpris que le beat revienne. « Je crois que les gens sont plus curieux aujourd'hui, parce que le champ des possibles est plus vaste et qu'il y a plus d'opportunités pour chacun, dit-il en piquant dans sa gaufre. Ils n’ont pas pu tuer quelque chose qui avait vocation à se développer. Ils ont freiné le mouvement, mais ils ne l’ont pas arrêté. Aujourd'hui il est de retour et il trace. » Jessica Lipsky est écrivain. Elle vit à New York mais vous pouvez la suivre sur Twitter.