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Music

Bong planent tellement qu'ils n'ont même plus le temps pour la haine

Ils ont le nom le plus con de toute la scène stoner mais ils mettent huit wagons dans la vue à tout le monde.

Si vous faites partie de ceux qui scrollent mollement les suggestions YouTube une fois arrivés sur n'importe quelle vidéo d'Electric Wizard, vous avez probablement remarqué le niveau de débilité effarant qui suinte des noms de groupes évoluant dans ce genre musical. C'est un peu comme dans la Hardtek : ça pique tellement que parfois, on frôle le génie pur. Le champ lexical de la défonce est incroyablement large, mais apparemment tout le monde a décidé de rester scotché sur les trois mêmes mots : Weed, Wizard et Bong. Dur de ne pas être vanné après s'être enfilé Bongzilla, Bongripper, Bongbreaker ou Belzebong, hein ?

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Sauf que le meilleur de tous est aussi le plus con :

Bong

tout court. Quand leur album

Beyond Ancient Space

est sorti, j'ai encore cru que j'allais devoir me fader huit morceaux consistant en une ligne de basse suivie d'une explosion de fuzz. J'ai été rassuré quand je me suis rendu compte que ça ressemblait beaucoup plus à des murs de son de 30 minutes joués par Black Sabbath sodomisé par toutes les incarnations différentes de Parson Sound + un hindou. En toute logique, Bong est immédiatement devenu mon groupe préféré. Ils ont sorti au printemps dernier un LP intitulé

Stoner Rock

(bravo les gars, très drôle), ce qui m'a permis de leur poser deux-trois questions un peu nulles auxquelles ils n'ont à moitié pas répondu. Je montre un maximum de respect pour ces mecs.

Noisey : C'était quoi votre but en formant Bong ?

Mike Vest (guitare):

Créér un son énorme, méditatif et plein de textures.

Dave Terry (basse/chant) :

Jouer ce qu'on aime… De la musique lente et répétitive.

On dirait que vous vous amusez à brouiller la frontière entre les références mongoles (l'hommage à Krull, l'album classé au rayon Dance/House dans iTunes) et la spiritualité (les accordages en fréquences naturelles, l'influence de la musique classique indienne)…

Mike :

Ouais, on utilise un accordage en 424Hz plutôt que l'accordage standard en 440Hz. Le La 424 a des racines historiques chez les Mayas et les Egyptiens, et leurs chambres de résonnance. L'accordage

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Ra

.

Dave :

La frontière entre le sublime et le ridicule est de toute façon déjà assez floue… Par contre, je ne savais pas qu'on était sur iTunes.

Ça ne vous file pas la gerbe de voir ce qui se fait en « stoner rock » ces temps-ci ?

Mike :

Nan, pas vraiment. On s'en cogne, je crois. On voit juste les choses différemment.

Dave :

C'est pas un truc qui me viendrait à l'esprit. C'est facile de ne pas écouter ce qui nous botte pas.

J'en peux plus de tous ces péquenots qui achètent un ampli Orange et qui se prennent pour Pentagram. Vous ne détestez vraiment personne ?

Mike :

Nope.

Dave :

Nan, la vie est trop courte pour ça.

Vous vous sentez quand même à l'aise dans cette scène ? Quand vous jouez au festival Roadburn, par exemple ? Il y a des groupes actuels que vous aimez ?

Mike :

Le Roadburn c'est top, on est toujours bien accueillis. Récemment j'ai écouté Electric Moon à fond, Harsh Toke, Thought Forms, Fuzz… Mais j'écoute toujours des trucs comme Ohkami No Jikan, Skullflower/Total, Fushitsusha, des bootlegs de Hendrix, Les Rallizes Denudées, Parson Sound, Musica Transonic, High Rise et ainsi de suite. Je suis ultra fan de Asahito Nanjo.

Dave :

Il y a des trucs supers au Royaume-Uni. Gnod, Ceramic Hobs (RIP Nigel Joseph), Pyramidion, entre autres. Mais la plupart du temps j'écoute Amon Duul et Parson Sound.

Stoner Rock

est sorti en mars dernier sur le label anglais Ritual Productions et vous avez pour mission de l'écouter en entier sans sourciller.

Des plaques rouges apparaissent sur le visage plus blanc que blanc de Donnie Ka dès qu'il entend le mot « stoner ». Il est sur Twitter - @shjjjtlizard