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Music

At The Gates vont vous la faire à l'ancienne

Les piliers du death metal mélodique s'apprêtent à venir vous passer un coup de jet après 19 ans d'absence.

Près de 20 ans se sont écoulés depuis la sortie de Slaughter Of The Soul, le dernier album d'At The Gates, et, en dépit des centaines de reformations pathétiques auxquelles on a droit chaque jour, At War With Reality, le nouveau LP des pionniers du death metal mélodique reste un des disques les plus attendus de 2014. Car At The Gates, comme Carcass, a non seulement eu une influence considérable sur le heavy metal moderne, mais a aussi laissé en plans fans, haters et journalistes au beau milieu des années 90, soit pile au moment où le nü-metal faisait main basse le monde, abandonnant des milliers de metalheads sur une route sombre et sans espoir.

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J’ai passé un moment avec les membres fondateurs du groupe, Tomas « Tompa » Lindberg (chant), Jonas Björler (basse) et Anders Björler (guitares) pour parler de leur parcours et de ce qu'ils réservent aux orphelins du metal dans les semaines à venir.

Noisey : Qu’est ce qui vous a réuni au départ, et qu’est ce qui vous a conduit à créer cette musique ?

Tomas :

On était tous plus ou moins impliqués dans la scène death metal underground avant la formation du groupe. Moi et Jonas avions un groupe qui s’appelait Grotesque, on était déjà de bons potes à cette époque, et on a simplement voulu faire un truc nouveau ensemble.

Anders :

Ouais, moi et Jonas avons grandi en écoutant la

New Wave of British Heavy Metal

et ensuite, on a évolué vers Metallica et Slayer, puis on a rencontré Tomas, et la progression vers le death metal s’est faite naturellement. Et à force d’écouter tous ces vieux groupes, tu réalises que tu peux le faire toi-même. C’est ça qui nous a poussé à apprendre à jouer d’un instrument.

Est-ce qu’il y a un groupe en particulier qui a provoqué le déclic ?

Jonas :

Ça a commencé vers 1987 à peu près, avec Slayer et les trucs plus heavy. Tu t’impliques de plus en plus dans cette musique et dans la scène underground, tu es happé par ce monde parce que c’est un truc complètement nouveau pour toi, les échanges de cassettes, etc…

Anders :

Je crois que dans les groupes que tout le monde aimait, il y avait Death, Morbid Angel, peut-être Autopsy aussi. Les pionniers.

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Tomas :

Oui ça renvoie à ce que disait Jonas sur la scène underground, c’était un univers vraiment nouveau pour nous. Quand tu as 15 ou 16 ans, c’est ce que tu recherches, non ?

Jonas :

C’est vraiment relatif à un type d’environnement.

Tomas :

Cette identité était là, toute prête – la musique, mais aussi ce sentiment de fraternité internationale présent dans le metal. J’ai toujours dit que notre génération avait eu de la chance dans un certain sens, parce que comme Anders l’a dit, on avait la

New Wave of British Heavy Metal

, et on était suffisamment vieux pour s’acheter des disques. On était là au bon moment, et quand on a vu le thrash metal débouler pendant notre adolescence, on était plus aguerris et prêts à se lancer, prêts à créer. J’avais un groupe, et eux avaient aussi eu un groupe avant, on était en pleine période charnière, entre 15 et 16 ans, et c’est là que le death metal est arrivé. À cette époque, les albums de death metal commençaient à sortir sur de vrais labels, et on était assez établis pour en sortir un nous-mêmes.

Un grande partie de la musique populaire puise ses racines dans la rébellion, l'opposition à la religion, à l’autorité, et à tout un tas

de choses. Le heavy metal, ça représentait ça pour vous à ce moment là ?

Tomas :

La Suède est un pays très sûr…

Jonas :

C’est le pays le moins religieux du monde. Je crois qu'on voulait juste se mettre nos parents à dos.

Tomas :

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Comme dans la vie en général, tu cherches à échapper à la normalité, et la Suède est un pays

très

normal, alors c’était facile de se détacher du lot, j’imagine [

Rires

]

Anders :

Avoir un truc à toi, te dire que tu es meilleur seul ou au sein d’un petit groupe de personnes, te détacher du mec assis à côté de toi à l’école. Tout tourne autour de ça – c’est comme un monde secret.

Tomas :

Et c'est quelque chose de très sincère. Tu commences par être fan et ensuite tu deviens musicien, mais nous, on a toujours le sentiment d’être des fans de metal avant tout, des fans qui ont monté leur propre groupe. Quand tu grandis avec l’underground, c’est ce que tu ressentiras toujours, du moins c’est ce que je pense.