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Music

We Insist! ont joué partout. ABSOLUMENT PARTOUT.

Kebabs, stations-services, centre commerciaux, compile avec Robert Plant

Photo - Johanne Chabal We Insist! n'est pas n'importe quel groupe. C'est le genre de groupe propre à vous redonner la foi alors que partout, les gens baissent les bras. C'est le genre de groupe pour qui vous auriez envie de piler du verre à mains nues, comme ça, pour l'amour du funk. Parce qu'il vient de sortir un excellentissime nouvel album -le sixième- sur Vicious Circle, bien sûr. Mais aussi et surtout parce que ce trio parisien porte son nom mieux que personne : We Insist! évolue en effet depuis près de 20 ans contre vents, marées, blizzard et typhons, dans une spectaculaire indifférence mais avec une foi et une conviction inébranlables. Malgré l'infortune, les épreuves, les drames, et les cris, Etienne Gaillochet (batterie/chant), Eric Martin (guitare) et Julien Allanic (basse) tiennent la barre depuis la fin des années 90 et continuent à délivrer le gospel (en l'occurrence un mélange inclassable de noise, pop, post-hardcore et metal) partout en France et en Europe, dans tous les endroits où il est humainement possible de poser deux amplis et une batterie. Kebabs, stations-services, centre commerciaux, compiles avec Robert Plant : We Insist! n'en ont rien à foutre, ils jouent partout. ABSOLUMENT PARTOUT.

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DANS UNE SALLE DÉDIÉE AU ROCK PROGRESSIF ! Etienne : On a beaucoup joué au Triton, le club prog des Lilas, à nos débuts. La salle à ouvert au moment où on a sorti nos tous premiers trucs, en 1999/2000. Je suis allé déposer une démo chez eux, et on a joué là-bas quelques jours après.
Julien : La salle créait aussi son label, du coup ils nous ont pas mal aidé à ce niveau-là aussi.
Etienne : On a gardé un lien avec le Triton, même si on n'y joue plus, vu que c'est une salle qui ne nous correspond plus vraiment, elle est petite, froide, assise, délire salon de thé. Mais on lui dit beaucoup, c'est certain. DÉFONCÉS DEVANT UN PUBLIC DE PROFESSIONNELS DU DISQUE EN HOLLANDE ! Julien : On était programmés au festival Eurosonic, l'équivalent du MIDEM à l'échelle européenne en gros. Sauf que nous, on en savait rien, et on est arrivés là-bas la fleur au fusil, en se disant : « Cool, un festival aux Pays-Bas. » On arrive donc dans ce truc énormissime, destiné majoritairement aux pros, et on joue à 20h30, sur la grande scène. On fait un concert déjà très moyen, et on nous apprend juste après que notre set a été enregistré pour la radio nationale hollandaise, depuis un camion-régie. Sauf que le mec qui faisait le son a tout mixé sans suivre ce qu'il se passait sur scène, quand Etienne changeait de micro, on qu'on changeait d'instruments, etc. Et c'était une catastrophe, t'entendais que du sax et de la batterie, aucune guitare, le chant qui disparait…
Eric : Notre première grande plantade. On était bien défoncés faut dire.
Etienne : Sur le coup, on était hyper déprimés. Rock & Folk avaient fait un énorme papier sur cette soirée et ils ont parlé de TOUS les groupes sauf nous. Pas une ligne. En même temps, c'est peut être pas plus mal.

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SUR UNE COMPILE MONTÉE PAR ROBERT PLANT ! Etienne : Un soir, Clément, le frangin de Julien m'appelle en catastrophe parce qu'il était au comptoir d'un bar à Oberkampf avec Robert Plant. Il me fait « hey, t'as pas une démo ou un truc là, parce que je suis au bistrot avec Robert Plant !! » Du coup j'ai tracé à toute blinde, je lui ai ramené un disque et on s'est retrouvé sur une compile de son label, MAS Records.
Eric : Il faut savoir qu'à la base, Clément à rencontré Robert Plant aux chiottes du bar, pas au comptoir.
Etienne : Et quand je suis arrivé, Clément me fait « T'as le disque ? », je dis « Ouais », et il me fait « Ben il est en train de manger avec des potes à lui là bas. » La situation de merde.

DANS UN FESTIVAL À BERLIN APRÈS LE MEILLEUR FRONTMAN DU MONDE ! Etienne : Ça c'était super. On est en fin de tournée, au mois d'août, complètement lessivés, on arrive au festival, organisé par notre label de l'époque, Exile On Mainstream, et on nous dit : « Ok, alors y'a pas de balances, vous jouez pas sur votre matériel, et vous jouez après Qui », soit le groupe dans lequel jouait David Yow, l'ex-chanteur de Jesus Lizard et le meilleur frontman du monde. Bref, le mec après qui personne ne peut passer.
Julien : On assite au concert de Qui, énorme énergie, public à fond, et on se dit « Ok, on va se faire laminer », mais ça s'est super bien passé.
Etienne : C'était un super festival, mais le label a arrêté de le faire, parce que même s'il y avait du monde et que ça marchait bien, ça lui reveneait assez cher et ça lui prenait énormément de temps. On a fait la dernière édition d'ailleurs.
Eric : On fait osuvent les derniers trucs en fait [Rires]
Etienne : Ouais, on nous appelle souvent pour fermer.

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DANS UNE SALLE VIDE PAYÉE PAR LA MAIRIE DE LISIEUX ! Etienne : Un plan mairie à Lisieux, dans une gigantesque salle polyvalente énorme, avec un semi-remorque de matos, sécu, barrières et tout. Il y'a eu 4 entrées payantes, et le bar ne servait pas d'alcool. On a du mettre un pack de bières sur le devant de scène pour les 4 personnes du public. Déprimant

DANS UN KEBAB À BRESSUIRE ! Etienne : Dans un kebab. Pas l'arrière-salle, hein. DANS le kebab, devant la broche à viande. On ne peut décemment pas donner le nom de la personne qui nous a trouvé ce plan, mais c'est quelqu'un qui nous avait vu sur scène plusieurs fois. On avait une date dispo sur la route entre Périgueux et Chollet, et voilà.
Julien : Bon après, cette personne était motivée pour le faire, et les gens du kebab avaient envie que ça se passe bien. Mais quand t'arrives, tu sais pas où tu mets les pieds, tu te dis non c'est pas possible, c'est pas là quoi…
Eric : Bon, c'était un grand kebab, hein.
Etienne : Le pire, c'est qu'on a super bien joué ce soir là.
Eric : Ah bon ?
Etienne : Ouais, c'était hallucinant, le son était super et on a super bien joué.
Eric : Moi j'ai le souvenir d'une bouille sonore incroyable.
Julien : En tout cas, c'est après cette date que notre deuxième guitariste s'est barré et qu'on a continué à trois. DEVANT DES SKINS EN POLOGNE ! Eric : Ça c'était tendu, tu te souviens du nom du bled ?
Julien : Oui, Spremberg, juste à la frontière. Sûrement notre public le plus bizarre. Déjà, t'arrives, l'ambiance est hyper électrique. En gros, t'avais soit des fans de death metal avec les cheveux longs et des patches partout, soit des skins. Et les mecs étaient là, bras croisés, à nous fixer, à 10m de la scène. On était persuadés qu'on allait se faire démonter après le concert. Bon, le live ça a été à peu près…
Etienne : Tu rigoles ? Eric a descendu une bouteille de vodka avant de monter sur scène, il a pas touché sa guitare de tout le set !
Julien : Ah oui, il a fait semblant de jouer tout le concert [Rires] En tout cas, à un moment, un des types de l'orga nous a fait « Bon, va falloir y aller, ça commence à devenir un peu tendu là », et on est partis dormir chez lui. Mais on a laissé Eric dans les loges. On l'a retrouvé le lendemain en train de chercher son caleçon.

AVEC DES DRAG-QUEENS À BERLIN ! Etienne : Encore à Berlin, un concert où on a partagé les loges avec toute l'équipe d'un spectacle de drag queens. C'était la grosse teuf, on était une cinquantaine complètement arrachés, à danser sur Abba. Mais on a du partir parce qu'on devait faire Berlin-Bruxelles dans la nuit. Déprimant.
Julien : Avec une escale à Dortmund, en plus. DANS UNE STATION-SERVICE EN SUISSE ! Etienne : Ouais, une putain de station service. Mais plus ou moins transformée déjà. Le truc, c'est qu'on a joué avec un groupe suisse qui faisait un truc à la Mr. Bungle/Fantômas, et que j'ai bien accroché avec le batteur, qui était un monstre de technique et un type hyper sympa… DANS UN CENTRE COMMERCIAL À PRAGUE ! Etienne : …et 1 an plus tard, on joue à Prague dans un centre commercial -où on a du dormir sur les chaises du bistrot- et en fin de soirée, juste après le concert, on voit arriver quatre mecs, et l'un des quatre, c'était ce batteur suisse, qui tournait avec un quintette de jazz et qui zonait dans le coin. We Insist! fête ce soir la sortie de son nouvel album au Point Éphémère avec I Love U.F.O. On a, bien sûr, des places à vous faire gagner si vous êtes à la bourre. Le nouvel album de We Insist! défonce, commandez-le chez Vicious Circle ou achetez-le au groupe directement (et profitez-en pour boire une bière avec eux, ils ont plein d'histoires cool à vous raconter). Lelo Jimmy Batista est le rédacteur en chef de Noisey France. Il a vu des stars du hip-hop dans des PMU Luxembourgeois et des icônes punks en string rouge devant des pissotières, mais ça il vous le racontera une autre fois. Il est sur Twitter - @lelojbatista