FYI.

This story is over 5 years old.

Music

Madonna ne lâche rien

L'inoxydable Louise Ciccone nous a parlé de sexisme, des rumeurs sur l'anatomie de Drake et de la raison pour laquelle elle sera toujours un soldat de la liberté.

Pour accueillir Madonna Interscope a sorti le grand jeu : lumières tamisées, couloirs parfumés, tout y était. J’avais déjà les mains moites. Quelques minutes après mon arrivée, je me suis retrouvée dans une salle verte avec quatre membres du staff de Madonna — des meufs pétillantes et hyper bavardes — et quelque chose comme quinze mecs — des journalistes gays pour la plupart. Quand on nous a dit qu’elle arrivait, tout le monde s’est tu. On est tout restés bien sagement assis et on a attendu chacun notre tour qu’on nous appelle pour aller lui poser quelques questions. Après avoir bu deux verres de vin blanc pour me calmer, j’ai eu une grosse envie de pisser, mais je n’ai pas osé me lever de peur qu’on m’appelle pendant que j'étais aux toilettes. Mon père, lui, était déjà en train de m'envoyer des textos : « Alors ??? »

Publicité

Mon père est un élément central de ma relation avec Madonna. C'est lui qui m’a emmené la voir pour la première fois en 1987. C’était mon tout premier concert, sur la tournée « Who’s That Girl ». Je n’avais que six ans mais je me rappelle parfaitement de l'ambiance délirante, du moment où elle à dédié « Into The Groove » à San Francisco et j’ai encore en tête l'image de ce chinois maigrichon qu’elle a fait monter sur scène pour danser avec elle. Rebel Heart est le 13ème album studio de Madonna, et depuis la fuite du disque en décembre dernier, la chanteuse s'est retrouvée au coeur d'un véritable ouragan médiatique. Des Grammys au Grand Journal en passant par sa chute spectaculaire aux Brit Awards, il a techniquement été impossible de la rater ces dernières semaines. Cela dit, il est techniquement impossible de la rater depuis la sortie de son premier single, « Everybody », en 1982. Depuis trois décennies, elle enchaîne coups d'éclats, gros titres, prises de position et scandales millimétrés, se réinventant sans cesse, pour le meilleur comme pour le pire. Drake lui a même dédié un morceau, c'est dire. Pionnière de la pop culture pop, Madonna est, et sera encore longtemps, l’une des stars les plus scrutées et analysées au monde — c'est d'ailleurs le sujet d'un de ses nouveaux titres, « Joan of Arc ». A 56 ans, la chanteuse a vendu plus de 300 millions d’album ce qui fait d’elle l’artiste féminin le plus vendu de tous les temps. De tous les temps. Ce qui nous emmène à Kanye West. Qui n'est sur Rebel Heart qu'un invité parmi d'autres. En plus de Yeezy, on y croise en effet Diplo, Ariel Reichstadt, Blood Diamonds, Nicki Minaj, Chance the Rapper, Nas, Dj Dahi ou encore Avicii et toute sa troupe de nègres scandinaves. Oh, et j'allais oublier Mike Tyson. L’album contient 14 titres, l’édition deluxe en compte 19 et la super édition deluxe, 23. Et aucun ne ressemble au précédent. « Iconic » est un banger dancefloor XXL, « Unapologetic Bitch » un pur tube reggae-pop, et « Bitch I’m Madonna » sonne plus Diplo que Diplo avec ses beats booty-bass, sur lesquels Nicki Minaj vient montrer un peu de sa puissance de feu. Et que serait un album de Madonna sans quelques paroles profanes ? Dans « Holy Water, » elle demande à l'auditeur de se mettre à genoux pour la « rendre plus humide » avant de leur demander « si ça a un goût d'eau bénite. » OK, ce n'est pas exactement ce qui se fait de plus fin, mais on n'a jamais attendu de Madonna des choses particulièrement subtiles. Seule déception : « Illuminatis », le morceau de Kanye West, qui sonne franchement petit joueur à coté du reste.

Publicité

Il y a quelques semaines, Madonna rencontrait une première série de journalistes en mode junket, face caméra, à Sotheby's, devant un backdrop représentant des tableaux de Keith Haring et Jean-Michel Basquiat. A côté d'elle, une petite table sur laquelle étaient posés une bouteille de tequila et deux shooters. Si le journaliste posait une question qu'elle trouvait débile, il devait boire un shot. Si la question plaisait particulièrement à Madonna, elle en prenait un à son tour. Aujourd'hui, pas de caméra ni de tequila. Je suis dans une pièce qui sent l’eucalyptus et l’encens . Elle est face à moi sur un canapé en cuir blanc et me salue. Elle est impeccable, immaculée, dans une robe Pamella Roland légèrement resserré en dessous des genoux. Elle est vraiment surprenante — même avec ce grillz en or et en diamant — son maquillage est parfait, rien ne déborde, on a vraiment envie de se noyer dans ses yeux bleus. Elle me regarde et me dit « J’aime beaucoup ta salopette ». Je l’avoue, j’étais vraiment habillée comme une gosse pour aller voir la Reine de la Pop. Nous nous sommes assises et nous avons commencé à parler.

Noisey : La liste des invités sur cet album est un véritable who's who de la scène musicale actuelle. Tu as toujours fait appel à des invités sur tes disques, mais tu as toujours su garder une touche très personnelle — a fortiori sur cet album. Est-ce que c'est dur de se dévoiler, de se mettre à nu devant des collaborateurs extérieurs — qui sont principalement des hommes ? Comment est-ce que tu t'y prends pour briser les barrières ?
Madonna : Tout dépend. Il y a des gens avec qui c'est très facile, des gens qui te mettent à l'aise d'entrée de jeu. J’ai aussi travaillé avec quelques femmes, dont MoZella qui m’a accompagnée sur tous mes ateliers d’écriture. Elle a vraiment été super et on s’est entendues tout de suite. Ça s'est très bien passé avec Natalia Kills aussi. Diplo est un mec vraiment cool et drôle, tout comme Toby Gad, et toute l’équipe d’Avicii — que j’appelle mon harem Viking. Ils sont tous super, élégants, avenants, ce sont vraiment des mecs intelligents, donc j’ai eu de la chance. Je dirais que 75 % des personnes avec qui j’ai collaboré pour l’écriture m’ont tout de suite mise à l’aise.

Publicité

Tu considères Diplo comme ton âme soeur. Pourquoi ?
On se ressemble sur énormément de points. On s’intéresse aux mêmes choses. C’est un grand fan de Keith Haring, comme moi. Il a un fils qui suit des cours au Lycée Français, comme moi. On aime la même musique. Il aime aussi la mode et il a un sens de l’humour super excentrique. Je le considère comme mon petit frère. Je l’adore. Il est un peu coquin, non ?
Oh mon Dieu. Il est très coquin. Il s'est bien comporté avec toi en studio ?
Oui, il a toujours été très respectueux, avec moi. Cela dit, il m'a tourné autour plus que je ne l’aurais imaginé.

Je me demandais si tes enfants t'avaient fait découvrir des choses récemment. J’ai entendu dire qu’ils passaient parfois en studio pour te donner leur avis et te conseiller des trucs à écouter. C’est quoi le dernier truc qu'ils t'ont fait écouter et qui t'a plu ?
Laisse-moi réfléchir… Mon fils est dans une phase très rétro en ce moment, il écoute beaucoup de hip-hop des 90's, que je connais déjà bien vu que j’en écoutais moi-même à l'époque. Il écoute aussi du reggae et du punk. On écoute pas mal les Dead Kennedys en ce moment, par exemple. Du coup, il ne me fait pas découvrir grand chose ces derniers temps. Lola me fait tout le temps écouter des trucs nouveaux. Je suis tout le temps là : « C’est qui ça, déjà ? » J’ai souvent du mal à me rappeler des noms. « Tu as écouté le nouveau morceau de Jack Ü ? Checke ça ! » Elle est vraiment à fond dans Azealia Banks. Elle a des gouts très variés.

Publicité

C'est comme ça que tu as découvert MNEK ?
Non, MNEK c'est via Diplo. C'était cool de le voir dans la liste, parce que c'est un artiste génial mais encore assez confidentiel. J'ai trouvé ça cool que tu fasses appel à lui.
Je l'adore. Il a énormément de talent.

Dans « Veni Vidi Vici », tu dis « I came / I saw / I conquered » qui fait, j'imagine, référence, à ce que tu avais déclaré à Dick Clark et au directeur artistique Michael Rosenblatt dans les années 1980 : « I wanna conquer the world. » Déjà à l'époque, tu étais complètement déterminée. Qu’est ce qui te motivait à ce point ?
Ce qui m’a le plus motivé, c’est mon enfance dans le Midwest. J’avais le sentiment de vivre dans un endroit auquel je n’appartenais pas. J’ai grandi sans ma mère. J’ai toujours adoré les oeuvres de Frida Khalo, et j’aimais aussi beaucoup Anna Sexton et Sylvia Path. J’ai été inspirée par des femmes fortes, indépendantes qui menaient une vie un peu marginale. Et je me suis dit « Ok, si je veux devenir artiste moi aussi, je dois bouger d’ici. » J’ai vite compris que je ne pourrais rien faire dans un tel environnement. Comme je l’ai dit, j’ai grandi sans ma mère, et autour de moi, j'ai vu beaucoup de gens mourir. J'ai très vite pris conscience de la brièveté et de la fragilité de la vie. J’ai compris que le temps était précieux et qu’il fallait que je me bouge.

Tu as perdu ta mère très jeune. Aujourd'hui, tu es mère à ton tour. Est-ce que la mort te fait peur ?
Oui, bien sûr. Personne ne veut mourir. Je veux vivre pour toujours et c’est d’ailleurs ce que je vais faire. Tu vas te faire cryogéniser ?
C’est déjà fait. Ma mère me dit toujours « Quand c'est l'heure, c'est l'heure. »
Non, je m’amuse trop ici. Hors de question.

Publicité

A cinq ans, tu voulais déjà partir vivre à New-York. Quand tu y es enfin allée, la ville était comme tu l’imaginais ?
Non, c’était mieux. C’était fou ! C'était comme de mettre ses doigts dans une prise. Tu te doutais que les artistes que tu côtoyais allaient à ce point marquer l’histoire ?
Non. La première fois que j’ai mis un pied à New-York, j’étais juste une petite fille naïve du Midwest qui disait bonjour à tout le monde. En réalité j’étais terrifiée. Je n’avais jamais vu de clochard avant. Ce n’était pas du tout la ville qu’on connait aujourd’hui. Pendant longtemps, j’ai été danseuse et complètement fauchée. Puis j’ai décidé de faire de la musique et je suis partie vivre dans le Lower Est Side. C’est là que j’ai rencontré des gens comme Keith Haring, Basquiat ou Warhol. On se nourrissait de l’énergie de chacun, on s’inspirait mutuellement, on collaborait les uns avec les autres. Je ne pensais pas à l’époque qu’ils allaient devenir de telles légendes. Je n’imaginais pas non plus que je deviendrais l’icône que je suis aujourd’hui. Nous étions juste des artistes en train de nous amuser et nous étions heureux quand les gens s’intéressaient à notre travail.

Rebel Heart est un disque très direct. Sur « Heartbreak City », tu dis « Tu as eu ce que tu es venu chercher / Un peu de fortune et de célébrité. » Comment fais-tu pour garder espoir en l’amour après avoir vécu des expériences pareilles ? Tu es optimiste ? Tu est toujours
Célibataire ? Absolument. J’ai juste choisi les mauvaises personnes. Ok. Mais avec l'âge, l'expérience, on arrive à éviter ces personnes.
Oui mais tu sais, parfois tu crois connaitre les gens et tu ne te rends compte que bien plus tard que tu te trompais. Les gens peuvent te surprendre. Certains sont de bons acteurs. Et d'autres, de vrais sociopathes. C’est vrai. J’en ai rencontré quelques uns.
On en a tous rencontré.

Publicité

Tu penses qu’il y a toujours quelqu’un qui t’attend quelque part ?
Bien sûr. J’ai la foi. Je suis sûr que mon âme soeur m’attend. Je dois juste être prête pour lui, tout comme il doit l’être pour moi. Je l’ai même peut-être déjà rencontrée mais la magie n’a simplement pas encore opéré. En parler dans tes textes c’est une manière de te libérer ?
Oh oui. Vraiment. Est-ce qu’un ex est déjà revenu vers toi ?
Non. Et ils ne le feront jamais, ils ont trop de fierté. Mais au fond, je suis sûr qu’ils le regrettent.

J’ai re-regardé Truth Or Dare récemment, et ce qui m’a impressionné c’est qu’une grande partie du documentaire est dédié à ton combat pour la libre expression et le droit des homosexuels. Même si pas mal de choses ont changé à ce niveau, j’ai l’impression malgré tout que, comme avec le sexisme, on en est toujours rendus au point mort.
C'est vrai. Et encore une fois, je suis là, et j’essaye de faire avancer les choses. Tu penses que c’est difficile pour les gens, y compris les femmes, d'ouvrir les yeux là-dessus ?
En tant qu’être humain, notre objectif c’est de vivre le plus longtemps possible. On apprend à prendre soin de nous. Si tu manges correctement, que tu prends soin de toi, que tu ne t’exposes pas trop au soleil, et que tu fais du sport, alors tu peux être en bonne santé et avoir une belle peau. Tu peux garder la même énergie, même en vieillissant. Je peux te le dire, quand je vais en tournée, j’ai tellement d’énergie que parfois je mets mes danseurs à l'amende. J'ai beau être trois fois plus âgée qu'eux, ils n’arrivent pas à suivre mon rythme. Je me suis entrainée toute ma vie tu sais? Donc c’est aussi pour ça que je ne m’arrête pas. C'est comme pour les voitures. Si tu roules avec et que tu l’entretiens, ta voiture roulera longtemps. Mais si tu la laisses moisir sur le parking, elle ne roulera plus. C’est physique, biologique et physiologique. Mais c’est aussi parce que je suis passionnée par ce que je fais. Il y a encore tellement de trucs que je voudrais faire dans ma vie, il y a tellement de choses qui m’intéressent. J’ai toujours essayé de briser les barrières, de repousser mes limites pour essayer de changer les règles. J’ai toujours parlé ouvertement de ma sexualité et de ma liberté d’expression. Alors pourquoi ça changerait aujourd’hui ? J’ai encore beaucoup de chose à dire et à faire. Les gens sont souvent effrayés par ce qu’ils ne connaissent pas. Mais ils finiront par l’accepter.

Il y a aussi toute cette nouvelle culture de la critique, qui est née avec internet et s'est développée avec les réseaux sociaux. Aujourd’hui, on peut tout dire sans être inquiété de rien. C’est quelque chose qui n’existait pas il y a 20 ou 30 ans.
C’est vrai. Mais il y a 20 ans , aucune femme de 50 ans ne faisait ce que je fais aujourd’hui. Personne n’avait pas la possibilité de le faire. Je ne pense pas que ce soit seulement ça. Je pense que c’est aussi la manière dont la culture a évolué. Aujourd’hui les femmes sont examinées de plus près, on a plus d’exigences à leur égard. Je ne parle pas que de vous mais des femmes en général, des femmes dans la sphère publique, surtout dans la pop.
Comme qui ? Je pense à Miley Cyrus ou à Beyoncé, quand les gens se sont mis à poster ses photos non-retouchées.
C'est parce qu'on vit dans une société sexiste. Nous sommes encore très en retard en ce qui concerne les femmes et les droits des femmes. Et les femmes elles-mêmes sont fautives. Les femmes sont les premières à tomber sur le dos des autres femmes. Elles ne se soutiennent pas entre elles. Il faut qu'elles s'entraident. On n'arrivera à rien sans ça.

J'ai checké ton Instagram, on voit Miley ici et là… Un peu tout le temps, en fait.
C'est ma petite soeur. Je l'adore. J'aime son sens de l'humour. Elle est culottée. Elle a le truc. C'est une battante. Elle n'en a rien à foutre. C'est une « unapologetic bitch. » Les paroles de « S.E.X » sont particulièrement explicites. Tes enfants t'ont déjà sorti des trucs genre « maman, pitié »?
Oui, pour ce morceau, justement. Quand je bossais dessus et que je l'écoutais à la maison, mon fils de 14 ans venait me voir pour me dire « Maman tu n’as pas fini avec ce titre ? » Puis il repartait et je lui disais « Tu sais, ça fait parti de mon travail et tu dois l’accepter. » Mais ils ont appris à l’accepter et s’en foutent maintenant. C’est dur de leur interdire des choses alors que tu as été à l’encontre de tellement de règles, que tu as joué tellement de rôles différents ?
Non, car je suis une adulte. Quand ils seront grands ils pourront prendre leurs propres décisions, mais pour le moment c’est moi qui décide.

Une de mes citations favorites de toi, c’est « Dans une pièce pleine de gens, il vaut mieux être la personne la plus ignorante que la plus intelligente. » Effectivement, si on est la personne la plus intelligente de la pièce, on n'a plus rien à apprendre. Alors que si on est la plus ignorante, on aura juste à s’assoir et à observer pour apprendre. Cela dit, c'est plutôt dur d'être la personne la plus ignorante de la pièce ces jours-ci.
Oui c’est vrai. J’ai des amis très cultivés et très érudits. Ils ont beaucoup lu et s’intéressent à la politique et à l’histoire. J'adore passer du temps avec eux. Les gens créatifs ne sont pas forcément intelligents. Ce serait génial s’ils l’étaient.

À qui est-ce que tu te confies ?
Je suis assez proche de ma soeur Melanie. Si je devais citer une autre personne, je dirais mon agent, Maha Dakhil. Tu as dit tout à l'heure qu’il te restait encore beaucoup de choses à faire. Quoi par exemple ?
Avant tout, je veux m’assurer que j’ai correctement éduqué mes quatre enfants et qu’ils deviendront des personnes aimantes et concernées par le monde dans lequel ils vivent. Je voudrais aussi faire plus de films et c’est d’ailleurs ce que je vais faire. J’aimerais aussi pouvoir contribuer à la paix dans le monde. Peu importe la manière dont je le fais et le temps que ça prendra. Je serai toujours en première ligne. Je suis un soldat de la liberté. Pour finir, je voulais parler de Drake. Tu as annoncé que tu allais travailler avec lui et il t'a dédié un titre sur son dernier album. Il est mignon, non ?
Ouais, il est mignon. Tu le trouves mignon, toi ? Plutôt, ouais.
Il est mignon. Il est un peu trop emo, mais j’aimerais bien avoir un rencard avec lui.
Ah ouais ? Ok. Alors on pourrait faire une double date [Rires] On se le partagerait ?
Pourquoi pas. Vendu.
Surtout que d’après ce que je sais, il y aurait assez de Drake pour nous deux. [Rires]

Kim Taylor Bennett porte toujours son T-shirt de la tournée Who's That Girl. Elle est sur Twitter.