"Horizon : Zero Dawn" vous donnera envie de vivre dans un monde post-apocalyptique

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"Horizon : Zero Dawn" vous donnera envie de vivre dans un monde post-apocalyptique

Il y a des robots-dinosaures, sérieux. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?​

Le thème de l'apocalypse a toujours été très présent dans la science-fiction, mais on n'a jamais autant pensé à l'armageddon qu'au 21ème siècle. Nous sommes désormais tellement habitués à envisager l'effondrement de la civilisation que beaucoup de gens se préparent désormais très sérieusement à l'éventualité qu'il se produise réellement (les survivalistes), et vu que l'Horloge de l'Apocalypse n'a jamais été aussi proche de minuit, ils n'ont peut-être pas tout à fait tort.

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C'est peut-être pour ça qu'Horizon : Zero Dawn, le jeu d'aventure en open world de Guerrilla Games, apporte un souffle d'air frais sur le marché très encombré du post-apocalyptique. À vrai dire, le jeu - disponible le 28 février sur PS4 - a pour décor un monde "post-post-apocalyptique", comme l'affirment ses créateurs, et on y suit les aventures d'une jeune chasseuse baptisée Aloy, à la recherche de ses origines au sein d'une société matriarcales de chasseuses-cueilleuses. On peut seulement admirer les vestiges de la techno-société qui a manifestement disparu plusieurs milliers d'années avant l'histoire principale, au gré des énormes structures, enfouies et oubliées, qui jalonnent le paysage, ou encore des incroyables pipelines aux allures d'araignées métalliques qu'on aperçoit au sommet des montagnes.

Sans compter - évidemment ! - ces hordes de robots-dinosaures issus des temps pré-apocalyptiques que vous croisez à intervalles réguliers. Tous ne ressemblent pas à des dinosaures - il y a même une formidable biodiversité de robots dans ce monde - mais le jeu s'inspire tout de même énormément de notre obsession pour la paléontologie. Au final, il y a vraiment beaucoup de robots plus ou moins bizarres dans cet univers, et certains savent se montrer très ingénieux pour tuer ou être tués ; d'autres peuvent être "apprivoisés" et même chevauchés.

Image: Sony

Horizon : Zero Dawn n'est pas le premier jeu à mêler univers pastoral et éléments d'intelligence artificielle issus d'un monde techno-centré disparu (n'oubliez jamais les Dwemer). Mais le jeu offre une vision particulièrement originale, en juxtaposant la richesse historique du monde d'Aloy, qui semble s'inspirer vaguement des sociétés païennes de l'âge du fer, et l'esthétique futuriste des machines qu'elle doit très souvent chasser et tuer.

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L'équipe de Guerrilla Games a su tourner le dos aux décors cauchemardesques des mondes post-apocalyptiques classiques pour inventer un paysage naturel qui a su rebondir après la catastrophe et les dégâts de la surpopulation humaine. Ça m'a rappelé l'incroyable biodiversité observée à Tchernobyl 30 ans après le drame et l'évacuation de la population. Au final, on s'est aperçu que les radiations engendrées par la catastrophe étaient moins dangereuses à long terme pour l'environnement que le contact prolongé avec notre espèce. Horizon : Zero Dawn explore ce thème à travers ses personnages indigènes qui valorisent la coexistence pacifique avec la nature et se méfient des machines.

Il y a même une note d'écoféminisme dans Horizon : Zero Dawn. La première tribu que vous rencontrez dans le jeu sont les Nora, qui sont dirigés par un conseil de matriarches et vénèrent une déesse de la fertilité. Leurs villages ont des noms très maternels, comme Mother's Cradle ou Mother's Heart (malgré tout, les hommes ne sont pas discriminés dans la tribu Nora, ils sont simplement exclus des postes à responsabilité).

L'interaction avec les machines est taboue chez les Nora, soulignant là encore l'idée écoféministe selon laquelle l'asservissement des femmes par les normes patriarcales et la destruction de la nature par la technologie sont liés. C'est comme si la prophétie d'Ellie Sattler dans Jurassic Park était devenue bien réelle : l'homme crée les dinosaures, les dinosaures mangent l'homme, la femme hérite de la Terre. Sauf qu'ici, les dinosaures sont des robots, et non des hybrides recréés à partir d'un morceau d'ambre.

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Il y a également une dimension maternelle dans la quête principale : Aloy est une bannie de la tribu Nora, un statut qui la pousse à chercher sa véritable mère avec la bénédiction de son père adoptif, qui lui apprend comment venir à bout des machines. Dès le début d'Horizon : Zero Dawn, la maternité est valorisée à la fois sur le plan culturel et personnel, et mise en opposition avec les machines.

Honnêtement, je ne sais pas comment se termine l'histoire, n'ayant passé qu'environ sept heures sur le jeu (les créateurs estiment qu'il faudra environ 30 heures à la plupart des joueurs pour terminer l'histoire principale.) Comme dans la plupart des jeux en open world, j'ai été immédiatement détournée de la quête principale par des quêtes annexes réalisées pour le compte des innombrables personnages de l'univers du jeu. Je ne peux pas m'en empêcher.

Image: Sony

Ceci dit, j'ai tout de même décelé quelques indices très alléchants concernant le rôle d'Aloy dans ce monde, et ce qui pourrait suivre. Au début du jeu, elle trouve une puce portable (issue de la technologie de l'ancien monde) qui lui confère des pouvoirs comparables à ceux de Batman - ses sens sont renforcés, tout comme son aptitude à la traque. Si l'on ajoute le fait que son nom semble être inspiré du mot "alloy" (alliage en anglais), on peut penser que son destin la mènera à devenir un pont entre l'écoféminisme du futur et la civilisation technométropolitaine du passé. Cool.

Le jeu semble présenter l'apocalypse comme un aspect naturel de l'expérience humaine sur Terre, et suggère qu'un monde sans trop d'humains se remettrait rapidement d'une catastrophe de grande ampleur. Le survivalisme fait partie de l'histoire, mais ce n'est pas la même atmosphère impitoyable que l'on retrouve dans la plupart des jeux post-apocalyptiques. Horizon : Zero Dawn apporte quelque chose de résolument novateur, ce qui n'est pas rien au vu du nombre d'oeuvres qui explorent des thèmes similaires depuis quelques années - et de leur proximité croissante avec la réalité.

Et puis il y a des robots-dinosaures, sérieux. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?