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Les Baha Men nous enterreront tous

A l'occasion de la sortie de leur 12ème album, on a demandé au groupe pourquoi aucun d'entre eux ne se souvenait des paroles de leur tube « Who Let the Dogs Out ».

En 2000, un groupe de mecs des Bahamas s'est pointé devant vous, sans prévenir, pour vous poser, très bruyamment et de manière ultra-répétitive, une question très simple : « Qui a laissé sortir les chiens ? ». Grâce à « Who Let the Dogs Out », les Baha Men ont pu tourner comme des malades partout dans le monde, bosser avec Disney et Nickelodeon et même servir d'hymne au joueur de baseball dominicain Alex Rodriguez.

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Quinze ans après leur carton interplanétaire, le Baha Men vivent sur « L’île de la Vie », où ils élèvent leurs familles et préparent leur douzième album, Ride With Me. Car, oui, si beaucoup les ont considérés à l'époque comme un one-shot éphémère, les Baha Men n'ont aujourd'hui rien de moins qu'un Grammy, 11 albums et à peu près le triple de tournées dans les pattes. J'en ai profité pour passer un moment avec Isaiah Taylor et Dyson Knight, afin de leur poser quelques questions sur leur parcours, leur rencontre avec Gérard Depardieu dans les années 90 et le fait que personne dans le groupe ne se souvienne de la partie rap de « Who Let the Dogs Out ».

Noisey : J'ai appris que vous ne vous étiez pas toujours appelés les Baha Men. Racontez-nous votre histoire.
Isaiah Taylor : Notrepremier nom a été High Voltage, et officiellement, le groupe s’est créé en 1977, sur l’île de New Providence aux Bahamas. Notre musique a énormément changé depuis ce temps. On a décidé de changer de nom par la suite, à cause de plusieurs homonymes américains et canadiens.

Certains sources disent que les Baha Men se sont formés en Angleterre.
Il y a effectivement eu un groupe en Angleterre qui a essayé de voler —ou du moins s’attribuer— notre notoriété, et plus précisément le titre « Who Let the Dogs Out ». Mais nous n'avons aucun rapport avec eux.

Après vos premiers succès au début des années 90, vous avez fait une entrée remarquée au cinéma, dans un film avec Gérard Depardieu.
C’est ça mec ! Dans Mon père, ce héros. C’était une expérience super drôle. J’avais jamais bossé à des heures si tranquilles avant— on faisait du 6h du matin à 6h du soir.

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Parlons franchement : qui a créé « Who Let the Dogs Out »?
Dyson Knight : A la base, c’est un artiste de Trinidad, Anslem Douglas, qui chantait ça. Le manager des Baha Men a entendu une autre version du morceau en Europe. Il a appelé Isaiah et lui a dit qu’il fallait que les Baha Men en enregistrent une version, car il pensait qu’on pouvait faire de ce morceau un énorme hit. Isaiah a écouté le titre lui a simplement répondu : « pas moyen qu’on enregistre ça ».

Donc ce tube gigantesque a failli ne jamais exister ?
Exact. Le manager sentait le truc, mais les Baha Men s’y opposaient. Quoi qu’il en soit , le groupe a fini par enregistrer ce truc. La suite de l’histoire, vous la connaissez.

Vous êtes ensuite devenus des stars internationales. J'imagine que vous avez des folles histoires de tournée à nous raconter .
Je me demande si je peux te raconter une histoire sans balancer un membre du groupe. Quand le groupe était au top du top et qu’on voyageait d’une ville à l’autre, devant la chambre de l’un des membres, il y avait toujours des tas de filles qui attendaient pour lui « parler ».

« Parler » ?
Oui, juste avoir une conversation avec lui. Il y avait une fille dans sa chambre avec qui il parlait et dehors il y en avait deux ou trois qui attendaient leur tour.

Ça doit être un sacré causeur. Je sais que tu as rejoint le groupe après la cérémonie des Grammy Awards, mais tu te rappelles d’une histoire sur cette soirée ?
Apparemment, le groupe parlait avec Jennifer Lopez et avec son manager, quand les nominés ont été annoncés, Jennifer Lopez a sorti « ce sera forcément les Baha Men . » Isaiah était tellement persuadé de gagner qu’il a parié sur la victoire du groupe avec tous les membres. Quand ils ont gagné le Grammy, le pianiste a payé Isaiah sur scène. Ça a été le seul pari qu'il a été content de perdre.

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Beaucoup de membres du groupe sont partis au fil du temps. C'est une agence d'intérim votre groupe ?
Oui en effet, c'est un groupe avec pas mal de va-et-vient. Une fois, on est allés jouer à Londres et Omerit Hield [ancien membre du groupe] a regardé son billet d’avion et est devenu hystérique. On lui a demandé ce qui n’allait pas, et il a répondu « ce n’est pas un billet première classe ». Il est allé voir les managers, en a fait tout un foin pour conclure : « si je ne peux pas voyager en première classe, alors je reste ici ». Et il n'est effectivement pas venu. C’est la dernière fois qu’on l'a vu.

En 2010, vous avez repris un morceau de George Harrison pour MySpace. Les Beatles vous ont beaucoup influencé ? Après tout, eux aussi ont fait tout un tas de chansons sur les animaux —« Rocky Raccoon », « Octopus’s Garden », « Blackbird. »
Les Baha Men ont fait beaucoup de titres influencés par le son des Beatles. On a des morceaux comme « Beach Baby » qui ont explosé au Japon. C’était avant « Who Let the Dogs Out ». L’impact était tel au Japon que dans certains hôtels des Bahamas, on a été obligés d’embaucher des traducteurs japonais pour dialoguer avec les gens qui venaient nous voir.

Vous n’en avez jamais eu marre de jouer « Who Let the Dogs Out » ?
J’en ai marre de le jouer en répétition. On l’a joué tellement de fois… Sur scène c’est différent. Les fans donnent vie au morceau.

Quand tu regardes la foule chanter les morceaux, tu vois que les gens galèrent quand la partie rap arrive ?
C'est Leroy Butler qui s’occupe du rap maintenant, et malgré le nombre inquantifiable de fois où je l’ai entendue, je n’arrive toujours pas à chanter cette partie. C'est Marvin, l’ex-membre à la chevelure blonde, qui avait écrit le rap, lui seul connait le texte d'origne. Leroy chante ce qu’il pense être le couplet, mais je sais pertinemment que ce qu’il chante n’a aucun sens.

En quoi votre nouvel album est différent des autres ?
C’est beaucoup plus profond et beaucoup moins porté sur les paroles. Mais ça reste un disque festif. « Carry On » va rendre les gens fous. C’est différent, mais l'énergie est la même. Je pense que ça peut devenir quelque chose de grand. L'album s’appelera Ride with Me.

Ok, pour finir, une question qui me hante depuis plus de 14 ans. Qui a laissé sortir les chiens ?
Je ne suis pas autorisé à le dire. On a les fédéraux sur le dos, on doit garder l’information secrète. Si tu as des indices et que tu penses être sur la bonne voie, contacte-nous et parlons-en. Ne fais pas comme Dan Brown, qui s'est mis à écrire des livres sur les Illuminatis juste parce qu'il pensait avoir rouvé la réponse.

Tope-là. Le nouvel album des Baha Men, Ride With Me, sortira le 9 février chez Sony Music. Brandt Hamilton est sur Twitter.