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Music

On a soumis Aline à notre questionnaire « adolescence & années 80 »

« On a même été comparés à Gold, et à Van Halen une fois. Je sais pas où ils vont chercher ça. »

Aline, 2015 - Photo : Paul Rousteau

Depuis 2009, Aline trace tranquillement sa route, des pages de Magic au Before de Canal+, des Smiths aux Désaxés, de leur première formation Young Michelin au label Pias, le club des 5 a évité habilement de prendre les journalistes au mot quand ceux-ci les comparaient de manière mesquine à Indochine (comme si c’était une tare !) et ont également doublé par la gauche la « nouvelle scène pop française tendance téléphonie mobile » en ne figurant pas sur la maudite compilation Education Française, sortie en 2012. Faire cavalier seul en gardant leurs vestes à l’endroit leur a permis de durer, de sortir un premier album en 2013, Regarde le ciel, et de préparer le suivant, La Vie électrique, qui sortira le 25 août prochain et dont vous pouvez déjà écouter quelques extraits ici et là. Romain Guerret et Arnaud Pilard, les deux fondateurs du groupe, s’en sortent peut-être de manière aussi détendue parce qu’ils ont grandi avant Internet, avant l’ironie et la pale copie. C’est donc pour ça qu’on les a soumis au questionnaire « adolescence et années 80 », décennie de la culture tube qu’ils ont frôlé de près et qui leur a laissé quelques séquelles. Car on peut le dire sans honte : « Je bois et puis je danse » est sûrement le « Adieu Paris » de notre génération.

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Noisey : En quelle année êtes-vous nés et où avez-vous grandi ?
Romain Guerret (chant, guitare) : Je suis né en 74, j'ai grandi à Roanne, dans la Loire, le 4-2, entre la Bourgogne, le Beaujolais et l'Auvergne, la campagne, quoi. J'ai passé mon enfance et mon adolescence là-bas, j'ai dû me barrer vers 24 balais je crois. Et Lyon entre temps, parce que j'y ai fait mes études.
Arnaud Pilard (guitare) : Moi je suis de 78 et c'est un peu plus compliqué, parce que j'ai un papa qui était dans l'armée donc j'ai pas mal bougé. Pour simplifier, on va dire que j'ai grandi à Reims. Et je suis arrivé dans le sud à peu près en même temps que Romain, on s'est rencontrés à cette période là.

Qui vient de Marseille alors ?
Arnaud : Personne n'est issu du cru à la base.
Romain : Moi je vis à Aix.
Arnaud : Y'a un Alsacien, un Breton… y'a pas de sudiste en fait, et c'est bien comme ça.

Vous écoutiez quoi au collège à l'époque ?
Romain : Sorti du primaire et début collège, j'écoutais beaucoup la radio, les tubes. J'avais beaucoup de mal à dormir, la peur du noir, alors je m'endormais avec la radio. Pendant plus de 10 ans j'ai dormi avec la radio allumée, les radios généralistes FM, NRJ, Skyrock, quand ils passaient encore du rock. Tout le gros mainstream, Madonna, Prince, Michael Jackson, tout le Top 50, j'adorais le top 50, et j'achetais des disques avec ma mère, des vinyles de ce que j'entendais à la radio. Je me faisais des cassettes, j'enregistrais, paf, quand ma chanson passait. J'ai vraiment eu une culture mainstream à cette époque, mais ça allait aussi jusqu'à l'italo-disco, les années 80 c'est tellement étendu. En tous cas, j'avais ni grand-frère ni grande-soeur impliqués dans la musique pour me faire découvrir des trucs plus indés. Ma soeur écoutait Wham, j'écoutais Wham. Elle avait acheté Pop Satori de Daho, j'écoutais Daho, et j'adorais. J'adorais Cure, j'avais acheté le 45 tours « Close to Me ». J'avais acheté un disque d'Elvis Presley aussi parce que je l'avais vu à la télé. Ma mère écoutait les Beatles, Julien Clerc, Brassens. Et moi c'était vraiment les tubes radio. J'ai la culture tube, quoi !

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Haha.
Romain : J'aime encore beaucoup ça.
Arnaud : Mon premier skeud, ça devait être Violator de Depeche Mode donc c'est un peu plus 90, Tears For Fears, « Woman In Chains », ce genre de trucs. Bon, après j'ai écouté beaucoup de musique de hippie…

Fin 80, vous pensiez déjà à faire des groupes ?
Romain : Ouais, moi c'est venu vers 12/13 ans. Un soir j'ai vu Elvis Presley à la télé, il y avait un docu sur lui, quand j'ai vu ce mec je me suis dit "putain !" C'était comme une révélation. J'ai vu Dieu quoi. Il est beau, il joue de la guitare devant des filles en pamoison, il dégage un truc de ouf, c'est génial, voilà ce que je veux faire. Là, j'ai commencé à basculer dans un truc un peu plus rock. J'ai laisé tombé Michael Jackson, Prince et compagnie. J'adorais Prince aussi, parce que je ne comprenais pas le mec, ça me fascinait, je le trouvais tellement malsain et chelou, j'adorais. Donc le lendemain de cette soirée télé, je me suis inscrit à un cours de guitare, vraiment. Ensuite : le punk, le voyage en Angleterre, tu rencontres des gens qui ont plus de culture musicale, etc, et un monde s'ouvre.
Arnaud : La première guitare électrique que j'ai touché c'était vers 13/14 ans après un échange avec un pote contre ma console de jeu vidéo, qu'il m'avait cassée, donc j'ai finalement gardé la guitare plus longtemps que prévu ! Après on a monté un groupe ensemble, un groupe de reprises 70's, avec les gars de The Shoes d'ailleurs, qui sont Rémois aussi.

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Romain : Mon premier groupe ça a été Foggy Notion, à Roanne, en 1991. On savait absolument jouer de rien, moi j'avais décidé de faire de la batterie, je pensais que c'était le truc le plus facile, puis on s'est distribué les rôles avec ma bande de potes, et notre nom était un hommage au Velvet Underground. C'est le Velvet qui nous a donné envie de faire de la musique, avant on écoutait un peu de Led Zep et tout, mais on se disait qu'on arriverait jamais à ce niveau, mais le jour où on a découvert VU, une compilation qui était ressortie en 90, là ça a été la révolution totale, j'me suis dit « c'est bon, on peut y aller ». C'est un cliché à dire hein, tout le monde a monté un groupe après les avoir entendus, mais c'est ré-el. A partir de là on s'est mis à écouter du punk, Sonic Youth, les Ramones, Buzzcocks, et beaucoup les Pixies aussi, Trompe le Monde. Je me créais mon propre univers, j'avais l'impression d'écouter ce que personne d'autre n'écoutait, le schéma classique. On jouait donc absolument mal, on faisait du larsen pendant une demi-heure avec un stroboscope, on trouvait ça super arty et génial.
Arnaud : Haha, insupportable !

Et ensuite ?
Arnaud : Romain a eu son projet solo, Dondolo, qui est en sommeil actuellement. On se connait tous les deux depuis 15 ans maintenant. Il savait que j'étais guitariste, il cherchait des gens pour jouer avec lui donc il m'en a parlé, il a fait son album solo puis après on a recruté des gens… On a monté ce groupe en tant que backing-band pour suivre Romain en solo et vu que ça marchait bien entre nous, quand est arrivé Young Michelin, on a continué.
Romain : Quand Foggy Notion a splitté je suis resté avec le guitariste et on a fait Hub Hub, avec une boîte à rythme, c'était en 96/97. On a enregistré un album dans la campagne, c'est évidemment jamais sorti nulle part, et tant mieux ! Puis ensuite, Dondolo, je trouvais les machines super parce que je pouvais tout faire tout seul, plus besoin de se coltiner des mecs qu'en avaient rien à branler, n'étaient pas motivés, c'était une histoire de copains à la base, mais ça pouvait pas aller loin…

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Quel truc des années 80 vous manque le plus aujourd'hui ?
Romain : Les chansons. L'idée même de faire une chanson, l'écriture, le songwriting, ça s'est perdu. C'est comme si c'était devenu naze ou honteux de faire une chanson, un truc qui se tient. J'ai du mal à retrouver ça dans la musique mainstream actuelle. Quelque chose de construit, avec du fond, j'arrive plus à retrouver de tube en fait. Les années 80 pour moi, c'est des tubes. Après, je te parle globalement, les années 80 c'était aussi la scène C86, Jesus & Mary Chain, les Pastels, le post-punk, y'a plein de trucs. En tous cas, dans la musique populaire et grand public, y'avait cette idée de faire des chansons bien troussées.
Arnaud : Y'avait un level un peu plus élévé, ça fait ptet un peu vieux con de le dire mais c'est vrai.
Romain : Les compositions, c'est tout con. Je trouve qu'on est revenu à un truc progressif dans la pop, c'est soit de l'EDM, une connerie pleine de synthés pour les gamins de 12 ans, ma fille écoute ça, soit une espèce de pop progressive chiante, je ne vais pas balancer de noms mais tous ces trucs cartonnent et je ne comprends même pas, ça ne me touche pas, je sais pas pourquoi ils font ça.

Comment on en est arrivés là ?
Romain : Bah je ne sais pas ! Quand j'écoute des trucs comme Alt-J, Django Django, je me pose des questions…
Arnaud : Tu vois, tu balances des noms quand même !
Romain : Sérieux, ils ne savent pas écrire une chanson, y'a pas un morceau valable !

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Au début, Young Michelin était souvent comparé à Indochine. C'est quoi le problème des Français avec Indochine ?
Romain : Y'a un gros problème avec Indochine, soit ils adorent, les Indo-fans, soit alors c'est carrément du foutage de gueule, à cause des Inconnus. D'ailleurs ils l'ont dit, pendant presque 10 ans, les Inconnus ont pourri leur carrière. Moins maintenant, parce que la « french pop » est revenue au goût du jour, mais il y a 5/10 ans, tu faisais : boîte à rythme + chant en français + mélodie = Indochine. Les gens ne vont pas te parler des Smiths ou autre, ils font avec leur propre grille de lecture, française. Mais c'est pas grave hein, les deux premiers albums d'Indochine, ils sont super.
Arnaud : Ah mais oui, tout n'est pas honteux. Ce qu'ils ont fait dernièrement par contre, non, ça ressemble à rien…
Romain : Mais l'apport de la guitare surf sur la boîte à rythme martiale du premier album, c'est super. Ils ont souffert de la comparasion avec Cure parce que les Curistes de l'époque se foutaient de leur gueule alors qu'ils n'ont jamais fait du Cure, ça n'a rien à voir.
Arnaud : Le look à la rigueur, un peu.

Ils étaient sappés en néo-romantiques.
Romain : Ouais voilà. Alors au départ la comparaison nous énervait, c'était un peu la critique facile : « oh oh, Aline/Indochine ! »
Arnaud : C'était un peu lourdaud. Va écouter des disques mec. On a même été comparés à Gold une fois ! Celle-là elle nous a fait marrer quand même. C'était à cause de notre reprise des Désaxés je crois. Ah oui, il y a eu Van Halen aussi ! Si si si, c'était après un concert à l'Espace Julien (à Marseille), une meuf qui tenait un blog… Je sais pas où ils vont chercher ça….
Romain : Bah, synthé = Van Halen !

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Logique !
Arnaud : Elle allait trop au Vélodrome je pense, ça devait être une fan de l'OM.

En revanche, j'ai lu que vous vouliez réhabiliter Yves Simon, je suis OK avec ça.
Romain : Ah oui moi j'adore Yves Simon. Je trouve qu'il n'y a quasiment rien à jeter dans sa discographie. Il n'a pas encore été phagocité par les branchouillous comme a pu l'être Christophe par exemple. Super voix, super textes, une façon de poser les mots, et les chansons sont bien, c'est vraiment chouette. Puis il a fait « Diabolo Menthe » qui est une de mes chansons préférées de tous les temps. C'est mon côté variété, j'aime bien la variété 70/80, y'a une espèce de qualité d'écriture, d'arrangements. Même des albums de Sardou, alors ça va faire huler tout le monde, mais t'as certains de ses albums qui sont arrangés par Bernard Estardy, ça joue quoi ! C'est tendu, c'est nerveux, ça jouait quoi. Et c'est de la musique populaire, et moi j'aime bien l'idée de musique populaire. Avec Aline, j'aimerais qu'on soit considérés comme un groupe, au delà de la pop, populaire, pas comme de la musique savante.

En parlant de chanteur populaire, est-ce que vous trouvez ça dur ce qui arrive à Jean-Luc Lahaye en ce moment ?
Arnaud : Qu'est ce qui lui arrive ?
Romain : Ben c'est un truc qui le suit, il aime beaucoup les jeunes filles mineures on va dire. Déjà moi, je lui pardonne parce que c'est un enfant de la DDASS et il a eu une enfance difficile.

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Il en a fait un livre d'ailleurs.
Romain : Ouais, ouais, Cents familles je crois. Il en a chié quoi. Après il a eu une émission qui s'appelait Lahaye d'Honneur, et ça, c'était quelque chose ! C'était la grand période vedette de Jean-Luc Lahaye. Il chantait « Débarquez-moiii ! » dans le générique. Voilà, c'est toujours triste. Bon, maintenant, t'as des gamines tu sais pas si elles ont 16, 17, 18 ou 20 ans. Tu vas pas demander la carte di'identité, il l'a dragué sur Internet en plus je crois.
Arnaud : C'est une affaire récente alors ?
Romain : Oui, il s'est fait choper. Et il avait eu une histoire y'a 4 ans en boîte de nuit, il s'était fait chopé avec une nana de 16 ans, une pute, genre Zahia. Et normalement en boîte de nuit, tu rentres pas si t'es pas majeur, c'est pas pour défendre Jean-Luc Lahaye, mais y'a un truc qui colle pas. S'il s'intéresse vraiment aux gamines gamines c'est pas cool, après, 16/17 ans c'est la limite, comme disait Gainsbourg.

Sur votre nouvel album, « Plus noir encore » renvoie un peu à du pop-funk ralenti, style Gainsbourg80.
Romain : Ah bah c'est un truc qu'on adore, l'exemple le plus criant c'est Agathe et Regrets, puis Bianca après, c'est génial. C'était aussi l'époque de Bandolero, l'apport de labels comme ZTT, le punk-funk new-yorkais, Lizzy Mercier Descloux, tout ça. En France, on est assez forts en musique de danse, le disco ça a toujours bien fonctionné, c'est presque une invention française…
Arnaud : Ensuite y'a eu l'electro et la techno aussi.
Romain : Ouais, y'a toujours eu des gens qui se démerdaient bien. Sur les compiles Bippp, etc, y'a plein de trucs dans ce délire-là, funk blanc, sale, gris. Ca, plus d'un autre côté Orange Juice, dans une optique plus Motown, Four Tops, c'est des trucs qu'on adore. Et Gainsbourg, ouais, son album avec des musicos américains, Love on the beat, claps, grosse batterie, ça pue le poppers ! Ca sent le cul, c'est hyper malsain. Le morceau avec Bambou qui jouit tout le long… J'ai toujours aimé cette ambiance poisseuse, nocturne, urbaine, un peu droguée, subway, néons bleus, skaï.

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Le titre « Tristesse de la balance » renvoie plutôt à une synth-pop classique, celle des « Jeunes Gens Modernes ». Y'en a un peu marre, nan ?
Romain : Pour dire la vérité : oui.
Arnaud : On en a marre.
Romain : Mais c'est comme tous les phénomènes, un an c'est marrant, deux ans on découvre des trucs, maintenant c'est bon, on a compris. On se l'est dit en faisant l'album qu'on ne voulait pas tomber là-dedans, on voulait s'éloigner de ça. D'ailleurs, on n'a jamais été là-dedans, on était plutôt en Ecosse nous, avec la musique de The Wake et Jesus & Mary Chain que dans Daho et Taxi Girl. Fatalement, en chantant en français, bam : « les nouveaux jeunes gens modernes »…
Arnaud : C'est les journaleux qui nous ont mis là-dedans.

Vous étiez les grands absents de la fameuse compilation Education Française d'ailleurs !
Arnaud : Aaaah, tant mieux ! Ca a fait un flop total.

Seuls La Femme et Lescop semblent avoir survécu.
Romain : Ouais. Il manquait nous et Mustang en fait, d'où le courroux de [Franck] Vergeade.

Ce qui est amusant c'est que le producteur de Lescop, Johnny Hostile, a bossé sur le dernier album d'Izia Higelin.
Romain : Ah oui exact. Bah elle veut surfer sur « la vague » hein. Mais c'est vraiment la fin de la vague là…
Arnaud : C'est la mousse !
Romain : Elle est quasiment sur les dunes, là ! C'est ce qui s'appelle se raccrocher au wagon.

Vous par contre, vous sortez un morceau punk alterno en fin de disque, « Promis juré craché », comme ça, rien à foutre. On dirait les Trotskids.
Romain : Je connais pas à fond, mais un peu, je me suis intéressé à la oi! à un moment, genre Reich Orgasm, tu connais ?

Carrément.
Romain : Nous c'est beaucoup plus soft, le délire c'était de mélanger les Ramones avec Plastic Bertrand. On adore Plastic Bertrand, y'a plein de choses super. Et puis c'est une façon de faire un doigt d'honneur à la ligne claire avec laquelle on nous a un peu rabâché les oreilles. Là, on a pris des Gibson, on a joué sur des Marshall, on s'est dit que ça serait marrant de finir l'album sur ce truc. Ca dénote et c'est un bon point final je trouve.
Arnaud : On pouvait le mettre qu'à la fin je pense. C'est celui qu'on a enregsitré le plus vite. Il fallait que ça soit comme ça.

C'est votre premier album sur le label PIAS, qui sort beaucoup d'artistes ultra-confirmés (Chamfort, Miossec, Murat). Ça fait quoi de se sentir les plus jeunes ?
Romain : Non, y'a aussi Radio Elvis, Le Noiseur, Pony Pony Run Run… Mais c'est vrai que ça fait du bien d'être jeunes parfois…
Arnaud : Ça change, on est tout le temps les plus vieux !

C'est quoi votre public en concert d'ailleurs ?
Romain : Alors on sait pas trop pour le deuxième, mais pour le premier album c'était le public qui avait entendu « Je bois et puis je danse » à la radio, les enfants, les mamans des enfants, les ados, qui ont adoré, je sais pas s'ils vont kiffer cet album par contre. Ensuite, t'as les vieux, les ayatollahs pop quadra, fans des Smiths, de Cure, mais aussi les fans des Smiths qui détestent Aline puisque « tu ne touches pas aux Smiths », style les anciens lecteurs des Inrocks première formule, complètement intransigeants, pour ne pas dire intégristes. Ca va vraiment de gamins aux quinquas flamboyants qui aiment encore la musique et en consomment. C'est très vaste. Au début, on se disait « ouais, ça va ptet plaire aux trentenaires attardés » parce que c'était une musique assez référencée mais comme ce sont des chansons que les gens peuvent s'approprier facilement, au final, ça peut toucher tout le monde.

Vous regrettez d'avoir choisi le nom Aline à l'heure des Brigitte, des Christine, des Soko… ?
Romain : Ah oui c'est vrai… Soko BN ?
Arnaud : Je me suis jamais posé cette question…
Romain : Nan c'est mieux, j'assume plus Aline que Young Michelin.
Arnaud : Ouais, Young Michelin ça me ferait chier maintenant !
Romain : C'est court, c'est précis, c'est net.
Arnaud : Puis on est cinq gars, c'est marrant de s'appeler Aline.
Romain : On aime bien. C'est un prénom suranné, qui n'est plus trop employé. Mais y'a pas de secend degré comme chez Brigitte.
Arnaud : « On est bonnasses, on va s'appeler Brigitte. »

C'est un peu ce qui définit Aline : pas de second degré.
Anaud : Nan.
Romain : Bah c'était un peu la genèse de Young Michelin en fait : ras-le-bol de l'ironie et du second degré généralisé dans tout. On voulait revenir à des choses plus claires, sans sarcasme. Et pourtant on est plutôt des mecs marrants, enfin…
Arnaud : Ahah.
Romain : Moi le second degré j'aime beaucoup, mais faut pas toujours être là-dedans. Ca peut être pénible. Des chansons second degré c'est marrant 5 minutes, puis après, tu fatigues.

Aline joue ce soir à La Maroquinerie en compagnie de Radio Elvis et Le Noiseur. Et on vous fait gagner des places ici. Rod Glacial essaie de soigner son ironisme pour revenir à des choses simples. Il est sur Twitter.