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FRANCE

Attaques à Paris : Le live du 19 novembre

Le parquet de Paris annonce qu'Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attaques de Paris, a été tué mercredi lors du raid de la police à Saint-Denis.
VICE News

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16h30 - Les camions des Restos du coeur ne peuvent plus distribuer de repas dans la rue à cause de l'état d'urgence.

L'association les Restos du coeur, qui vient en aide aux plus démunis, a fait savoir dans un communiqué que l'état d'urgence mis en place en France depuis vendredi dernier contraignait les bénévoles à réduire leurs activités.

L'état d'urgence « nous oblige à suspendre temporairement les activités impliquant des rassemblements dans l'espace public, c'est le cas notamment des Camions de Paris », écrivent les Restos du coeur. Ces camions distribuent notamment des repas chauds aux sans-abri.

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Le communiqué précise que les activités n'impliquant pas de rassemblements sur la voie publique — comme les centres d'activités ou les points chauds — sont maintenues.

16h - La France n'a eu connaissance de la présence d'Abdelhamid Abaaoud sur son territoire qu'après les attentats.

Lors d'une conférence de presse qui a suivi la confirmation de la mort du terroriste Abdelhamid Abaaoud, lors du raid de la police mercredi à Saint-Denis, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a confirmé que la France n'a eu connaissance de la présence du planificateur présumé des attentats de Paris sur son territoire qu'après que ceux-ci ont été commis.

« Aucune information émanant d'un pays européen ne nous a été communiquée suggérant qu'il ait pu cheminer en Europe », a regretté le ministre de l'Intérieur. Ce n'est que le 16 décembre, soit trois jours après les attentats, qu' « un service de renseignement hors d'Europe » a signalé avoir eu connaissance du passage d'Abaaoud par la Grèce.

Un conseil des ministres de l'Intérieur et de la Justice européens va être réuni à la demande de Bernard Cazeneuve demain à Bruxelles, alors que certains spécialistes évoquent une énorme « faille sécuritaire ».

Le ministre français de l'Intérieur a par ailleurs déclaré qu'Abdelhamid Abaaoud était impliqué dans au moins quatre des six attentats « évités ou déjoués » depuis le printemps par les forces de l'ordre en France.

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15h - L'état d'urgence prolongé de trois mois par les députés

Les députés ont voté pour la prolongation de l'état d'urgence en adoptant en début d'après-midi le projet de loi présenté ce jeudi en ce sens par le gouvernement, lors d'une séance extraordinaire à l'Assemblée nationale.

L'état d'urgence prendra fin le 26 février prochain, sauf si le gouvernement décide d'y mettre fin en conseil des ministres, par un décret, avant cette date. Il sera effectif sur l'ensemble du territoire français.

L'Assemblée nationale vote la prorogation de l'état d'urgence pour trois mois à une très large majorité de 551 voix contre 6 et 1 absention

— Helene Bekmezian (@Bekouz)19 Novembre 2015

Le président de la République François Hollande avait déclaré l'état d'urgence vendredi dernier après les attentats qui ont touché la capitale française. Au-delà de 12 jours, l'accord de l'Assemblée nationale est nécessaire pour maintenir l'état d'urgence.

À lire : Qu'est-ce que l' « état d'urgence » en France ?

14h - Manuel Valls annonce la création d'un « centre de déradicalisation »

Lors de son discours ce jeudi devant l'Assemblée nationale pour présenter le projet de loi sur la prolongation de l'état d'urgence, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé la création d'une « structure pour jeunes radicalisés ».

« Les premiers admis pourront être des repentis, que nous mettrons à l'épreuve afin de mesurer leur volonté de réinsertion dans la durée », a déclaré le Premier ministre. Selon lui, sur les 966 individus signalés « comme étant allés en Syrie ou en Irak », 247 en sont repartis. « Certains sont des repentis du djihad, dont il est difficile de mesurer la sincérité », a-t-il dit.

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Selon le Premier ministre le budget pour ce centre, qui s'appuiera sur « un suivi individualisé et pluridisciplinaire », est déjà prêt, et le site sera choisi d'ici la fin de l'année — soit d'ici moins d'un mois et demi.

« Les individus qui y seront admis doivent l'être à la suite d'une décision judiciaire et ne peuvent en aucun cas être des djihadistes de retour de Syrie ou d'Irak, dont la place est en prison, » a par ailleurs précisé Manuel Valls.

Par ailleurs, dans son discours, il a également déclaré que « le risque d'armes chimiques ou bactériologiques » existait.

À lire : L'État islamique soupçonné d'avoir utilisé des armes chimiques en Syrie

13h40 -Le corps d'Abdelhamid Abaaoud formellement identifié

Le parquet de Paris annonce qu'Abdelhamid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attaques de Paris, a été tué mercredi lors du raid de la police à Saint-Denis. Le corps d'Abbaoud a été découvert dans l'immeuble, criblé d'impacts, annonce un communiqué du parquet de Paris.

Le communiqué — Mickaël Frison (@mkfrison)November 19, 2015

À lire : Que sait-on d'Abdelhamid Abaaoud, planificateur présumé des attentats de Paris ?

13h - L'interdiction de manifester perdure jusqu'à dimanche en Île-de-France

La préfecture de police de Paris a publié ce matin un communiqué annonçant le maintien de l'interdiction de toutes les manifestations en Île-de-France jusqu'au dimanche 22 novembre.

« Toutefois, cette interdiction n'empêche pas les rassemblements de fait sur les lieux des attentats à des fins commémoratives », précise la préfecture de police.

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Les concerts, même ceux qui ont lieu dans des salles de grande capacité (1 000 personnes et plus) ne sont quant à eux pas interdits. Toutefois, la préfecture de police indique que « l'organisateur devra prévoir un dispositif de sécurité renforcé, notamment en matière de contrôle d'accès et de filtrage ».

La préfecture va s'assurer du « caractère suffisant » des mesures dans « les 50 plus grandes salles de Paris », fait savoir le communiqué.

12h00 - Les autorités belges mènent 6 perquisitions dans la région de Bruxelles, en rapport avec les attaques de Paris

La RTBF rapporte que les raids de la police se déroulent depuis le début de la matinée dans les quartiers de Jette, Uccle, Laeken et de Molenbeek. Le parquet fédéral belge annonce que ces perquisitions sont en lien avec « l'entourage direct » de Bilal Hadfi, l'un des djihadistes morts dans les attentats de Paris. Hadfi, âgé de 20 ans, vivait en Belgique dans le quartier de Molenbeek, mais était français. Il a fait exploser sa ceinture d'explosifs vendredi soir dernier devant le Stade de France.

10h30 - Depuis les attaques de Paris, le roman d'Hemingway Paris est une fête s'arrache dans les libraires

A Moveable Feast (le titre original du roman autobiographique d'Ernest Hemingway) raconte les premières années de l'auteur dans le Paris des années 1920, où il croise notamment James Joyce, F. Scott Fitzgerald ou John Dos Passos. Hemingway partage le bon temps qu'il passe dans la capitale parisienne, entre la brasserie Lipp et l'île Saint-Louis. « Tel était le Paris de notre jeunesse, au temps où nous étions très pauvres et très heureux », écrivait Hemingway.

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L'AFP rapporte qu'en règle générale il se vend une dizaine d'exemplaires par jour dans les librairies. Mais en ce moment, on tourne autour de 500 livres vendus par jour. Alors que 8 000 exemplaires de Paris est une fête sont vendus en moyenne chaque année, l'éditeur a prévu une réimpression de 15 000 exemplaires de l'ouvrage d'après l'AFP.

9h - Les policiers pourront conserver leur arme en dehors de leur service à partir d'aujourd'hui.

Une note de la Direction générale de la police nationale (DGPN) et transmise aujourd'hui dans les services de police va autoriser les policiers à garder leur arme en dehors de leur service.

« La décision prise mardi, d'ores et déjà applicable, sera confirmée par un comité technique présidé par le ministre de l'Intérieur le 30 novembre », a déclaré Jérôme Bonnet, porte-parole de la police nationale, sur la chaîne BFM TV ce mercredi matin, « Elle assouplit considérablement les conditions de port d'arme des policiers hors service, pour leur permettre en cas de danger de se protéger voire de protéger la population dans les lieux publics. »

Les policiers devront remplir trois conditions pour pouvoir conserver leur arme : avoir sur eux un brassard de police pour éviter toute confusion en cas d'intervention, avoir fait au minimum une séance de tir réglementaire et avoir prévenu sa hiérarchie.

Cette mesure était réclamée depuis longtemps par les syndicats de police, et avait déjà été remise sur la table par le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avant les attentats.

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Vendredi soir, dans la salle de concert du Bataclan, se trouvait un couple de commissaires, a rappelé Frédéric Péchenard, l'ancien directeur général de la police nationale, aujourd'hui au parti Les Républicains. « Peut-être qu'ils auraient pu faire quelque chose s'ils avaient été armés », a-t-il dit.

Mais certains élus mettent en garde contre cette mesure, comme le député Daniel Vaillant (PS) mercredi : « « Quand [les policiers] sont en repos, ils sont souvent fatigués, » a-t-il déclaré à l'Assemblée. « Votre proposition garantit-elle contre leur vol éventuel ? […] A vouloir faire trop bien, on risque de prendre une mesure qui va se retourner contre les policiers eux-mêmes. »

8h30 - Dans une interview fleuve accordée au Figaro, le patron du Raid raconte l'assaut de Saint-Denis.

« L'assaut commence à 4h16 et il dure tout le temps du siège. On décide de faire une ouverture de porte à l'explosif car c'est généralement efficace et sidérant pour les gens qui sont à l'intérieur », raconte Jean-Michel Fauvergue, le directeur du Raid dans des interviews données au Parisien et au Figaro. Mais malheureusement cela ne fonctionne pas comme prévu — les terroristes ont installé un porte-bouclier derrière la porte.

L'échange de feu dure près de 45 minutes. Quand cela se calme, les hommes du Raid décident d'envoyer Diesel, leur chien, en reconnaissance, qui se fera tuer.

Dans l'appartement, une femme « envoie une longue rafale de tirs et s'ensuit une grande explosion. Les fenêtres, côté rue, volent en éclats. Un bout de corps, un morceau de colonne vertébrale, tombe sur une de nos voitures, » raconte Fauvergue.

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Fauvergue précise que cinq de ses hommes sont blessés, certains par balles, d'autres ont pris des morceaux d'explosifs. « Ils ont été touchés aux bras, aux jambes, aux mains, dans le bas du dos, mais leur pronostic vital n'est pas engagé. »


Mercredi 18 novembre

22h - Agressions anti-musulmane et antisémite à Marseille

Les journées de mardi et mercredi ont été marquées par deux graves agressions à Marseille dans le sud de la France. Dans la soirée de mercredi, le ministre de l'Intérieur a exprimé son indignation devant « les lâches agressions anti-musulmane et antisémite dont ont été victimes aujourd'hui [et hier] à Marseille une jeune femme voilée et un enseignant d'une école confessionnelle juive. »

Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, une jeune femme a été agressée ce mardi à une sortie de métro dans la cité phocéenne, l'agresseur a fait « référence à ses signes religieux » — la jeune femme portait le voile. Après avoir reçu un coup de poing, et un coup de cutter, la jeune femme a été conduite aux urgences.

Ce mercredi, un enseignant d'une école juive de Marseille qui portait une kippa a été agressé par plusieurs hommes. Deux individus s'approchent du professeur d'histoire de 56 ans, et lui montrent une photo de Mohamed Merah et un tee-shirt frappé du logo de l'organisation terroriste État islamique. La victime a ensuite été frappée au visage puis tailladée aux jambes et aux bras. « Il va bien, autant qu'on puisse aller bien après une telle agression », a précisé Michèle Teboul, présidente du CRIF Marseille-Provence, au journal Le Monde.

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20h30 - La grande marche pour le climat qui devait marquer le début de la COP 21 annulée à cause des attentats.

Le gouvernement a décidé mercredi soir que la grande marche prévue le dimanche 29 novembre, la veille de l'ouverture de la COP 21 (la grande conférence sur le climat) à Paris, ne serait pas autorisée. L'autre grande marche qui devait avoir lieu à la fin de la conférence, le 12 décembre, a également été annulée.

« La situation créée par les attentats odieux du 13 novembre et les investigations menées depuis imposent que les conditions de sécurité soient renforcées », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

— Laurent Fabius (@LaurentFabius)19 Novembre 2015

Un arrêté, publié ce mercredi par la préfecture de police, interdit les manifestations publiques « dans les départements de la zone de défense et de sécurité de Paris du jeudi 19 novembre 00h00 jusqu'au dimanche 22 novembre 2015 à 24h00. »

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, a toutefois indiqué que les événements de la société civile qui devaient se tenir sur le site de la COP 21, au Bourget (nord de Paris) seraient maintenus. « La totalité des manifestations organisées dans les espaces fermés et aisément sécurisables seront maintenues, » fait valoir le communiqué.

Les nombreuses associations qui devaient participer à ces grandes marches ayant pour but de faire pression sur les centaines de délégations venues du monde entier, se sont dites déçues de cette décision, tout en en comprenant les raisons.

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« Le 29 novembre et le 12 décembre à Paris, nous trouverons une forme alternative de mobilisation citoyenne, pour montrer que la COP 21 ne se fera pas uniquement avec les négociateurs. », a déclaré dans un communiqué la Coalition climat 21, qui regroupe plus de 130 organisations de la société civile.

19h - Les terroristes recherchés pas présents parmi les personnes en garde à vue

Le procureur de la République François Molins a donné mercredi soir plus de détails sur l'assaut mené par les forces de l'ordre à partir de 4h20 du matin dans deux appartements mitoyens d'un immeuble de Saint-Denis (nord de Paris) ce mercredi.

Les investigations menées « sans relâche » par quelque 830 policiers depuis les attentats qui ont frappé Paris vendredi dernier ont conduit à « identifier un immeuble rue Corbillon à Saint-Denis comme le lieu de retranchement possible d'Abdelhamid Abaaoud », l'instigateur présumé de « nombreux attentats en Europe » dont celui de Paris, a déclaré le procureur.

« Abdelhamid Abaaoud et Salah Abdeslam [ndlr, l'un des trois frères soupçonnés d'avoir pris part aux fusillades de vendredi et pour qui un appel à témoins a été diffusé] ne font pas partie des gardés à vue », a annoncé François Molins, sans révéler pour autant l'identité de ceux-ci. Il a toutefois précisé qu' « un corps a été découvert dans les décombres » de l'immeuble, dont l'identification n'a pas encore pu être faite, et que le bilan était encore provisoire.

À lire : [En photos] L'assaut contre des terroristes à Saint-Denis

C'est un témoignage faisant état de la présence d'Abaaoud sur le territoire français qui a mis les enquêteurs sur la piste de cet appartement, et c'est bien lui qui était visé par l'assaut. Mais quelle que soit l'identité des personnes tuées ou arrêtées, « une nouvelle équipe de terroriste a été neutralisée, et tout laisse à penser que ce commando pouvait passer à l'acte », a déclaré le procureur de la République.

Les occupants de l'appartement, dont la porte était blindée, ont riposté aux tirs de la police, qui a tiré près de 5 000 munitions, et dont cinq agents ont été blessés. Une femme s'est fait sauter à l'aide d'un gilet d'explosif.

Juste avant, trois hommes avaient pu être interpellés, puis deux autres hommes ont été retrouvés dans les décombres, et également interpellés. Trois autres personnes — dont celle ayant fourni l'appartement — ont été arrêtées sur la voie publique à proximité, ce qui porte à huit le nombre de personnes placées en garde à vue.

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